Arrrr ! Voilà qu’
Alestorm repart à l’assaut du vaste océan en cette année 2011. Un troisième voyage donc, à écumer les ports, les tavernes, les galions qui auront le malheur de les rencontrer (Haha !). Que de joie de les voir de nouveau repartir. Mais auraient ils changé de navire? Toujours un vaisseau fantôme, mais c’est celui du Hollandais volant cette fois (Haha !). Bonne initiative ! D’après les dires d’un cul-de-jatte qui traîne souvent (c’est le cas de le dire) dans l’auberge « Au tonneau dépucelé », l’équipage d’
Alestorm compterait un nouveau marin. Le batteur
Ian Wilson ayant été jeté à la mer, nourrir les requins, son remplaçant, un certain Peter Alcorn est venu accoster. Le diable fait déjà parti d’un autre équipage, mais irlandais, «
For Ruin » d’après. Arrrr ! C’est toujours produit chez
Napalm Records et deux ans après leur deuxième forfait, « Black Sails at Minight », que la bande du capitaine Christopher Bowes se lance dans une nouvelle grande aventure. Et c’est avec quelques voyageurs invités qu’ils vont nous la faire vivre. Mortecouille !
Des galions en vue, probablement de l’or, du rhum des Antilles (Hahah !). Premier navire en vue le « Back
Through Time », l’éponyme de ce voyage. On entend le bruit de la houle, le vaisseau se trouve au milieu d’une tempête, la voix de l’invité
Lord Jaldaboath se fait entendre avant que celle-ci ne soit tue par le bruit du canon. Puis les voilà pris dans un tourbillon créé par l’association des instruments cadencés par une batterie tapageuse. Un air d’accordéon parviendra à redresser la barre, laissant liberté à notre bon capitaine de faire entonner sa voix. Un chant qui ne convaincra pas entièrement l’équipage sur les couplets, les trompettes et trombone tenteront par moments de rendre le message plus percutant, sans plus grand succès.
Seul le rythme endiablé donnera l’occasion d’espérer que l'ennemi ne leur échappera pas. Le bateau est pris dans la tempête. On se réjouit à l’écoute du refrain pris en chœur par tous nos hommes. Un cri victorieux après un combat difficile, il faut l'avouer, et un butin modeste. Mais «
Alestorm » aura bien d’autres occasions de remplir ses cales d’or. Arrrrr !
Oui, se sera à nouveau le cas (Haha !), avec « The Sunk’n Norwegian ». On sent la grande épopée dans les accents folks produits par la keytar de notre joyeux capitaine. Ce fameux instrument qui nous imite l’accordéon diatonique. De l’or, des pistoles, des doublons, teinté de la plus belle des couleurs que notre bon Dieu nous a offert. De vrais rayons de soleil au refrain hymnesque du morceau. Arrrr ! Corne-bidouille ! Que c’est bon de se vautrer dans cet or. Du tout bon et dans les mêmes tonalités folk à l’abordage de « Scraping the Barrel », et son air doux, entraînant, qui ferait descendre une larme au grand Barbe Noire en personne. Les marins coude à coude, chantent ensemble cette chanson bien sympathique, même si on est encore blasé du chant du capitaine sur le couplet. Lui aurait on subtilisé sa jambe en bois télescopique pendant qu’il dormait avec Coco son perroquet? Remplacé son ragoût de rat habituel par de la salade? Sir Christopher Bowes s‘est levé du bois gauche, et ne partage pas la bonne humeur de ses hommes. On est très loin de la grande ambiance qu’il y avait eu lors du premier voyage, « Captain’s Morgane
Revenge ». On ne sent plus l’entrain, la puissance de leurs grands débuts. Enfer !
Pas grand-chose à se partager de l’attaque de « Swashbucked ». Que ça traîne (comme le cul-de-jatte de l’auberge). Que c’est ramolli. Les cuivres nous font des pseudos airs symphoniques qui font le même effet d’un canon qui aurait pris l’eau, ou que l‘on aurait rempli de rhum pour boire avec. Même les chœurs ne nous enchantent plus.
Seul l’air de la keytar retiendra encore notre attention. Pire encore, « Midget
Saw » et son rythme beaucoup trop hâtif, étouffant autres instruments et chants, qui croient en plus bon de le suivre dans ses dérives. Monsieur Alcorn aurait-il fumé quelques plantes avec les indigènes des Caraïbes ? Non, ce n’est pas cela. Il semblerait plutôt que l’équipage entier se soit attaqué à la cargaison de rhum du navire pendant que le capitaine avait le dos tourné. Diantre ! Voilà peut-être l’explication de sa mauvaise humeur. Arrrrr ! Ils ont l’air content d’eux en plus. « Rhum, Rhum, Rhum » que l’on entend sur ce titre au nom si évident, « Rum ». Que l’on aurait du baptiser « Ram ». Les nigauds auraient criés « Rame, Rame, Rame », plus convenable au dit morceau. Arrr ! Les trompettes et trombone avaient l’air plus vifs cette fois. Mais les vapeurs de l’alcool aidant, tout ceci était en train de vaciller dans la facilité et la redondance. Tonnerre !
