Deep In Hate

Après 3 ans d'absence, le combo parisien Deep In Hate, revient sur le devant de la scène avec un "Chronicles of oblivion" plus mélodique, accrocheur et brutal que jamais, mais comment le groupe fait-il pour aboutir à un tel niveau de qualité? Eléments de réponse avec Florian, guitariste de la formation.

interview Deep In Hate1 - Salut Florian, on ne va pas faire très original pour commencer. Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, peux-tu nous présenter votre groupe et la genèse de celui-ci ?
Deep In Hate est aujourd’hui un groupe de Death metal saupoudré d’influences Deathcore. Il a été fondé en 2004 par Vince (guitare lead) et Bastos (batterie), et en 2008 est sorti son premier album, "Only the Strong Survive". En 2011, le groupe a accouché de son second album "Origins of Inequality", ce qui lui a permis de poursuivre son évolution pour en arriver à l’album qui nous intéresse aujourd’hui, "Chronicles of Oblivion", qui sort sur le label Kaotoxin Records.

2 – Vous avez effectué quelques dates en compagnie de Arch Enemy, comment tout cela s’est-il déroulé ? Avez-vous toujours été bien accueilli ?
La tournée s’est globalement bien déroulée, nous avons pu jouer notre musique et nous faire connaître d’un nouveau public. Nous avons par contre rencontré pas mal de problèmes techniques, il a fallu faire avec !
Et nous avons été agréablement surpris de l’accueil que le public d’Arch Enemy nous a réservé. Nous avons eu un peu moins de retour du public Stasbourgeois, peut-être plus "heavy metal", alors qu’à Rennes et Rouen nous avons été enchantés de voir leur réaction. Les salles étaient géniales, avec un super public ouvert d’esprit, quel plaisir !


3 – Comment définirais-tu un concert de Deep In Hate ?
J’espère qu’un concert de Deep In Hate réussit à être intense, par la musique mais aussi par l’implication physique que nous mettons à la donner au public.

Nous ne surjouons pas sur des effets visuels ou des mises en scène, mais nous savons que le visuel est aussi important que le son lors d’un concert !
Et j’espère que nous arrivons à présenter notre univers au public et à l’y emmener, qu’il aime ou non notre musique finalement.


4 – Revenons à votre nouveau rejeton, il semble que le niveau de brutalité ait encore monté d’un cran, d’après toi, quelles sont les principales différences avec les précédents opus ?
Je ne sais pas si la brutalité a augmenté, mais si c’est l’impression que cela donne c’est probablement par son côté plus compact qu’avant.

Nous avions une approche plus prog’ auparavant, avec des chansons plus riches mais qui pouvaient donner l’impression de partir dans tous les sens.

Cette fois-ci nous avons voulu nous concentrer sur l’essentiel, et écrire de bonnes chansons avec de bons riffs et de bonnes mélodies, pour que le tout exprime une ambiance particulière, une identité sonore propre.


5 – Comment décrirais-tu votre musique ? Quels groupes ou artistes représentent une source d’inspiration pour vous ?
Je dirais que nous jouons du death metal moderne, saupoudré d’influences deathcore.

Nos influences vont de groupes comme Behemoth, Decapitated, et Gojira à des groupes comme Whitechapel, Despised Icon ou Beneath the Massacre, sans oublier Dying Fetus par exemple.
interview Deep In Hate


6 –Comment se sont déroulés les processus de composition et d’enregistrement? Qui a produit ce « Chronicles of oblivion » ?
Nous avons continué à composer comme avant, mais en affûtant encore plus notre démarche. Vince (guitariste lead) crée de son côté des riffs et mélodies qui vont bien ensemble, et cela fait notre matériau de base. Je récupère tout ça, et j’en fais une chanson en mettant en place sa structure et en faisant les arrangements, avec à ce stade le travail sur la batterie avec Bastos (batterie) et la basse avec Camille qu’on attaque en profondeur. Enfin, on rajoute le chant en dernier avec Matt sur la chanson finie.

En ce qui concerne la production, nous avons produit l’album avec notre propre studio DIH PROD, Julien Delsol (qui est aussi notre ingénieur du son en live) étant aux commandes. Il a été très important et très précieux que quelqu’un si proche de nous mais tout de même hors du groupe se charge de tout ce processus cette fois, cela nous a permis de travailler la prod’ en profondeur et de vraiment obtenir ce que nous voulions, et de bénéficier de son recul.


7 - Peux-tu nous en dire plus sur les paroles ? De quoi traitent-elles ?
Il y a un concept qui lie les textes entre eux.

