Black Light District est un mini-album (EP) qui a pourtant tout d’un grand. Initialement diffusé par le seul moyen d’Internet (juin 2002), il fut distribué dans les bacs quelques mois plus tard (septembre 2002). Et outre la qualité absolument remarquable des morceaux qui le composent, il est ici question d’un disque charnière, synonyme de nouveau départ pour
The Gathering. En effet, il s’agit de la première réalisation proposée sur le propre label du groupe (Psychonaut Records), qui était jusqu’à alors signé chez
Century Media. Il n’est donc plus question de rendre des comptes à qui que ce soit pour les Néerlandais !
Cet EP à la beauté envoûtante est un véritable bijou caché, perdu au beau milieu d’une discographie déjà très riche. Cela tient probablement au format choisi, de durée réduite, qui n’en fait pas un album à proprement parler. Ce disque nous permet pourtant de constater à quel point le groupe est à l’aise avec cette musique atmosphérique dans laquelle il n’hésite pas à injecter des éléments issus du trip-hop voire du post-rock, pour aboutir à ce mélange qu’il qualifie lui-même de trip rock, tout en ayant marqué de son empreinte indélébile le doom metal atmo quelques années auparavant (
Mandylion).
Black Light Disctrit s’ouvre sur le titre éponyme, authentique morceau de bravoure dépassant les 16 minutes, le plus long jamais composé par le groupe après le titre éponyme de
How to Measure a Planet ? (1998). Cette pièce ambitieuse est introduite par le piano afin de mettre en place le thème récurrent. Puis viennent s’y greffer les percussions accompagnées du « spoken word » de
Sarah Jezebel Deva (spécialement conviée pour l’occasion) rapidement rejoint par le chant inimitable d’
Anneke Van Giersbergen. L’intensité monte ainsi petit à petit et les distorsions jusqu’ici discrètes se font de plus en plus prégnantes, interminables et obsédantes. Le thème initial se brise, s’imprègne de folie avant de succomber. On ne distingue alors plus qu’une frêle et continue distorsion qui s’étend quelques instants, avant que la voix d’Anneke n’apparaisse à nouveau, soutenue par une rythmique impeccable, le piano reprenant finalement ses droits. Le thème renaît ainsi calmement, dans la plus parfaite sérénité.
Succède ensuite « Debris », surprenant morceau electro-pop d’une rare efficacité, aux distorsions tranchantes et dont l’intensité ébranle l’auditeur sans ménagement, porté par le chant nuancé et toujours aussi admirable d’Anneke. « Broken
Glass (Piano Version) » fait alors office de calme après la tempête. Cette sincère interprétation piano / voix, riche en émotion, est une alternative intéressante à sa version électrique, disponible sur l’album
Souvenirs (2003), nous laissant apprécier pleinement la palette vocale de la chanteuse. Évoquons enfin le morceau caché « Over You », sombre, lancinant, oppressant, presque angoissant avec cet écho perpétuel sur la voix. Frissons garantis juste avant que ne se dévoile le superbe «
Black Light District ».
On aurait pu croire le morceau éponyme écrasant mais chacune des autres chansons réussit à se démarquer grâce à une atmosphère qui lui est bien propre. Ce mini-album est un indispensable pour tous ceux qui ont apprécié le virage entrepris par
The Gathering sur HTMAP ? et peut être considéré comme le précurseur de
Souvenirs. Les autres risquent hélas de rester de marbre.
En tout cas merci pour vos commentaires !
je n'ai pas cet EP.
à rajouter sur ma liste...
j'adore Anneke et Agua est un projet qui lui colle à la peau
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