Le metalcore doit beaucoup à
Killswitch Engage, ça tout le monde le sait. Mais
Killswitch Engage doit également beaucoup à Howard Jones, le nouveau frontman du groupe depuis 2002. Lorsque Jones arrive on assiste à une véritable explosion médiatique du groupe avec
The End of Heartache, le troisième album des Américains. Album aux influences mélodiques très prononcées,
The End of Heartache avait permis à
Killswitch Engage de devenir la référence metalcore. En 2006, l'album
As Daylight Dies se fait alors attendre avec une impatience démesurée chez tous les fans de metalcore. C'est aussi l'heure de vérité pour les Américains, l'heure de vérité pour conforter leur place de leader de la scène metalcore...
As Daylight Dies suit la droite lignée de son prédécesseur, avec de grandes lignes mélodiques dignes d'un
In Flames ou d'un
Soilwork, tout en conservant une puissance inébranlable. On est d'emblée surpris par la grosse disto des guitares, le côté suave des passages mélodiques rivalisant avec les puissants hurlements d'Howard Jones et d'Adam Dutkiewicz.
La mélodie c'est la base du
Killswitch Engage post-Jesse Leach, déjà très utilisé au sein de
The End of Heartache, à quelques moments même lassante; mais sur cette galette, on repousse les limites de la mélodie, la voix d'Howard Jones est sublime, à des moments lancinante ("Still Beats Your Name"), s'exerçant même dans un registre des plus aigus ("
The Arms of Sorrow"). L'alternance entre le chant clair et le chant hurlé est systématique tout au long de l'album, faisant de chaque titre un tube en puissance, ce qui par la même occasion fera fuir les fans de metalcore pur et dur. Reste que la technicité vocale d'un Howard Jones derrière son micro est impressionnante et empêche une éventuelle sclérose de l'album. De même que le chant hurlé est plus convaincant que jamais.
Un effort énorme a été fait au niveau de l'ambiance, à l'instar du tube "
My Curse" qui s'accompagne d'une intro mélodieuse à souhait puis d'un rythme acharné sur les couplets pour enfin revenir sur une mélodie imparable au moment du refrain. "Unbroken", qui suit les traces d'un
In Flames, transpire la hargne, et s'accompagne de paroles vindicatives alors que le titre éponyme est un des plus ténébreux de l'album. Les guitaristes n'hésitent pas à jouer sur des rythmes différents, avec notamment la présence de passages acoustiques. Le père Foley suit impeccablement les grattes derrière ses fûts. En définitive, la toile de fond musicale s'avère beaucoup plus plurielle que sur l'opus précédent.
Le groupe nous livre toujours des paroles très intéressantes, traitant métaphysique, religion, loin de la thématique metalcore traditionnelle. L'édition limitée que nous offre Roadrunner est franchement bien foutue, notamment avec la superbe reprise de "
Holy Diver" de
Dio. La production de l'album est de très bonne facture, nous débouchant les oreilles avec grand plaisir.
Pour les plus pointilleux (et je sais que vous êtes nombreux), il regretteront la facilité du groupe qui détourne parfois les bases même su metalcore : en effet quasiment aucun solo à la
Trivium ou encore absence de breakdowns tels que
August Burns Red a coutume de nous en livrer... Sûrement le plus gros hic de l'album.
Mais voilà, ils l'ont fait. Oui,
Killswitch Engage nous livre une véritable bombe où puissance et mélodie s'associent pour un cocktail aussi explosif qu'envoûtant. Efficace de A à Z, sans jamais tomber dans le ridicule ou la facilité,
As Daylight Dies est indéniablement le meilleur album de
Killswitch Engage, le pilier du metalcore et du metal moderne. De quoi rendre un bel hommage à Howard Jones, qui propulse son groupe au rang de modèle du metalcore, souvent imité mais très rarement égalé.
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