Decapitated est devenu, au fil des années, un des fers de lance du metal extrême polonais aux côtés de
Behemoth ou
Vader, grâce à un talent artistique et une intelligence d’écriture hors du commun. Les principaux faits d’armes du quatuor sont incontestablement la trilogie «
Nihility » (2002), «
The Negation » (2004) et «
Organic Hallucinosis » en 2006 qui propulsa la formation au firmament de sa popularité.
Mais nul ne peut échapper à son destin et, un terrible accident en 2007 engendra la perte de la moitié du combo avec le décès de Vitek, le frère de Vogg et laissa Covan (chant) lourdement handicapé. Comme il n’est pas chose aisée de se relever de la disparition d’un être cher, qui plus est lorsque c’est son frère, Vogg fera splitter
Decapitated avant de le réactiver en 2011, avec la sortie du différent, mais plutôt bon, «
Carnival Is Forever » et en recrutant un nouveau batteur et un bassiste. Mais la musique développée sur ce disque a évolué, elle est plus sombre, moins technique, présente plus de groove et est dotée de quelques parties progressives. Ces changements vont laisser quelques fans de la première heure sur le carreau, pour qui la carrière musicale de
Decapitated s’est définitivement arrêtée en 2007. Après un nouveau renouvellement de personnel qui a vu le départ de Kerim «
Krimh » Lechner à la batterie, remplacé par Michal Lysejko et, de Filip « Heinrich » Halucha par Pawel Pasek,
Decapitated a publié, à la fin de l’été 2014, sa nouvelle offrande, intitulée «
Blood Mantra », enregistrée au Hertz Studio et produite par les frères Wieslawski.
Après une introduction inquiétante, les hostilités débutent sur une rythmique frénétique et un riff entêtant, «
Exiled in
Flesh » vient de lancer «
Blood Mantra » avec une grosse brutalité et un côté technique assez présent. On soulignera également l’atmosphère sombre qui s’en dégage. Mais, dès «
The Blasphemous Psalm to the Dummy God Creation », il est clair que
Decapitated n’a pas opéré un retour aux sources et, malgré un début et un refrain blastés, les couplets lorgnent bien plus vers le « thrash » avec une bonne dose de groove, notamment sur le pont qui rappelle indéniablement
Soulfly. Ce morceau reste efficace, à l’instar des trois quarts de « Veins », qui lui, est soutenu par une rythmique mid-tempo redoutable, d’une structure assez simple et efficace. Mais pour le reste…
A la première découverte de «
Blood Mantra », je me dis qu’il y a quelque chose qui cloche mais je n’arrive aucunement à mettre un mot sur les maux qui rongent cet opus. Puis, au fil des écoutes, «
Blood Mantra » se révèle presque totalement inintéressant, il est aujourd’hui certain que le « techno-death-metal » que pratiquait avec talent le groupe, jusqu’au drame, a bel et bien disparu, la formation polonaise essayant plutôt de simplifier son propos comme sur « Veins » ou «
The Blasphemous Psalm to the Dummy God Creation », avec, il faut bien le reconnaître, une belle efficacité, mais sacrifiant l’identité et la personnalité de ce qui a fait jadis l’essence de
Decapitated. Mais alors, que dire du morceau titre qui brille par une mollesse inédite, également doté de riffs fades, entêtants et redondants, ce qui sera aussi le cas sur «
Nest » et «
Instinct ». La palme revient sans aucun doute à «
Blindness » qui empiète littéralement sur les plates-bandes de
Gojira, le talent et l’inspiration en moins. Cette composition se traine sur plus de sept minutes interminables, totalement dispensables et, comme nous devons boire le calice jusqu’à la lie,
Decapitated nous achève avec «
Red Sun » qui ne sert strictement à rien et par « Moth Defect », titre bonus, pour le moins dispensable.
«
Blood Mantra » donne l’impression d’avoir été enfanté dans la douleur, sans envie, sans passion, comme si le groupe avait répondu aux exigences d’un contrat trop contraignant. J’émets juste quelques pistes de réflexion afin de trouver de vraies raisons à cette « plantade » quasi-totale, sinon, comment expliquer le nombre impressionnant de riffs redondants et quelconques comme «
Blood Mantra », «
Instinct », «
Nest » ou encore «
Blindness », l’interlude de remplissage «
Red Sun », de la mise en place raté d’atmosphères et, le pire, le glissement incompréhensible vers des formations telles que
Soulfly ou
Devildriver (le pont de « The
Blasphemous Psalm to the Dummy
God Creation » et « Veins »), comme si Vogg avait découvert subitement le « neo-metal » ou le « metalcore.
«
Blood Mantra » est un disque insipide, dénué de passion et d’envie, constituant le vrai premier naufrage de
Decapitated. La déception de votre humble serviteur est à la hauteur de la médiocrité de cet album, flirtant avec le néant artistique. Cependant, il existe quelques moments de bravoure comme "
Exiled in flesh ", "
The Blasphemous Psalm to the Dummy God Creation" et la première partie de "Veins", qui ne sauveront pas «
Blood Mantra ».
Decapitated nouvelle mouture a perdu toute sa sève et l’essence qui faisait de lui un groupe à part, doté d’une forte personnalité.
Pas sûr qu’il s’en relève.
La pire chronique que j'ai jamais lue.
Ayant acheté leurs premiers disques récemment,on s'aperçoit vite que le groupe a changé avec une touche plus accessible à la Devildriver ou Meshuggah.
Un album moins tourné death metal, plus aéré, plus groovy aussi. C'est putain d'efficace, ultra précis, avec ce côté plus thrashy et Djent. Puis à saluer , la performance du chanteur, comme sur "blindless". Decapitated sort encore un super album, sans ce répété, chaque album à sa personnalité.
Merci pour la chro
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