Timegate Anathema

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17/20
Nom du groupe Eternal Silence (ITA)
Nom de l'album Timegate Anathema
Type Album
Date de parution 08 Octobre 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 The Way of Time
 06:59
2.
 Edge of the Dream
 06:00
3.
 Ancient Spirit
 05:31
4.
 Heart of Lead
 05:41
5.
 Lonely
 04:51
6.
 Glide in the Air
 04:06
7.
 Rain
 04:36
8.
 My Soul Sad Until Death
 05:36
9.
 Firefly
 02:15
10.
 Red Death Masquerade
 04:51

Durée totale : 50:26

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Eternal Silence (ITA)


Chronique @ ericb4

14 Octobre 2021

Peut-être bien le bâton de maréchal du combo italien...

De l'eau aura coulé sous les ponts pour l'inspiré combo italien cofondé en 2008 par la soprano Marika Vanni et le guitariste/vocaliste Alberto Cassina... Déjà à la tête de trois albums full length (« Raw Poetry » en 2013, suivi de l'émouvant « Chasing Chimera » deux ans plus tard, auquel succédera le solaire « Mastermind Tyranny » en 2017), de trois EP (« Darkness & Regrets » en 2014 ; « Metamorphosis 2008-2018 » en 2018 ; « Renegades » en 2019) et de trois singles (« Ancient Spirit », « Glide in the Air » et « Red Death Masquerade » successivement, en 2021), et ayant essaimé ses prestations scéniques aux quatre coins du continent européen au fil du temps (Allemagne, Autriche, Bulgarie, Suisse...), et assuré par là même les premières parties de Temperance, Therion, Haggard, entre autres, l'heure semble désormais venue pour nos acolytes de porter l'estocade...

Aussi, revient-il muni d'un quatrième effort de longue durée intitulé « Timegate Anathema », fruit d'un travail des plus minutieux et de longue haleine, réalisé en pleine période de pandémie liée au covid 19. Ce faisant, nos compères nous octroient une galette généreuse de ses 50 minutes, sortie sur le puissant label italien Rockshots Records ; une première pour le collectif transalpin, annonçant ainsi la couleur de ses intentions. Enregistré à The Groove Factory à Udine, en Italie, et au Line/Out Studio, à Milan, jouissant d'un mixage parfaitement équilibré entre lignes de chant et instrumentation et d'un fin mastering signés Michele Guaitoli (vocaliste chez Visions of Atlantis, Temperance et Kaledon notamment, également connu pour avoir asssuré la production d'albums d' Afterlife Symphony, Overtures, Hell's Guardian, Kalidia...), cet opus ne concède que fort peu de sonorités résiduelles tout en bénéficiant d'une belle profondeur de champ acoustique. Message fort serait ainsi lancé à la concurrence d'où qu'elle vienne...

Dans ce dessein, le line-up du précédent opus a essuyé quelques remaniements. Aux côtés des deux maîtres d'oeuvre évoluent désormais Enzo Criscuolo, très récemment remplacé par Martino Boneschi aux guitares ; Alessio Sessa à la basse ; Andrea Zannin derrière les fûts, ainsi que Katija Di Giulio au violon, elle aussi fraîchement intronisée. De cette étroite collaboration émane un set d'une dizaine de compositions à la féconde inspiration mélodique et à la technicité éprouvée. Resté partiellement fidèle à ses fondamentaux symphonique gothique, aux relents heavy, power et progressif, le groupe a néanmoins inscrit d'inédites sonorités dans son cahier des charges. Aussi, dans la lignée de son aîné, ce méfait nous évoque tour à tour Visions Of Atlantis, Nightwish, Xandria, Delain, Lunatica, Lacuna Coil, mais aussi Kamelot et Ancient Bards ou encore Volturian, Elysion, Lyriel et Metalite. Ce nouvel élan s'avérerait-il apte à porter dorénavant la troupe parmi les valeurs confirmées de ce registre metal ?

Comme il nous y avait accoutumés, le combo transalpin aurait cette faculté à concocter ces séries d'accords qui longtemps vous resteront gravées en mémoire après les avoir effleurées, à commencer par ses passages les plus enfiévrés. Ainsi, c'est d'un battement d'aile que le refrain catchy jaillissant des entrailles de l'entraînant « Glide in the Air » nous happera ; un magnétique hit en puissance d'obédience metal symphonique, aux effluves organiques, à la croisée des chemins entre Elysion, Lunatica et Volturian, mis en exergue par les puissantes inflexions de la sirène et recelant un éblouissant solo de guitare. Dans cette énergie, on retiendra également le ''delainien'' « Ancient Spirit » tant pour ses effets de contraste rythmique qu'au regard de son énergie aisément communicative et du juste positionnement de ses nappes synthétiques.