En fait, ces Chronicles of Oblivion sont un recueil de textes, comme une Bible retraçant dans un monde post apocalyptique la nouvelle Histoire.
Chaque texte est un épisode de ce recueil, prenant un cadre géographique et temporel différent.
Un texte décrit par exemple le quotidien des ouvriers sans avenir condamnés aux travaux forcés, un autre décrit la vie des Elites qui profitent d’un nouvel ordre établi…
Altars of Lies, par exemple, décrit le moyen trouvé par ces Elites pour canaliser les foules et les soumettre.
Nous avons trouvé très intéressant l’idée de créer l’Histoire d’un monde fictif (bien que cela n’ait rien d’original) car nous avons pu ainsi faire passer des messages par rapport à notre société contemporaine, en soulignant les torts de l’Homme moderne dans ce futur sombre et chaotique.


8 – L’artwork, signé Above Chaos (Hellfest), est magnifique et tranche complètement des disques précédents. Quel est sa signification ?
Il a d’abord eu carte blanche pour son design, avec très peu de consignes de notre part. Il a proposé ces personnages que l’on retrouve dans les textes, les Oracles, devant un bâtiment qui semble immense avec à ses pieds des décombres.

Nous avons ainsi la représentation de ce nouveau monde apocalyptique avec le « monde d’en bas » délabré, le « monde d’en haut » fermé et inaccessible et les Oracles qui font le lien entre les deux.
J’aime aussi beaucoup la façon dont le bâtiment semble en fait dessiner des ailes au personnage central !


9 – Y-a-t-il également, une signification particulière derrière votre patronyme ?
Oui, bien sûr.

Je sais que la traduction littérale de Deep In Hate peut prêter à sourire, mais l’idée était vraiment de signifier un état dans lequel chaque
interview Deep In Hate personne peut se trouver.
On peut penser à être profondément dans la haine et à en vouloir à la Terre entière, mais on peut se retrouver comme emprisonné dans la haine des autres, ou être malgré soi plongé dans un tel état, voire même une haine de soi-même…

Cela semble laisser du champ, à de libres interprétations au final !


10 – Quel regard portes-tu sur l’ensemble de votre carrière ?
Nous sommes fiers d’en être là où nous en sommes, et d’avoir pu accomplir certaines choses, une tournée avec Arche Enemy, la sortie d’un album sur lequel nous avons tant travaillé etc…

Mais il nous reste un sentiment de frustration et de « trop peu », nous aimerions évidemment aller plus loin, créer un album plus fédérateur, faire plus de shows, visiter plus de pays…
L’histoire est cependant loin d’être finie et nous partons avec ce nouvel album à la conquête de tous ces objectifs !


11 – L’édition du Hellfest 2014 vient de s’achever, aimerais-tu participer à un tel événement ? Et d’ailleurs, que penses-tu du Hellfest ?
Bien sûr, nous adorerions y participer ! Les affiches ne cessent de devenir de plus en plus démentielles, on a de la chance d’avoir ce fest français sur lequel il faut compter !

Il a d’ailleurs atteint un stade où on ne sait plus vraiment si on doit lui souhaiter de grossir ou non, doit-on encore grossir les affiches alors qu’il est déjà victime de son succès ? Peu importe, c’est un rendez-vous incontournable.
J’espère que nous aurons la chance d’avoir notre nom sur l’affiche l’année prochaine, wait and see !!


12 – Swen de Caluwé de Aborted est venu pousser la chansonnette sur « Wingless god », comment êtes-vous parvenu à finaliser cette collaboration ?
Nous avons joué avec Aborted à Belfort l’année dernière (en août), juste avant d’entrer en studio, et la date s’est très bien passée.

Mais à ce moment là nous n’avons pas demandé à Sven de faire ce feat, c’est lors de son passage près de chez nous à l’Empreinte (77) avec The Black Dahlia Murder que nous lui avons finalement demandé, et il a accepté !

Nous avons dû travailler à distance bien évidemment (les prises de The Necrotic Manifesto d’Aborted se faisaient plus ou moins dans les mêmes périodes il me semble).
Quel plaisir d’avoir sa voix sur un de nos titres, alors que nous avons tous écouté et été influencés par Aborted ! Merci à lui !


13 – Je vous laisse le mot de la fin, vous pouvez vous adressez à nos lecteurs.
Merci à toi pour cette interview, j’espère que les lecteurs prendront le temps de jeter une oreille à notre album pour s’en faire une idée, et auront notamment la curiosité si ce n’est déjà fait d’aller découvrir les deux clips tirés de cet album, New Republic et Altars of Lies.

On se revoit en live, merci encore !

Merci d’avoir pris de votre temps afin de répondre à ces quelques modestes questions et, bravo pour « Chronicles of oblivion » qui est une véritable tuerie.
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interview réalisée par growler

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