Lux Incerta

interview Lux IncertaPouvez-vous nous présenter le groupe ?
Benjamin : On s'est formés fin 2000, on avait l'ancien batteur de Synopsia et puis on avait aussi un violoniste à l'époque. Il nous a quitté au bout d'un an à peu près. Après on a fait notre première démo début 2003. On a enregistré avec Jean-Jacques Moréac de Misanthrope et donc à partir de là on a pu commencer à démarcher. On a rechangé de line up, on s'est séparés de Nico et on a pris Yann à la place. Là on est en pleine composition, on a déjà une démo de l'album avec tous les titres, on commence à faire des concerts. Fin 2003 on a eu Alexis, le batteur de Dark Sancuary et de The Last Embrace.

Pouvez-vous nous parler de la démo ?
Benjamin : Pour la première démo on avait fait 4 titres, des titres un petit peu emblématiques, assez Doom, assez lents. On était assez content du son parce qu'on avait enregistré avec Jean-Jacques et ça c'était vraiment bien passé.
Pour la prochaine en fait on a fait pas mal de titres qui sont un peu plus rapides, un peu plus riches, des morceaux un peu plus pêchus, d'autres un peu moins, donc on aura un truc qui sera assez riche au niveau des compos et on compte enregistrer si possible cet été, par nous même a priori, pour démarcher après les labels et décrocher un bon contrat.

Tu peux nous parler de l'Artwork ? Il est magnifique !
Gilles : C'est moi qui ai fait la pochette de la première démo. A l'avenir, on pense prendre quelqu'un d'extérieur pour avoir quelque chose d'un peu plus coloré… enfin on va voir. Comme on est assez à cheval là-dessus : il faut que ça ressemble bien à l'esprit de la musique, on va vraiment se concentrer dessus.

Quelle est la signification du nom du groupe ?
Benjamin : Lux Incerta c'est la « lumière crépusculaire », j'ai choisi ce nom parce que le concept du groupe à la base c'est la bataille entre la lumière et l'ombre. Lux Incerta c'est la lumière qui meurt à la fin du jour, et l'idée c'est de faire une musique relativement sombre, triste, maispas dépressive car dans la musique il y a toujours une lumière. De toute façon, c'est toujours dans l'obscurité qu'on voit le mieux la lumière… et donc c'et le fil conducteur qu'on a gardé : faire des morceaux assez sombres, mais pas dépressifs, pas trop Doom, qu'il y ait toujours une sorte de lumière à l'horizon.

Comment faites-vous pour composer les morceaux ?
Benjamin : Au départ c'était moi qui composais tous les morceaux, après, en répète, en concerts on essayait de voir ce qu'on pouvait arranger, et puis Gilles s'est mis à composer et c'est bien parce que maintenant on a un panel beaucoup plus large et un esprit un peu différent. Ça a vraiment apporté une couleur différente, une richesse différente. Après on en discute aussi avec Yann et Alexis. Il y a une vraie cohésion dans le groupe.

Et quand vous en discutez, tu ne mets pas la pression sur les autres
interview Lux Incerta ?
Gilles : Non non ! On teste et on voit ce que ça donne.
Yann : Y'a jamais personne qui va dire « c'est comme ça et ça reste comme ça… »
Benjamin : J'ai pas le dernier mot de toute façon, on fait une espèce de vote, on donne tous notre avis et c'est la majorité qui décide. On a de la chance parce qu'on a tous à peu près une même vision de la musique et on ne va pas proposer quelque chose qui n'a rien à voir.
Yann : C'est comme ça qu'on en est venus à apporter une voix Death sur Corvus Corax, où le refrain ne nous plaisait pas forcément au début alors on en a parlé à Ben et on a fait l'essai…
Benjamin : Au départ, je ne voulais pas de voix Death, je pensais que ça ne se prêterait pas à la musique, mais en fait si, c'est comme le chant en français sur certains morceaux…
Yann : Ce qui est bien c'est qu'on ne se sent pas forcés, on n'applique pas une formule, on teste et on en discute.

Quelles sont vos sources d'inspiration ?
Benjamin : J'ai été vachement marqué par toute l'époque où il y a eu Paradise Lost, Icon, Type O Negative, Anathema avec « Alternative 4 », My Dying Bride… je voulais retrouver le même esprit que ça en fait, mais on ne voulait pas faire du plagiat de ces groupes là.

