Darkness & Regret

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14/20
Nom du groupe Eternal Silence (ITA)
Nom de l'album Darkness & Regret
Type EP
Date de parution 21 Décembre 2012
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 L' Eretico
 01:57
2.
 The Day of Regret
 04:45
3.
 Incubus
 04:32
4.
 Forlorn Farewell
 03:52
5.
 Lord of the Darkest Night
 06:32

Durée totale : 21:38

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Eternal Silence (ITA)


Chronique @ ericb4

14 Mai 2016

Une délectable et émouvante traversée apte à faire oublier le classicisme de l'exercice...

Une fraîche impulsion émane des fertiles terres italiennes, pourvoyeuses depuis près de deux décennies déjà en valeureuses formations metal gothique à chant féminin. Eternal Silence, jeune quintet lombard originaire de Varese, créé conjointement en 2008 par la soprano Marika Vanni et le guitariste et vocaliste Alberto Cassina, s'inscrivant précisément dans cette veine, aspire, lui aussi, à fouler les planches d'une scène metal pourtant x fois explorée par des collectifs de tous poils. Alors que peut bien nous apporter un énième groupe de cette obédience stylistique qui n'ait été tenté ? Le risque de tomber prématurément dans l'oubli guettant les moins inspirés, celui de la désaffection pour les maladroits copistes d'arpèges de formations majeures étant réel, c'est dire que la marge de manœuvre pour les nouveaux entrants d'imposer leur sceau dans ce si convoité registre se restreint de jour en jour. Ils en sont conscients, l'assument pleinement, souhaitant malgré tout relever le défi de tenter à leur tour une percée et surtout de rendre leur œuvre pérenne.

Aussi, après guère moins de quatre années suite à leur fondation, eu égard à un minutieux travail en studio, voici réalisé « Darkness & Regret », EP auto-produit de cinq titres inscrits sur les vingt-deux minutes de ce ruban auditif inspiré par les vibes conjuguées de Within Temptation, Xandria, Lacuna Coil ou encore Blackmore's Night. Ainsi, cinq compositions techniquement exigeantes, mélodiquement fort bien inspirées et scrupuleusement restituées nous attendent. Et ce, avec une distribution certes classique des titres (brève introduction instrumentale/up tempi/ballade/fresque finale) mais sans témoigner d'approximations logistiques qui en affadiraient le contenu, si ce n'est un sous-mixage partiel des lignes vocales et une insuffisance de profondeur de champ acoustique. Mais la qualité de l'enregistrement tout comme celle des enchaînements intra et inter pistes peuvent compenser cette relative irrégularité, loin de s'avérer être une gênante carence pour autant. A priori, rien ne semble nous retenir d'entrer en contact avec cette frissonnante énergie et, in fine, de laisser défiler le cd d'un seul tenant.

Tout d'abord, comme souvent dans cette mouvance stylistique, le bal s'ouvre à la lueur d'une instrumentation générique exclusive et graduelle. Aussi, à peine les premières secondes égrainées que sonne à plusieurs reprises le glas, et cela, avant que ne se déploient des nappes synthétiques feutrées sur l'entame de « L'Eretico », progressif et magnétique instrumental surmonté de choeurs chatoyants et amples. On évolue aux confins d'une galaxie où s'harmonisent parfaitement les éléments, sans faille aucune, au titre d'une laconique mais sculpturale mise en bouche.

