Seventh Rum of a Seventh Rum

Liste des groupes Folk Metal Alestorm Seventh Rum of a Seventh Rum
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Nom du groupe Alestorm
Nom de l'album Seventh Rum of a Seventh Rum
Type Album
Date de parution 24 Juin 2022
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album39

Tracklist

1.
 Magellan's Expedition
 04:38
2.
 The Battle of Cape Fear River
 03:06
3.
 Cannonball
 03:57
4.
 P.A.R.T.Y.
 03:23
5.
 Under Blackened Banners
 04:39
6.
 Magyarorszag
 03:58
7.
 Seventh Rum of a Seventh Rum
 03:21
8.
 Bite the Hook Hand that Feeds
 04:09
9.
 Return to Tortuga
 03:54
10.
 Come to Brazil
 02:09
11.
 Wooden Leg (Part III)
 05:44

Durée totale : 42:58

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Alestorm


Chronique @ MetalSonic99

15 Fevrier 2023

Il y a plus de philosophie dans une bouteille de rhum que sur cet album!!

« Si vous pensez que tout ce que nous avons sorti depuis 2014 est de la pure merde, hé bien vous allez adorer cet album ! »
Telle est la déclaration du capitaine Christopher Bowes à sa flotte de fans.

Ce disque serait-il donc le retour tant attendu à une musique et des paroles plus sérieuses comme le groupe a pu le faire par le passé ? Malheureusement, la réponse est négative !
D’ailleurs, Bowes devrait plutôt s'inspirer de ses précédents écrits car, si l’on s’attarde sur les lignes de "Scraping the Barrel", on se surprendrait à croire qu'au moins il avait de la clairvoyance : « Il n'y a plus d'histoires à raconter ! Plus d'histoires de batailles d'autrefois ! Il semble maintenant que notre voyage touche à sa fin ! On gratte le baril, mon ami ! » ; et force est de constater qu’elles sont plus pertinentes en 2022 qu'elles ne l'étaient lorsqu’il les avait écrites en 2011 pour l’album « Back Trough Time ».

En effet, ce groupe est passé de corsaires envoûtants à pirates sous substances, trouvant un lien entre des blagues stupides et des chansons soi-disant ambitieuses, et ce, entre extrémité heavy metal imprégnée de folk et vibrations pop désinvoltes. Ce lien, bien que fort dans ses effets, est délicat dans sa composition, et Alestorm est peut-être en train de s'amuser un peu trop au goût des fans des premiers opus.
Alors, dans ce cas, pourquoi ont-ils décidé, lors de la sortie de « Sunset on the Golden Age », en 2014, de changer d’approche ?

Peut-être tout simplement en raison de leurs succès obtenus en se livrant à ces fameuses tendances "poptimistes" et d'une visibilité grand public impressionnante. En effet, doté d’un capitaine unique s'étendant au-delà du thème nautique, le groupe n'a pas de réelle envie de se secouer complètement et se contente de la stagnation puisque cela fonctionne à merveille.
La preuve, ledit capitaine et ses subalternes parcourent toutes les salles de concert renommées depuis des années, à des stades d'intoxication généralement variées et profondes. Qui plus est, pourvu d'une large fanbase de jeunes adolescents prépubères et friands de paroles à la Aya Nakamura, le combo surfe sur cette vague et acquiert un facteur d'irritation tout aussi important, et avec lequel il provoque des démangeaisons parmi de grands groupes passionnés de compositions aux antécédents plus sérieux.

Le constat de « Seventh Rum of a Seventh Rum » à son écoute ne fait que renforcer cette impression et amplifier ce raisonnement, car nous avons-là un groupe qui a raté sa chance d'évoluer à nouveau et de faire taire les critiques qui se demandent alors jusqu’où ils vont pousser le vice.

Or donc, nos metalleux pirates en disgrâce prouvent que la blague s'épuise pour ce septième album. Les cornemuses sifflantes et sans esprit des titres "Wooden Leg (Part III)" et "P.A.R.T.Y" sont des photocopies de la énième génération de chansons qu'ils ont lancées il y a dix ans.
Autre facteur qui commence également à irriter progressivement est l'énorme planéité des paroles. De fait, après avoir réussi à incorporer toutes les variantes possibles de : « Rum », « Drink », « Quest », « Party », « Yar har har » et « Lady » dans les chansons, que reste-t-il ?!
Tout simplement des « Yo ! Ho ! » issus de titres comme "Cannonball", avec des écrits à faire pleurer un clown : « Yo ! Ho ! Mets un boulet de canon dans ta chatte / Yo ! Ho ! Mettez votre bite dans un mixeur » … Bref, une séance d'entraînement folk-metal qui sape l'âme et qui offre à peu près le même niveau de plaisir que de presser du jus de citron sur une plaie de variole du singe.

Au risque de passer pour un gros coincé qui ne sait pas s’amuser, suis-je l’un des derniers à attendre de la profondeur sur un album d'Alestorm ? Parce qu’honnêtement, tout le monde sera d’accord pour dire que les premiers disques sont beaucoup plus intelligents et emprunts d'esprit ! Le groupe ne se donne même plus la peine d'écrire quoi que ce soit de décent, et ce, même si la compagnie chante ici et là dans d'autres langues (hongrois, espagnol) en hommage aux fans ; désolé, mais franchement, le niveau ne s'améliore pas, pire, il baisse !

