Et un autre "Back From the
Dead", un ! C'est au tour de
Xentrix, groupe de thrashmetal anglais de revenir sur le devant de la scène discographique. Fort notamment de deux albums plus qu'honnêtes (
Shattered Existence et
For Whose Advantage ?) et d'une reprise du morceau
Ghostbusters lors de la sortie d'un EP du même nom, qui a sans doute autant œuvré pour leur reconnaissance que pour un positionnement à la faveur d'une vague "fun" (
Acid Reign,
Anthrax...) pas forcément voulue,
Xentrix reste un groupe de seconde zone de la scène thrash européenne. Reformé une seconde fois en 2013 et ayant foulé les planches de quelques festivals européens depuis lors, la bande menée par Kristian Havard (guitare) et Dennis Gasser (batterie), seuls membres originels, s'est vue renforcée par le guitariste chanteur Jay Walsh (compagnon de
Blaze Bayley, appelé à la rescousse suite à la défection du chanteur d'origine Chris Astley) et par le bassiste Chris Shires (souvent mis à l'honneur par le mix tout au long du disque).
Si dernièrement
Opprobrium, et surtout
Possessed et
Nocturnus se sont vue auréolés d'une quasi-unanimité en leur faveur pour leurs albums sortis en 2019, on va bien voir si
Xentrix, bien moins reconnu à l'époque artistiquement, faute à une originalité proche du zéro, suit le même chemin. Produits par Andy Sneap (qui ferait bien de se rabibocher avec Walkyier, soit dit en passant, pour à nouveau ressusciter
Sabbat, puisqu'on cause thrash au pays des champions d'Europe du foot des clubs),
Bury the Pain à la pochette bien dans l'esprit du groupe effectué par Dan Goldworthy, sort chez Listenable, un label français pour le coup. Choix étonnant de Listenable, tant
Xentrix a, disons, connu un succès tout relatif même pendant sa première vie.
Nous avons tout au long du disque un thrashmetal dense, toute basse en avant, empreint d'une (très) forte coloration
Testament. Ceci dit, le thrasher ne sera pas pris au dépourvu, et pourra se positionner ou non pour l'achat de ce disque en connaissance de cause. La filiation
Testament, déjà présente dès 1989 et au début des 90's est ici renforcée par l'organe vocal de Jay Walsh très proche de celui de Chuck Billy, sans pour autant démériter du tout, tant sa texture, sa verve et son placement de voix sont proches. Elle l'est aussi par la teneur des compositions, toutes de bon niveau, parsemées de soli fort plaisants ("
The One You Fear") et assaisonnés de moments aboutis dans le genre, à base de refrains qui font mouche ("There
Will Be Consequences") et de thrasheries virulentes (le rapide "Let The World
Burn" qui aurait pu figurer sur The New Order sans choquer outre mesure). Un peu à l'instar d'un Defiance de l'autre côté de l’Atlantique,
Xentrix se positionne en cadet du fameux groupe d'Oakland.
Cette mise au point impossible à ne pas appréhender ("Bleeding
Out" frappant, et chouette piège à faire lors d'un blind-test), l'album est rempli de passages de bon goût, sans aucune faute ni remplissage particulier. Témoins le mid-tempo central de "The
Red Mist Descends", le côté pêchu de "Bleeding
Out" de "
The One You Fear" et sa construction subtile, ou la basse toute cordes dehors de manière générale agrémentant des structures costaudes. Un peu bavard parfois ("World Of Mouth", le bien nommé),
Xentrix enchaîne les plans comme le
Metallica de 1988, et restitue ce que la Bay-
Area a de plus typique, dans le bon sens du terme. Notons un léger changement de tonalité vocale sur le dernier titre "
Evil By Design", qui du coup ressort plus personnel dans son rendu. Sans pour autant alerter les contrôles de vitesse les plus stricts (la majorité des titres est assez rapide toutefois), et meilleur qu'un
Accuser récent dans une confrérie stylistique similaire,
Bury the Pain est un album solide venant d'un groupe sûr de son coup, d'une qualité grosso modo équivalente aux récents
Testament, la singularité en moins évidemment, en bon condisciple qu'il est.
Exactement, et encore par "neuf" j'entends juste un petit quelques chose qui ferais que le groupe sorte du lot.
Bon après ça arrive que malgré le fais que cela soit classique, ça défonce des poussins et on en redemande !!
Un bon 16 pour moi. Certes, Xentrix ne révolutionne pas le style (qui le fait ? ) , mais cet album est très bien réalisé et fichtrement bien maîtrisé. Les compositions font toutes mouche, et le mixage est excellent. La pochette est soignée aussi, bref je recommande Xentrix pour son professionnalisme. Xentrix est dans la même catégorie qu'Evile, classique, puissant et au dessus de tout soupçon.
Quel mauvaise fois, tu écoutes du Xentrix tu n’entend pas du Testament, il y’a quand même un sacré fossé entre les deux groupes, après OUI il y’a quelque que ressemblance mais sans plus...
La prod de Bury The Pain et magnifique et ça fait plaisir , putain quand le nouveau Possessed est sortit, il y’a eu beaucoup plus d’engouement alors oui, c’est Possessed mais Xentrix mérite pour moi les mêmes éloges .
Et merci pour l'excellente chronique Le Moustre, j'ai omis de le préciser dans mon commentaire.
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