Vous avez été comparés à Kemet il me semble…
Benjamin : Je les connais, enfin j'ai déjà discuté avec eux, j'ai écouté une fois « The Night Before » et je ne le connais pas si bien que ça…
Yann : Moi j'ai « The Night Before » et ce qu'il y a c'est que dès qu'il y a un groupe français qui ressemble de près ou de loin, on essaye de les comparer entre eux. Mais je ne trouve pas qu'on soit si proches que ça. Ce qui est bien, comme dit Rach (Resco Reference) : « la beauté de la scène française, c'est sa diversité », c'est pas une bonne idée de comparer les groupes français entre eux sous prétexte qu'ils sont français. J'aime beaucoup Kemet mais j'ai jamais trouvé qu'on se rapprochait spécialement de l'un ou de l'autre.
Benjamin : Peut être qu'on a les mêmes référence, le même esprit… mais on reste un groupe à part. Mais en France c'est peut être le style où il y a le plus de groupes qui sortent… on a peut être tendance à les regrouper aussi…

On va parler un peu des concerts…
Benjamin : On en a fait plusieurs récemment. Un concert acoustique au Black Dog, c'était très sympa. On en a fait un ici au Klub dans la petite salle, on a eu un très bon accueil… Mais c'est chouette on a un rythme de concerts qui augmente, c'est grâce à notre manageuse Kalissa qui se donne beaucoup de mal pour nous et puis c'est bien parce que c'est là qu'on est en contact avec le public, c'est un peu l'épreuve du feu quoi.

C'est le contact avec le public qui vous plait ?
Benjamin : Je pense que tout musicien qui se respecte veut se confronter au public. Le fait de jouer en concert c'est un moment fugitif. Tu ne feras jamais deux fois
interview Lux Incertapareil ! Chaque concert est une super expérience, même s'il y a des galères, ça se transforme en bon souvenir !

Ce qui nous amène à la question suivante : quel est votre meilleur souvenir de concert ?
Benjamin : Je pense que c'était celui qu'on a fait au Klub, une super ambiance ! Même si on étai serrés… Mais les autres aussi c'était sympa.

Qu'est ce que vous pensez de la scène Metal, en général ou en France ?
Gilles : Ca se développe quand même bien en France…
Benjamin : C'est difficile quand même : en France, la culture du pays n'est pas Metal… pour les gens, le Metal c'est une déviance malsaine. Il y a une mauvaise image. En plus, le public français voit une sorte de concurrence entre les groupes. Dès qu'il y en a un qui réussit, il se fait tirer dessus.

Alors l'interview est pour Spirit of Metal… on va faire un tour de table pour savoir ce qu'est, selon vous, l'esprit du Metal.
Yann : Ben l'esprit du Metal je pense, enfin surtout en France c'est déjà aimer s'intéresser par lui-même à des choses différentes de ce qu'on lui sert. Si tu ne fais pas la démarche par toi-même, tu ne trouves pas. Moi c'est là que j'ai trouvé ce qui me plaisait. L'esprit du Metal c'est déjà de faire la démarche par soi-même, d'avoir un esprit différent. Il y a un esprit communautaire qui se forme…
Benjamin : Oui y'a ça, et puis aussi l'énergie qu'on ne trouve quasiment pas dans les autres styles quoi. Dans le Metal, ça te prend au trippes ! Un bon concert de Metal, c'est mortel quoi. Dans le Metal, tu as un esprit qui fait que quand tu es tombé dedans, tu n'en ressors plus quoi.
Gilles : Moi ça rejoint vraiment ce qu'a dit Yann, à la base c'est la recherche par soi-même : si tune lis pas les revues, si tu n'achètes pas les disques, tu ne tombes pas dedans… Quand j'était tout gamin y'a un mec qui avait 7 – 8 ans de plus que moi qui écoutait Iron Maiden et j'ai accroché à cette musique alors que j'étais pas spécialement attiré par d'autres musiques à la base… Et puis dans un concert de Metal, tu as une ambiance que tu ne retrouves pas ailleurs. Tu as un esprit de confrérie : tout le monde a fait les mêmes recherches… Et puis le fait de voir des musiciens assez exceptionnels, c'est un très bon moyen pour se mettre à la musique.
Alexis : Bonne question. Je pense déjà que c'est pas un esprit du Metal, mais plus de la musique. Il y a tellement de variantes du Metal que pour certains, le Metal sera le Metal Extrême, pour d'autres Gothique…

Les derniers mots sont pour vous ! Merci pour votre temps !
Benjamin : Venez nous voir ! J'espère qu'on va faire un bon concert. J'aime bien discuter avec les gens, pour moi la musique c'est un moyen de communication universel. La musique c'est l'Art le plus riche, ça évolue tout le temps, on peut faire passer plein d'émotions, tout le monde ne le ressentira pas de la même façon, c'est en ça que c'est génial.

interview réalisée par N.

2 Commentaires

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Kalissa - 14 Avril 2006: Merci pour cette interview au journaliste Natslog et aux Luxiens.
Moins de mystères subsitent derrière le nom Lux Incerta.
Angelina - 15 Avril 2006: Très réussie, bravo.
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