Une seule démo aura suffit à
Bal Sagoth pour être signé en 94 sur Cacophonous records, label ayant lancé notamment la carrière de
Sigh,
Gehennah et
Cradle Of Filth.
Bal Sagoth n'a pas eu ensuite ni la même trajectoire musicale (heureusement diront les mauvaises langues) ni le même succès que la bande à Dani. La pochette sombre et le logo agressif laissent présager un Black
Metal classique, ne surtout pas s'y fier... Que de talent, d'énergie et d'innovation dans ce groupe qui mélange Black et Death
Metal symphonique comme cela n'a jamais était fait auparavant.
Après l'intro et dès le premier morceau
Dreaming Of Atlantean Spires qui démarre sur un riff Death/Thrash et du synthé à la
Emperor,
Bal Sagoth pose les bases : ce n'est pas un groupe conventionnel.
Le chant lui aussi sort de l'ordinaire avec des parties de narration façon BO de film qui deviendront peu à peu la marque de fabrique du groupe. L’un des éléments marquants sont d’ailleurs les paroles de
Lord Byron, basées sur un mélange de mysticisme guerrier, de mythologie de tout poil et d'héroïc fantasy (référence déjà présente dans le nom du groupe). Et ces influences littéraires transparaissent nettement dans la musique des anglais, à l'image du fantastique morceau
A Black Moon Broods Over Lemuria, articulé autour d'une multitude de thèmes : parfois véloces et agressifs, tantôt sombres, tantôt atmosphériques et mélancoliques.
Bal Sagoth a l'art de conter des histoires épiques en musique.
De la brutalité de The
Ravening (sur lequel on retrouve quasiment des riffs Grind), en passant par le mid-tempo Shadows'
Neath The
Black Pyramid proche du Death old-school avec clavier, jusqu'aux cavalcades épiques de
Enthroned In
The Temple Of
Serpent King, les anglais nous proposent un album varié, original, et pourtant d'une homogénéité redoutable. La grande force de
Bal Sagoth est de ne ressembler à aucun autre groupe sans tomber pour autant dans l’expérimentation à gogo juste pour sonner différent des autres : la démarche est naturelle et cela se sent.
L'incroyable Into The
Silent Chambers Of Zapphirean Throne, épique et majestueux, clôt le disque de façon magistrale, montrant tout le potentiel du combo, aussi à l'aise dans les ambiances que dans la construction de plans agressifs et accrocheurs.
Pour faire de ce disque une pièce maîtresse il aurait tout de même fallu une production plus adéquate (la batterie est un peu trop en avant notamment), cependant les anglais apportent ici un souffle nouveau dans le Black
Metal, renversant les codes habituels. L’album suivant mettra tout le monde d’accord.
Jarna Ok Blodna !
Hail to the
Ancient Gods !
BG
Je ne suis pas forcément satisfait du style et des tournures, mais je n'y ai pas écrit de bêtises ni de contrevérités historiques, c'est déjà une grande différence entre nous mon jeune ami.
Tu voudrais comparer tes débuts de chroniqueur avec les miens, chacun jugera si la comparaison est pertinente...
Et pour info j'ai réécrit ma rédaction de Starfire Burning... il y à quelques temps, car je sais me remettre en question quand il le faut, contrairement à certaines têtes de mules.
J’avais acheté les deux premiers albums de Bal-Sagoth chez Adipo à l’époque de la sortie du deuxième opus « Starfire Burning upon…” mais, pour une raison qui m’échappe, j’avais du à peine les écouter deux fois chacun avant de les mettre sur une étagère pour y prendre la poussière et ne plus jamais y revenir… jusqu’à la fin de l’année dernière où, ma curiosité réveillée par les bonnes critiques que ces deux disques récoltaient sur la toile (y compris ici-même), je me suis décidé à leur donner une seconde chance.
Ce qui m’avait bizarrement complètement échappé à l’époque, c’est la proximité parfois saisissante avec les premiers Cradle of Filth, surtout évidemment lorsque la voix prend une tournure Black, mélangée aux nappes de synthés et aux blast beats frénétiques. Mais plus important, je n’avais aucun souvenir des thèmes très “Howardiens” et de ces atmosphères certes parfois kitsch, mais évoquant avec une certaine efficacité les univers ténébreux du père de Conan, voire de son frère de correspondance le grand Lovecraft. Excellente redécouverte donc, qui me confirme que c’est parfois davantage au fond de ses vieux tiroirs qu’il faut aller chercher des perles plutôt que sur le Bandcamp de la dernière sensation du moment.
Je me remets dans le second ces temps-ci, plus pompeux et orchestral, mais qui me semble pourtant un poil moins envoûtant que ce “Black Moon…” tout droit sorti des tours ensorcellées de Stygie. Mais telles les volutes du Lotus Noir, peut-être faut-il laisser au charme le temps d’agir ?…
Merci pour la Cro(m) ! :)
Ce premier album du groupe m'avait bien happé, mais la suite, je n'ai pas adhéré, ils avaient perdu l'aspect gras et sombre de leur musique.
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