Multiverse

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14/20
Nom du groupe Aevum (ITA-1)
Nom de l'album Multiverse
Type Album
Date de parution 27 Mars 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album10

Tracklist

1.
 The Pilgrim
Ecouter03:57
2.
 Spark of Life
Ecouter04:26
3.
 Tair
Ecouter04:24
4.
 Black Honeymoon
Ecouter04:15
5.
 The Time Machine
Ecouter04:15
6.
 Cold Spot
Ecouter05:12
7.
 Ulas
Ecouter03:44
8.
 Hopeless
Ecouter04:01
9.
 Fratricide
Ecouter04:24
10.
 Wwill
Ecouter04:12
11.
 Seeds
Ecouter04:45
12.
 The Garden of Mars
Ecouter04:46
13.
 Cessate, Omai Cessate
Ecouter02:38

Durée totale : 54:59

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Aevum (ITA-1)



Chronique @ ericb4

28 Avril 2020

Ingénieuse et méthodique, mais aventurière, l'araignée sort de sa zone de confort, au risque de se brûler les pattes...

Patiente et opiniâtre, l'araignée tisse un à un les fils de sa toile, comme pour mieux solidifier son assise et accroître son efficacité... En effet, suite à « Dischronia », son encourageant et second opus, le prolifique combo italien ne reviendra dans la course que trois années plus tard, le temps pour lui de renforcer son background scénique, à l'instar de sa prestation au Orphaned Land European Tour (2018), et de concocter son troisième et présent album studio répondant au nom de « Multiverse » ; une galette généreuse de ses 55 minutes sortie, pour la première fois, chez le label allemand Dark Tunes Music Group. A l'image de son aînée, 13 pistes à la fois pimpantes, toniques et enivrantes se succèdent, d'une durée ne flirtant dorénavant que rarement avec les 5 minutes. Etat de fait symbolisant à lui seul l'amorce d'un changement de cap pour la formation transalpine...

Si le groupe, emmené par la soprano Ilaria Lucille De Santis (dite ''Lucille Nightshade''), le growler Denis Tucci (dit ''Hydra'') (ex-Daemusinem) et le guitariste Danilo Molatieri (dit ''Lord of Destruction''), continue d'officier dans un metal symphonique opératique, gothique et progressif, il se voit dorénavant mâtiné d'une touche électro, dans le sillage de Therion, Aesma Daeva, Rhapsody Of Fire, Draconian, Tristania et Amaranthe. Contrairement au précédent mouvement, le groupe n'a nullement sollicité l'apport de musiciens et choristes extérieurs, atténuant, de fait, la dimension symphonique de l'actuel projet. Enregistré et mixé au Aurora Recording Studio par le guitariste du groupe, Emanuele Viglietti (dit ''Emanuel la Croix'') (Genocya), l'opus bénéficie d'une ingénierie du son aux petits oignons, cependant un poil moins aseptisée que celle de son devancier. Message alternatif et fort serait ainsi lancé à l'âpre concurrence inhérente à ce registre metal...


Répondant à un souci d'efficacité, à la fois rayonnants et entraînants, certains passages témoignent par là même de l'actuel virage symphonico-électro gothique pris par la troupe. Ainsi, à la lumière de son refrain catchy magnifié par les limpides volutes de la sirène, ses insoupçonnées accélérations et digressions, c'est d'un battement de cils que l'''amaranthien'' single « Tair » encensera le tympan du chaland. Dans une même lignée, tant les attaques frontales de la rageuse batterie que les galvanisants arpèges d'accords investis sur le tubesque « The Time Machine » auront raison des plus tenaces des résistances. Et comment esquiver le théâtralisant et ''therionien'' « The Garden of Mars » eu égard à son engageant filet mélodique et aux cristallines patines d'une interprétation que l'on croirait alors touchée par la grâce ?