Quand l'empreinte power se fait dominante, la troupe ne s'est guère avérée plus malhabile, loin s'en faut. Ainsi, sous couvert d'un léger tapping et de riffs épais, et non sans renvoyer simultanément à Ancient Bards et Visions Of Atlantis, le mid tempo « Edge of the Dream » ne saurait être éludé. Jouissant d'un gracieux coup d'archet tout en se calant sur une mélodicité toute de nuances vêtue et sur laquelle évolue un duo mixte en voix claires bien habité, la solaire offrande serait, elle également, inscriptible dans les charts. On ne pourra davantage esquiver le ''xandrien'' mid tempo symphonico-progressif « Heart of Lead » eu égard à ses sémillants arpèges d'accords et à la poignante gradation de son corps orchestral. Dans cette mouvance, s'illustre également l'incisif « My Soul Sad Until Death », violoneux up tempo à la confluence entre Nightwish et Lyriel où une enveloppante chorale s'invite à la danse. Plus encore, au carrefour entre Lacuna Coil et Ancient Bards, l'impulsive et frissonnante fresque « The Way of Time » déroule fièrement ses sept minutes d'un spectacle épique et romanesque, où abondent les coups de théâtre. Encensée par les limpides oscillations de la déesse et suivant un infiltrant cheminement d'harmoniques, la luxuriante offrande se fait saisissante, imparable.

Lorsqu'ils en viennent à révéler un visage plus volontiers heavy, nos acolytes trouvent là encore matière à nous retenir plus que de raison. Ce qu'atteste, d'une part, « Red Death Masquerade », un up tempo heavy symphonique gothique aux relents cinématiques inspiré par la nouvelle « Le Masque de la mort rouge » d'Edgar Allan Poe ; un récit où, selon les dires du groupe, ''le personnage principal n'apparaît qu'à la fin de l'histoire mais dont on sent la présence à chaque instant'', à savoir la mort. A la fois engageant et tourmenté, unissant les claires inflexions de Marika et les fluides patines d'Alberto dans un duo des plus enveloppants, lui-même surmonté d'une muraille de choeurs, cet énigmatique manifeste dans le sillage de Kamelot ne se quittera qu'à regret. Sur un schéma oratoire similaire et non sans rappeler Visions Of Atlantis, l'éruptif et symphonisant « Rain », quant à lui, nous abreuve de ses frappes sèches tout en glissant le long d'une radieuse rivière mélodique. Et la magie opère, une fois encore.

Que l'aficionado de moments intimistes se rassure, comme déjà prouvé par le passé, nos acolytes ne l'auront nullement laissé pour compte. A commencer par « Lonely », une ballade romantique jusqu'au bout des ongles, recelant un fondant refrain mis en habits de soie par le gracile filet de voix d'Alberto. Disséminant d'enivrantes séries de notes, la classieuse et ''kamelotienne'' ritournelle se pare également d'un flamboyant solo de guitare, nous poussant ainsi à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure évanouie. On ne saurait davantage se soustraire aux vibes enchanteresses émanant de « Firefly », une ballade a-rythmique empreinte d'authenticité et d'une sensibilité à fleur de peau que n'auraient reniée ni Xandria ni Lyriel. Sous-tendu par un délicat picking à la guitare acoustique et les chatoyantes modulations de la maîtresse de cérémonie, le laconique instant privilégié se charge en émotion au fil de sa progression.

Résultat des courses : on parcourt un propos à la fois solaire, subtil, romantique à ses heures, et fortement chargé en émotion. Ne manquant ni d'allant ni de panache. bénéficiant tout comme son aîné d'une ingénierie du son rutilante et d'exercices de style diversifiés, avec quelques touches de modernité en prime, c'est dire que ce quatrième mouvement n'accuse par l'ombre d'un bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland. Varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, et témoignant d'harmoniques moins empruntés aujourd'hui qu'hier, l'opus renseigne sur la capacité du groupe à renouveler ses gammes sans pour autant avoir tourné le dos à son passé. Quelque onze années suite à sa sortie de terre, le collectif transalpin détiendrait-là l'arsenal requis pour se hisser parmi les valeurs confirmées de ce si concurrentiel registre metal. Peut-être bien le bâton de maréchal du combo italien...

Note : 16,5/20

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