Le capitaine s’invite à la fête et se saoule en bonne compagnie. Ils ont l’air bien esquinté. Palsambleu! Quasi incapables de se battre comme de vrais hommes sur cette reprise alcoolisée de « Barrett’s Privaters » du canadien Stan Rogers. Même le soli annoncé de Heri Joensen (Týr) ne parviendra pas à casser cette maudite cadence embrumée qui n’en finit pas. Je ne gaspillerai pas mes postillons à vous parler de l’innommable « Rumpelkombo » de sept secondes, qui dure en réalité deux secondes. Non, je ne le ferai pas. Sauf, si vous m’offrez une bière dans l’auberge « Au Tonneau dépucelé ». Arrr !
Après la beuverie, le capitaine a du concocter un mélange de sa fabrication pour requinquer tout ça. L’esprit bien étourdi, il ne se souvenait simplement plus de la recette. Cela avait l’air de fonctionner avec une forte implication symphonique sur « Death Throes of the Terrorsquid ». Ils ont cependant pris une forme bien inquiétante. La musique nous donnerait ici des frissons, au départ, mais en fait ils ont tous la gueule de bois et n’ont pas vraiment l’air d’avoir repris leurs beaux souliers. C’est alors, après la moitié de piste, que ceux-ci se font surprendre par un monstre marin au cri effroyable du nom de Ken Sorceron (
Abigail Williams). Debout matelots! C’est sauve qui peut, dans les remous du black symphonique. Oui, du black symphonique! Vous me prenez pour un menteur? J’en ai châtié pour moins que ça. Du black symphonique à la «
Dimmu Borgir ». Surprenant, intéressant, on en retiendra de plus que ce maudit passage, effaçant de l‘esprit tout le reste. On sent l’incorporation forcée, l’introduction d’un corps étranger dans un autre corps (hum!). Il faut dès lors avouer que les mélanges ainsi que les mariages forcés ne réussissent pas trop à «
Alestorm ». Remarque cela fait une bonne conclusion à notre voyage. Sauf pour ceux qui devront le continuer avec la version 13 pistes édition limitée. Quelle superbe transition avec le titre suivant « I Am a Cider Drinker » (ton ironique).
Arrrrr ! Notre capitaine tentera également le thrash metal, croyant que le meilleur remède au mal de crâne carabiné est de jouer du «
Swashbuckle » (Haha ! Hum !). « Buckfast Powersmash » nous invite donc à des alternances entre musique délirante réchauffée et agressions brutales au thrash metal. En plus de cela on sait dès à présent que le rhum bu était frelaté. Écoutez ses renvois. Le résultat ici a atteint le niveau de l’ancre. On aurait presque envie de passer sur la planche pour en finir une bonne fois pour toute. Cela réussira mieux à moindre dose. Beaucoup mieux même si on en juge « Shipwrecked ». Ce que l’on retient du thrash metal se limite cette fois à l’entame et à un bref passage au 2/3 piste. (Haha !) De l’engagement. Du plaisir d’entendre la voix du capitaine cette fois. Palsambleu! Ce n’est pas la grande gloire, mais on est situé à des milles d’avance sur ce qu’ils vont nous réserver sur les deux titres bonus. Corne de bouc !
Tout d’abord, « I Am a Cider Drinker » reprise de « The Wurzels » et ses relents polka. Une chanson bourrée pour bourrés. Mais le taux d’alcoolémie va monter en flèche et le ballon alcooltest pétera au nez du gentil gendarme sur «
You Are a Pirate ». Une reprise cette fois d’une chanson issue d’une émission pour enfants très célèbre en Europe, et qui nous vient d’Islande. Je veux bien entendu vous parler de LazzyTown. Arrrgh ! Après la reprise de « Wolves of the Sea » de « Pirates of the Sea » (titre interprété à l’origine à l’Eurovision 2008) sur l’Ep de 2008 et l’album de 2009, cette fois c’est lapin. «
Alestorm » nous repompe toutes sortes de chansons imaginables, du moment qu’il est question de pirates. Arrr ! Marins d’eau douce !
Un bien maigre butin. Nos écossais comptaient pourtant étriller la concurrence du folk scandinave, comme il était suggéré sur la pochette. Grrrr ! Après les années de fortune, voilà arrivé les années d’infortune. Deux trois petites pépites, c’est tout. Le reste, ce sont des bouteilles vidées. Quelques mélanges frelatés qui donneront la colique au bout de quelques gorgées. Une compagnie d’invités pas très utiles. Je vous mettrai aux fers tout ça. Mordiou ! Palsambleu ! Vous me nettoierez le pont pour la peine, et je veux me faire peur en regardant mon visage au travers. Arrrr !
12/20
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