Dans une orientation stylistique similaire, toutefois moins directement orientés vers les charts, d'autres morceaux n'ont pas davantage tari d'inspiration. Ce qu'atteste « Black Honeymoon », frétillant et intrigant effort au carrefour entre Haggard et Amaranthe. Calé sur un complexe cheminement d'harmoniques tout en sauvegardant une mélodicité toute de nuances vêtue, c'est dans un étrange ballet que le théâtralisant effort nous conduit, unifiant alors les grisantes envolées lyriques de la belle et les rocailleuses attaques dans les médiums de son acolyte. Un poil plus déroutant et en proie à une tenace répétibilité de ses enchaînements et séries d'accords, le pulsionnel « Ulas » n'en dispense pas moins une énergie aisément communicative et un élargissement du spectre vocal de la déesse, cette dernière s'autorisant alors à tutoyer et sans trembler les notes les plus haut perchées.

Tout aussi éruptives mais moins immédiatement lisibles et plus volontiers empreintes de noirceur, d'autres pistes pourront toutefois trouver un débouché favorable auprès de l'aficionado de la précédente livraison. Ainsi, bien qu'un tantinet déroutants, voire glaçants, mais impulsés par un duo en voix de contrastes bien habité et une basse résolument claquante, le ''draconien'' « The Pilgrim » comme l'anxiogène « Cold Spot » et le démoniaque « Wwill » à l'accent jazzy ne lâcheront pas leur proie d'un pouce. On regrettera toutefois le linéaire cheminement mélodique dont nous abreuve le premier mouvement, que les deux autres parviennent précisément à éluder. Dans cette mouvance, à mi-chemin entre Tristania et Rhapsody Of Fire, le tumultueux « Spark of Life » et l'opératique et ténébreux « Fratricide » imposeront à la fois leurs riffs corrosifs adossés à une sanguine rythmique, leur tapping effilé et leurs soudaines montées en régime, aptes à générer un headbang bien senti.

Quand il atténue un poil la vélocité de ses frappes, le collectif transalpin trouvera une fois encore matière à nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre « Hopeless », félin mid/up tempo à la confluence de Rhapsody et Haggard, mis en exergue par les fluides inflexions de la princesse, calé sur une sente mélodique des plus souriantes et infiltré d'un bref mais seyant solo de guitare.

Dans un souci de diversification atmosphérique et comme pour nous faire renouer un tant soit peu avec ses fondamentaux, la troupe nous octroie, en outro, un laconique mais pénétrant instrumental symphonico-opératique. Aussi, tant les violoneuses envolées que les lacérations percussives exhalant des entrailles du ''vivaldien'' « Cessate, Omai Cessate » glisseront avec célérité dans nos tympans alanguis. On déplorera toutefois aussi bien la brutalité de la césure aux deux tiers du parcours que l'inutile reprise aux répétitifs gimmicks guitaristiques lui succédant. Une manière certes élégante mais peu probante de boucler la boucle.

Si elle semble solide, la toile de l'ingénieux arachnide se voit cependant perforée de quelques trous, état de fait atténuant d'autant plus l'efficacité du propos, pourtant appelée de ses vœux par la formation italienne. Ainsi, bien que foncièrement vigoureux et doté d'arrangements de bon aloi, au regard de moult et déconcertantes variations rythmiques et d'harmoniques aux enchaînements peu loquaces, le ''draconien'' « Seeds » ne saurait générer une inconditionnelle adhésion.


Au final, nos acolytes nous octroient une œuvre le plus souvent tumultueuse, parfois enjouée, plus énigmatique et éclectique, jouant toutefois moins volontiers sur la fibre émotionnelle que son aînée. Si l'on retrouve, par touches, l'adn symphonique gothique du combo italien, celle-ci cède quelque peu du terrain au profit d'une fibre électro-gothique dont nombre de pistes s'en font désormais l'écho. Une louable prise de risque, se doublant d'une production d'ensemble de bonne facture, susceptible d'élargir le champ de son auditorat, au risque, cependant, de bousculer les certitudes de l'aficionado de la première fournée. Aussi, aurait-on souhaité voir à nouveau l'une ou l'autre ballade et/ou fresque inscrites dans le cahier des charges, soit, là où l'art était naturel pour le collectif transalpin. D'une mélodicité plus nuancée et dorénavant plus personnel, le message musical gagne en épaisseur artistique ce qu'il ne perd nullement en efficacité, même si quelques baisses de régimes tendent à l'émailler. Ingénieuse, méthodique mais aventurière, l'araignée sort de sa zone de confort, au risque de se brûler les pattes...

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