Presque trois ans se sont écoulés depuis
Process of a New Decline qui parachevait une trilogie sur des thèmes futuristes entamée avec
Neurotripsicks, nos Bordelais s’étant avec ces trois albums forgés une identité musicale très forte, leur Death technique évoluant au gré de compositions percutantes et d’un son qui va de mon point de vue, atteindre son apogée avec
Process.
Nous sommes donc en 2009 et le groupe alors sollicité pour des premières parties prestigieuses qui vont les emmener jusqu’en 2010 année où ils sortiront
Transcendence, un EP où ils revisitent certains de leur titres, incluant une reprise de
Cynic puis, les départs successifs d’un des guitaristes, Arnaud et du chanteur, Guillaume vont ralentir la dynamique entamée.
A Perfect Absolution marque le retour de
Gorod et bien sûr, lorsque deux membres aussi importants partent, il est légitime de se demander quelle répercussion cela va avoir sur le groupe, la réponse est un album marquant une évolution forte, des compositions différentes et une production impitoyable.
Gorod franchit un cap avec cet album et si certains de leurs choix déconcerteront quelques fans ils vont surtout en rameuter d’autres.
Nous sommes au 9ème siècle, le Roi Russe Igor se fait assassiner par des villageois alors qu’il faisait une tournée visant à récolter un nouvel impôt. Sa femme Olga va alors imaginer une vengeance impitoyable.
Huit titres pour nous emmener au tréfonds de cette vengeance, la lecture des textes est fortement recommandée pour s’imprégner de la force de cet album.
Bien que restant dans la mouvance Death technique, le groupe enrichit des compositions de gros niveau d’arrangements sonores tels que les cordes et percussions entamant Birds of sulphur avant que la phrase «
Redemption always comes from the sky » suivi de guitares et de la batterie poussées par la voix de Julien, le nouveau chanteur mettent tout le mode d’accord.
Les arrangements sont une part importante dans ce disque, il faudra plusieurs écoutes pour en prendre complètement possession, un travail énorme au niveau du chant et des chœurs a été effectué, les Fans de la première heure devraient s’y retrouver même si cet album sonne moins... compact qu’un
Process et ce malgré des titres comme Sailing into the
Earth porté par guitares flamboyantes ou encore A tribute of
Blood à tomber.
Certains seront déstabilisés par les éléments presque Jazz / Math
Metal inclus dans un titre comme
Elements and spirits ou bien encore l’intro purement Grind de The axe of
God même si passée cette intro, on a là un des titres les plus brutaux de cet album.
Gorod a voulu élargir ses compositions, élargir sans doute ce qui peut être entendu par Death Technique le pont purement mélodique de ce titre restitue bien cet état d’esprit.
Le groupe s’est largement exprimé dans une interview accordée à SoM sur ces ouvertures voulues et surtout, sur les raisons qui les ont poussé à le faire.
Le résultat au final atteint des sommets, l’intro là encore de 5000 at the funeral, ce vent que l’on entend, ces notes de piano peu à peu balayées par une batterie qui enfle, enfle jusqu’à être supplantée par des guitares d’une puissance hallucinante, et que dire du chant ? Putain ce titre est une tuerie.
Une écoute avec les potards à 12 ou avec un casque explosera tout ce qui se trouve entre vos deux oreilles,
Carved in the wind possède cette puissance et puis s’il restait encore un peu de matière grise et qu’à l’écoute des notes d’intro jouées à la pédale Wha-wha sur Varangian
Paradise elle pensait survivre cette matière grise, dès la 26ème seconde de ce titre s’en sera fini de ses espoirs.
A Perfect Absolution est un album fort, exigeant car voulu et pensé comme tel par le groupe, dans la mesure où il raconte une histoire il faudra en plus, suivre les titres dans l’ordre mais dites vous bien qu’avec cet album, on tient un truc rare, la production et le mix assurés par Elmobo confèrent une puissance un son sur ce disque rarement entendue car là où la plupart des groupes « Brutaux » compressent leur son à mort, les choix faits ici sont tout autres, des guitares en son clair, une saturation maitrisée, de la Wha-wha...
Même si tous ne s’y retrouveront pas, cet album n’est pas une cassure dans la discographie du groupe ni même un changement radical c’est juste, une évolution, et quelle évolution...
Des musiciens vraiment exceptionnels, un réel talent de composition et d'exécution.
Encore!!!
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