Black House

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16/20
Nom du groupe Secrets Of The Moon
Nom de l'album Black House
Type Album
Date de parution 08 Mai 2020
Labels Lupus Lounge
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Sanctum
 05:40
2.
 Don't Look Now
 05:31
3.
 Veronica's Room
 04:58
4.
 He Is Here
 06:08
5.
 Cotard
 05:08
6.
 Black House
 06:38
7.
 Heart
 06:56
8.
 Mute God
 06:24
9.
 Earth Hour
 04:53

Durée totale : 52:16

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Secrets Of The Moon


Chronique @ Eternalis

18 Mai 2020

"Black House" tombe dans une sorte de léthargie passée la surprise première

Lorsque l’on parle d’évolution, il y a toujours plusieurs écoles. Ceux qui la prônent et ceux qui la rejette, notamment lorsqu’elle est si intensive et flagrante que l’identité totale de l’entité en devient difficilement reconnaissable. La nouvelle sortie de Secrets of the Moon provoquera forcément (c’est déjà le cas sur les réseaux sociaux) ce clivage. Les origines black metal du combo ne font que renforcer cet état de fait, les fans étant parfois encore plus intransigeant, malgré la connaissance d’un combo comme celui-ci, reconnu pour sa griffe avant-gardiste et non conformiste, à l’instar d’autres groupes de la scène black allemande (Dark Fortress par exemple). Mais cette fois-ci pourrait être plus choquant encore …

Certains diront qu’Ulver n’a pas changé de nom en sortant "Perdition City" qui n’avait plus rien de black metal (de metal tout court en fait) et qu’il continu aujourd’hui avec "The Assassination of Julius Caesar" encore totalement différent des opus précédents. Katatonia n’a plus rien à voir avec ses origines. Ils sont plusieurs dans ce cas. Tandis que d’autres changent de patronyme pour ne pas toucher à l’héritage d’un passé. Secrets of the Moon n’a pas choisi de le faire, le projet étant trop personnel et important pour Philipp Jonas et Michael Zech (aussi producteur depuis "Sun"). N’attendez simplement pas un successeur au black tortueux et cosmique de "Antithesis" ou au black lourd et cérémonieux de "Privilegivm". "Sun" avait déjà été un pas en avant important, avec une touche beaucoup plus posée et lente, toujours très sombre mais s’éloignant du black dans la musicalité pour n’en garder que l’esprit. "Black House", malgré son titre, s’en écarte totalement.

"Don’t Look Now" perdure l’illusion avec son riff cryptique, son aura malsaine et son rythme très lent. La partie de batterie est hypnotique et le chant, bien que clair, possède une aura gothique que nous renverrons volontiers à Tiamat. L’ombre de "Sun" est bien présente. Les guitares sont cleans, tissent une nappe atmosphérique silencieuse et d’inspiration presque religieuse. Néanmoins, on repère déjà un refrain très rock dans son esprit, bien qu’il reste quelques pulsions metalliques de lourdeur, notamment ce break qui nous enfonce dans une hypnose collective. Le reste sera bien différent.
Afin d’être clair directement, ce n’est pas cette différence ou cet éloignement du black metal qui peut décevoir, mais plutôt le manque de variété et de réelle âme qui se dégage de cet ensemble assez fortement inégal. "Black House" puise beaucoup dans le monde gothique des années 1990, de Tiamat en passant par Fields of Nephilim en y incorporant une dose assez importante de rock atmosphérique et une pincée de cold wave. "Veronica’s Room" a de quoi surprendre pour le fan de la première heure. Très réussi dans son interprétation, le résultat se veut accessible et radiophonique, porté par une voix devenue charnelle et des mélodies mélancoliques mais étrangement aguicheuses. Forcément, la spiritualité qui se dégageait des précédents efforts s’efface au profit d’un art plus accessible, clair-obscur mais déconnecté de son passé.
En soi, l’album débute plutôt très bien avec les deux titres déjà cités, le catchy "Sanctum" avec son refrain éthéré (sans saturation aucune) et "He is Here", dont l’intro glauque à souhait pourrait facilement faire le lien avec l’opus précédent. La grosse différence se situe véritablement dans les vocaux, qui, s’ils n’étaient déjà plus black sur "Sun" comparé à "Seven Bells", gardaient une froideur et une profondeur dans le grain. L’ensemble parait plus fantomatique ici, rarement accentué, presque susurré parfois. Les compositions autrefois longues, dépassant souvent les sept minutes (seuil qui n’est jamais atteint ici), sont bien plus concises désormais, autour des mélodies, sans longs passages instrumentaux.

"Black House" tombe dans une sorte de léthargie passée la surprise première (qu’elle soit bonne ou mauvaise) et les morceaux ont beaucoup de difficultés à ne pas se ressembler, à exister indépendamment et à ne pas ennuyer. Pour preuve un "Heart" qui n’avance sur rien pendant six minutes trente ou un "Cotard" qui ne sait pas trop s’il doit sortir de sa mue acoustique pour proposer un riff plus costaud ou s’il doit rester dans son ambiance mélancolique initiale. On a la sensation de voir Secrets of the Moon hésiter, balbutier malgré sa grande expérience. Comme une tergiversation constante entre son héritage et son futur. Le titre éponyme, totalement rétro dans son riff, n’aurait pas totalement dépareillé sur un Marilyn Manson récent (celui de "The Pale Emperor" ou "Heaven Upside Down") notamment dans la distorsion et l’intonation des lignes vocales. "Earth Hour" termine l’album sur un tempo sensiblement plus enlevé (un mid tempo donc !) et revient sur quelque chose de plus mainstream, comme sur "Veronica’s Room" mais le titre fonctionne bien, son côté pop le rendant plus lumineux que le reste. Ces deux titres seront potentiellement ceux qui seraient le moins accepté de par leur absence totale du monde metal mais ils sont parmi les plus réussis du disque.

Difficile de savoir pourquoi les allemands ont désiré à tout prix continué sous le même patronyme, qui plus est exigent, de Secrets of the Moon. Le mystère s’est envolé, la noirceur et les arcanes religieux du désespoir également, laissant la place à une certaine vision mélancolique, parfois plus lumineuse ou rudimentaire. Sans parler de l’évident changement stylistique, "Black House" souffre surtout d’un creux en son milieu, rendant l’écoute complète partiellement pénible puisqu’il ne s’y passe plus grand-chose alors que le début était prometteur. Le groupe vous accueille dans son antre, c’est en ça le début du concept de ce septième disque. Libre à vous de voir si vous souhaitez pénétrer ces lieux.

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