Et pourtant, il reste quelques bribes de ce que faisait encore de bien nos flibustiers par le passé sur cet album ; notamment le titre d’ouverture "Magellan's Expedition", accrocheur avec un rythme agréable, des riffs durs, des explosions de trompette triomphantes et un excellent support de clavier. Citons également "Under Blackened Banners", plus lourde, plus grandiose et cinématographique avec une teinte de metal progressif. Ce titre résume avec ferveur l'attitude du combo britannique envers le thème pirate et c'est tout simplement le « meilleur » morceau du disque. Bon sang, au risque de me répéter, pourquoi ne font-ils plus ce genre de chansons alors qu'ils sont encore plus que capables ?!
Parce que sur un autre morceau, "The Battle of Cape Fear River", ce peu d’espoir qui restait s’envole !
Si son refrain stupide ne l’avait pas gâchée, cette chanson aurait été digne des premiers opus. Pour la petite histoire, elle raconte la vie du célèbre pirate Barbe Noire et explique que tout aussi fier qu'il fût, le roi pirate a fini par devenir un pirate fantôme... Jusque-là tout allait bien, puis vint ce fameux refrain : « Je suis un putain de pirate, je suis un putain de roi pirate » ; répété encore et encore jusqu’à frôler la crise d’épilepsie suivi de « Ahoy » des plus insupportables.

Du reste, inutile de s’épancher en profondeur, car le reste du gâteau (avarié) est du même acabit.
Citons tout de même quelques titres pour étayer ces écrits en commençant avec "Magyarorszag", imprononçable avec son refrain hongrois, dont elle pourrait être une sorte de suite à "Mexico". Ensuite, "Return to Tortuga" qui fera taire les résistants positifs en transformant l'un de leurs morceaux les plus explosifs en un hymne ridicule. Continuons avec "Come to Brazil" qui vous gifle au visage comme un boulet de canon plat avec sa folle mélodie angulaire de xylophone et qui, par ailleurs, nous gratifie sur la version Deluxe de cet album d'une version acoustique encore plus chaotique. Enfin, cette séance de torture se conclue par une énième "Wooden Leg (Part III)", dernière preuve que tout ce disque n’est que du réchauffé, sans plus.

Pour conclure, cet opus n'a pas beaucoup de matières nouvelles car plusieurs idées d'autrefois sont utilisées à maintes reprises, à la fois instrumentalement et lyriquement. Pour être honnête, ce genre de répétition était cependant à prévoir car les fans irréductibles vont adorer ce qu'ils écoutent tandis que les « haters du passé » ne comprendront jamais comment Alestorm est devenu aussi gros qu'ils le sont aujourd'hui. Pour faire simple, soit vous les aimez, soit vous pensez qu'ils devraient être jetés par-dessus bord. Il n'y a pas d'entre-deux.
En d’autres termes, ce disque est un album de fête avec des airs courts et des fanfares de clavier sur des histoires de pirates idiotes. Si on le compare aux disques précédents du même groupe, cet album est globalement un peu plus rapide. Bref, De 2014 à aujourd'hui, le bateau de nos pirates navigue en désordre, avec de l'alcool, des zombies, du rhum, des canards et des pirates.


Au risque de me faire dézinguer par les fans des premières heures, je tiens à préciser que je n’ai aucun problème avec les personnes qui aiment ce que ce groupe fait, il en faut pour tous les goûts et les couleurs. Jamais je ne traiterai d’imbéciles ou d’attardés ceux qui sont fans de ce genre.
En toute honnêteté, j’en ai également fait partie fut un temps, et j'ai passé un excellent moment avec les trois premiers albums, un moins bon moment avec le quatrième, mais depuis la sortie de « No Grave But the Sea » et ses suites, j’ai préféré poser pied à terre définitivement au lieu de rester sur ce rafiot prêt à sombrer.

Le plus gros souci avec ce groupe, aujourd’hui, c’est cette impression d'écouter le même album encore et encore ! Les chansons sont complètement interchangeables et semblent être des versions recyclées de succès plus anciens, mais en beaucoup moins bien. Pour le reste, les structures de chansons rincées et répétée ainsi que les paroles sans esprit et les blagues scatophiles, ils en ont fait le tour, et, à un moment, on attend autre chose !
Au-delà de ça, cette impression de foutage de gueule de la part de Bowes et consorts exaspère au plus haut point. Sincèrement, est-ce que quelqu’un peut donner une explication valable à la sortie Edition Deluxe… « pour chiens », dont la première était sur « No Grave But the Sea » ? Il n’y a aucun travail supplémentaire justifiant un prix de vente plus élevé avec ce genre d’Edition! C’est une arnaque intolérable !
Pour faire simple, il s’agit-là d’un tour de passe facile de la part du combo britannique, accompagné d’un sourire narquois de leur part pour avoir réussi à entuber le monde et se faire du pognon sans difficulté!

En définitive, après cette série de matériel maladroit et idiot, trop de temps s'est écoulé pour encore garder l’espoir que le cœur des premiers opus bat encore. De plus, le fait qu' Alestorm soit toujours en tête d'affiche de salles de taille décente et figure sur plusieurs affiches de festival après tout ce fatras indique qu'il y a toujours un appétit pour ce qu'ils font, aussi horrible soit-il. Bref, comme l'après pandémie de Covid-19, pour les puristes coincés du passé (dont je fais partie), il semble que nous allons devoir vivre avec ce virus qu'est Alestorm encore un bon bout de temps.

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