Troisième album des Canadiens, toujours chez
Victory Records. Un opus qui m'avait éloigné du groupe. Il faut dire qu'en 2007 on est déjà sur une grosse baisse de régime du genre ; le pic est déjà passé, et bien des formations ont fait évoluer leur musique (Thrice,
The Used...) quand d'autres, au contraire, ont perdu de leur superbe (
Emery,
Boys Night Out...). S'il devient difficile de tirer son épingle du jeu, certains y arriveront toutefois, comme
Enter Shikari, à l'instar de son premier album, "Take to the Skies", cette année-là.
Dans mon souvenir, la production est un peu lisse, comme pour essayer de toucher un public plus large. Tout sonne moins original, et surtout l'aspect hardcore, technique, voire metal a pris un coup de frein. En 2022 sort un "Remixed/Remastered" qui apporte légèrement plus de patate, mais ne possédant que l'original, je me concentrerai plutôt sur cette version. Je redécouvre donc ce "
Arrivals & Departures" avec une nouvelle approche.
Il me semblait que l'album était très mélodique, mais pas tant que cela, finalement. On est clairement sur une suite du précédent effort, et je m'aperçois assez rapidement que je me trompais sur cet opus. Les deux premiers morceaux le démontrent bien : des screams, de bons riffs, comme sur "
Bodies and Words" ; l'aspect technique est bien là, tout comme les refrains prenants, sans oublier ce côté pop punk. A l'écoute de "If You Could See into My Soul" et son riff d'intro très entêtant, ou son breakdown à 2.35min, on comprend que
Silverstein reste inspiré, effaçant ce nuage noir qui rodait sur ce "
Arrivals & Departures". Le refrain sonne très post hardcore, un peu plus appuyé et planant, et finit définitivement par me plonger dans l'œuvre.
Des influences post hardcore sur les refrains changent un peu la donne, on a un peu moins cet aspect très accrocheur (pop) sur les mélodies, ce qui n'est pas une faiblesse en soi ; il faut juste un peu plus temps pour s'en imprégner, et au final la puissance n'en est que décuplée. "Here Today, Gone Tomorrow" est le morceau hardcore mélodique de l'album par excellence. Bien placé, il permet d'apporter un plus de diversité, en plus d'être un marche pied pour le suivant.
Pour ma part, le point faible de la galette vient du titre de clôture, "
True Romance", une ballade de 5.50min, plutôt ennuyeuse qu'autre chose. qui me laisse de marbre.
Je pense que l'album a moins marqué les esprits, car la période était, pour le moins, difficile ; compliqué de sortir une œuvre marquante quand énormément de groupes très talentueux ont posé leur pierre à l'édifice. Un bon album d'emocore, en somme, et si le côté surprenant de cette vague fait largement moins d'effet, et est du coup noyé dans la masse, les différents titres qui le parcourent valent néanmoins tout à fait le détour.
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