Dans une première énergie, le combo nous révèle de virulents passages sur lesquels il se montre particulièrement à son aise et éminemment communicatif. Ainsi, le vitaminé et émoustillant « The Day of Regret », piste gothique aux riffs échevelés et aux nombreuses oscillations atmosphériques, nous fait passer en un clin d'oeil de l'ombre à la lumière. Ce faisant, ce contrasté brûlot nous conduit en des chemins de traverse qu'on se plait à emprunter, l'atmosphère se révélant moins engloutissante que prévu. Un duo mixte en voix claire bien inspiré nous invite à poursuivre l'aventure au fil de couplets bien ciselés et de refrains à la mélodicité plutôt agréable, dans le sillage de Lacuna Coil avec une pointe de Within Temptation à l'aune de quelques souriantes portées. Un break interrompt la marche en avant, octroyant un bref moment de libre expression au soliste, avant que la déferlante ne nous submerge, à l'instar d'une imparable reprise sur la crête du refrain, avec de faux airs d'Amberian Dawn au passage. De façon similaire, L'entraînant et frondeur « Incubus », à la patte sympho gothique avérée, nous livre un riffing acéré et arc-bouté sur une rythmique syncopée, et ce, non sans rappeler les premiers efforts de Lacuna Coil. Avec grâce et un zeste d'aplomb, la sirène, de ses claires inflexions engagées sur une sécurisante mais non sirupeuse ligne mélodique, nous cueille au passage, avant de se faire rejoindre par une aérienne empreinte vocale masculine en doublure, à l'abord d'un prégnant refrain. En outre, un petit mais impactant solo de guitare à l'alerte picking s'offre à nous ainsi qu'une succession de rampes vénéneuses d'un orgue martial, corroborant un enjoué parterre organique en substance.

Par ailleurs, le combo n'a pas omis un moment intimiste, où ses mots bleus les plus subtils transpirent par tous les pores d'une touchante et délectable ballade. Ainsi, le romantique « Forlorn Farewell » livre de séduisants atours harmoniques, de délicates modulations atmosphériques, un fondant tracé mélodique et une déesse au sommet de son art. Sans avoir à forcer le trait, par ses cristallines patines doublées d'un léger et soyeux vibrato, Marika nous transporte loin, très loin des contingences matérielles, pour une incursion au cœur d'angéliques et immaculés espaces. Lorsque le maître instrument à touches, par ses somptueux et limpides arpèges, se conjugue à ces langoureuses et suaves impulsions, on comprend qu'on ne peut plus faire marche arrière. Inutile alors de feindre une émotion subreptice qui, au fil de ce féérique instant suspendu, ne pourra que malaisément être esquivée. Un rare moment d'élégance et de poésie, qui n'aurait rien à envier à ceux de Within Temptation et consorts.

Enfin, difficile de résister à l'appel du grand large à la lumière du gemme de l'opus, tapi dans l'ombre de ses voisins de bobine. Fresque et outro de l'opus, « Lord of the Darkest Night » est une piste metal sympho gothique mélodique calée sur un mid tempo progressif, aux riffs grésillants assistant une offensive section rythmique. Avec des airs de Mattsson sur les couplets et quelques accords dans le sillage de Blackmore's Night sur les refrains, le combo lombard a élevé le niveau de ses prérogatives et de ses plans techniques d'un cran pour nous aspirer en son sein. De multiples variations de tonalité et de fines nuances mélodiques sont distillées et magnifiées par les angéliques volutes de la maîtresse de cérémonie. En outre, un pont technico-mélodique de bon aloi met aux prises de mordantes attaques guitaristiques face à l'incessante reptation du serpent synthétique, avant que la reprise sur le couplet ne vienne nous aspirer, suivi d'un refrain immersif à souhait. Arguons qu'une émotion pourrait bien nous gagner à l'instar de ce moment de pure jouissance auditive.

Au final, on ressort convaincu du potentiel technique et harmonique du jeune combo lombard, que l'on suit sans sourciller sur la longueur de ce modeste mais sémillant effort. Ayant repris à leur compte en les transfigurant diverses séries de notes auprès de leurs sources d'influence, nos acolytes ont révélé de réelles aptitudes créatives et artistiquement viables. Si l'exercice demeure classique sur le fond, il a autorisé quelques variations et une touche personnelle lui conférant toute sa singularité, à défaut de véritable plan original. Il leur faudra également à affiner le trait sur le mixage et varier en l'étoffant encore le propos pour impacter plus largement un public de plus en plus imbibé par les vibes de leurs maîtres inspirateurs. Toutefois, ces faux-pas de jeunesse leur seront d'autant plus aisément pardonnés qu'ils ont su trouver les précieuses clés pour déclencher inconditionnellement cette larme que tant de leurs homologues s'évertuent à provoquer sans nécessairement y parvenir. Leurs talents de mélodistes aidant, votre modeste obligé subodore que le champ de leur auditorat s'élargira bien au-delà de ce qu'il représente aujourd'hui. On attend donc, avec une impatience à peine voilée, un premier album longue durée de cet acabit artistique pour nous sustenter.

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