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15/20
Nom du groupe Eternal Silence (ITA)
Nom de l'album 3
Type EP
Date de parution 22 Décembre 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Thread of Life
 04:50
2.
 Prayer of the Resilient
 04:11
3.
 Antithesys
 04:31
4.
 Death and the Maiden (XXIII edition)
 05:15
5.
 How Soon Is Now ? (The Smiths Cover)
 03:56

Durée totale : 22:43

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Eternal Silence (ITA)


Chronique @ ericb4

24 Décembre 2023

Une frissonnante respiration dans le processus créatif du sextet transalpin...

Parfois, l'histoire d'une formation musicale est loin de s'apparenter à un long fleuve tranquille, dont celle de ce combo italien enfanté en 2008 par la soprano Marika Vanni (Raining Nails) et le guitariste/vocaliste Alberto Cassina. Père de trois EP (« Darkness & Regrets » en 2014 ; « Metamorphosis 2008-2018 » en 2018 ; « Renegades » en 2019) et de quatre albums full length, dont le magistral « Timegate Anathema », sorti il y a deux ans, le collectif transalpin semblait en passe de porter l'estocade pour espérer rejoindre les valeurs de référence du si concurrentiel registre metal symphonique à chant mixte.

Déjouant alors tout pronostic, le voici de retour, à pas de loup, cette fois, simplement muni d'un quatrième EP sobrement intitulé « 3 ». signé, à son tour, chez Rockshots Records. Cela étant, les cinq titres de la menue rondelle – dont les singles « Thread of Life » et « Prayer of the Resilient » – sont-ils à considérer comme une simple parenthèse ou une respiration nécessaire dans le processus créatif du groupe ? Ou peut-être un heureux trait d'union entre passé et présent ? Au cas échéant, les quelque 23 minutes de ce message musical ne seraient-elles pas à appréhender comme une œuvre à part entière dans le projet du sextet italien ?

Dans cette nouvelle aventure, nos deux maîtres d'œuvre ont sollicité les talents de : Alessio Sessa à la basse ; Martino Boneschi, en remplacement d' Enzo Criscuolo, aux guitares ; Lorenzo Aimo (Aevum, Extinction), en lieu et place de Andrea Zannin (Volturian), à la batterie ; Katija Di Giulio au violon. De cette étroite collaboration naît un propos de nature metal symphonique gothique, aux relents heavy, power et progressif, à nouveau dans le sillage de Visions Of Atlantis, Xandria, Delain, Lunatica, Kamelot, Ancient Bards, Volturian, Lyriel et Metalite. S'il est resté fidèle à ses aspirations premières, le collectif nous octroie néanmoins d'inédites sonorités ; pouvant, là encore, compter sur une technicité instrumentale et vocale éprouvée et d'une inspiration mélodique difficile à prendre en défaut, la troupe n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense.

Connu pour ses exigences en matière de production, le groupe a réalisé ses sessions d'enregistrement au 2 Play Studio à Induno Olona, dans la région de Varèse, en Lombardie, et confié mix et mastering à Maria Grazia Zancopé (Adgarios). En émane une belle profondeur de champ acoustique doublée de finitions passées au crible. Cette œuvre inspirée par la mythologie nordique des Nornes – les trois déesses décisionnaires des destinées humaines – jouit parallèlement d'un artwork au trait affiné, relevant du fusain de Jessica Campo ; ce faisant, la thématique de la rondelle se voit représentée à la fois par son titre (3) et son graphisme (les trois déesses en question nous faisant face). De quoi nous intimer d'aller explorer plus attentivement la cale de l'embarcation.

A l'instar de ses précédents efforts, la troupe témoigne de cette rare aptitude à disséminer ces séquences d'accords qui durablement vous resteront gravées en mémoire. Et les pistes les plus abrasives ne dérogeront pas à la règle. A commencer par « Thread of Life », up tempo power symphonique aux riffs roulants doublés d'un sémillant coup d'archet, dans la veine coalisée de Visions Of Atlantis et de Kamelot ; livrant un refrain catchy mis en exergue par un duo mixte en voix claires en parfaite osmose, les angéliques inflexions de la belle se lovant alors dans les limpides patines d' Alberto Cassino, et faisant montre d'insoupçonnées et galvanisantes montées en régime du corps orchestral, le tubesque méfait poussera assurément à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. On pourra encore retenir le pulsionnel « Antithesys » tant pour ses grisants effets de contraste rythmique que pour la qualité de ses arrangements instrumentaux. A la confluence de Delain, Xandria et Metalite, ce tempétueux élan heavy symphonique inscrit dans sa trame une mélodicité toute de fines nuances cousue. Et la sauce prend, in fine.

Au moment où ils nous mènent en d'intimistes espaces, nos compères trouvent à nouveau matière à nous retenir plus que de raison. Ce qu'illustre « Prayer of the Resilient », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, au carrefour entre Visions Of Atlantis, Ancient Bards et Lunatica ; voguant sur d'enveloppantes nappes synthétiques, glissant le long d'une radieuse rivière mélodique, sur laquelle se greffent les chatoyantes empreintes vocales de nos deux tourtereaux, recelant un bref mais seyant solo de guitare, et se chargeant en émotion au fil de sa progression, la tendre aubade ne saurait être esquivée par l'aficionado d'instants tamisés.

Se prêtant, par ailleurs, au redoutable exercice des reprises, nos acolytes ne se sont guère avérés plus malhabiles, loin s'en faut. Ces derniers se sont tout d'abord attaqués à l'un des titres emblématiques du groupe de rock indépendant britannique The Smiths, intitulé « How Soon Is Now ? » (extrait de la compilation « Hatful of Hollow » (1984)). Sans dénaturer l'effet de réverbération du riff de guitare originel ni sa suave ligne mélodique, cette version ''métalisée'' y ajoute sa basse vrombissante ainsi que d'inédites accélérations ; si, pour nombre de fans du groupe de Manchester, ce titre restera à jamais associé à l'enivrante empreinte vocale de Morrissey, les fluides et puissantes impulsions de la frontwoman s'avéreront néanmoins aptes à procurer quelques frissons. Chapeau bas. Quant à « Death and the Maiden », édition 2023 d'un titre paru 10 ans plus tôt dans « Raw Poetry ») premier et rarissime album full length du groupe, difficilement accessible sur les différentes plateformes, non zn ma possession. Si la comparaison se voit avortée, se dessine cependant un poignant up tempo aux furieux coups de boutoir et ne manquant ni d'allant ni de panache, dans la mouvance de Delain et Volturian. Et ce n'est pas l'éblouissant solo de guitare qui nous déboutera de cet envoûtant instant, tant s'en faut.

Au final, le sextet italien nous livre une œuvre aussi tonique et audacieuse qu'efficace et faisant montre, une fois encore, d'une ingénierie du son difficile à prendre en défaut. On pourra toutefois regretter la brièveté du message musical adressé, limitant, de fait, l'ouverture du champ des possibles en matière d'exercices de style. Dans la lignée de son devancier, cet opus témoigne néanmoins d'harmoniques finement sculptés et moins empruntés qu'autrefois, de mélodies savamment élaborées et des plus immersives, et d'une technicité d'ensemble parfaitement maîtrisée. Cela étant, si elle ne peut prétendre hisser le combo parmi les valeurs de référence de cet univers metal, la menue rondelle contribuera cependant à l'asseoir un peu plus encore parmi ses valeurs confirmées. Bref, une frissonnante respiration dans le processus créatif du sextet transalpin...


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