Liste des groupes Death Mélodique In Flames Foregone

Ma relation avec In Flames a toujours été particulière. "Reroute to Remain" a été ma porte d'entrée vers le death mélodique, probablement le style de metal que j'écoute le plus. Puis c'est avec "Whoracle" et "Colony" que j'ai définitivement plongé dedans, avant de découvrir Dark Tranquillity ou At The Gates. Et ce jeu de guitare, aux riffs aussi entrainants que mélodiques, a beaucoup influencé ma façon de composer. Quelques années après, le groupe sort un "Soundtrack to Your Escape" devenu autant néo-metal que death mélodique, et curieusement, j'accroche toujours. C'est avec le suivant, Come Clarity, que j'ai complètement décroché. J'ai ressenti un disque fade, aux relents metalcore peu inspirés, et des riffs qui m'ennuient terriblement. Le suivant, "A Sense of Purpose", ne m'aura pas convaincu malgré 2-3 morceaux sympas. Et depuis, les albums s'enchaînent, pas forcément inintéressants (les Suédois ont au moins le mérite d'avoir pas mal expérimenté), mais très inégaux, avec quelques morceaux plutôt réussis, et (beaucoup) d'autres passablement ennuyeux.

Nous voici en 2022, et In Flames commence à dévoiler des extraits de son futur album, le présent "Foregone". Et voilà que l'internet s'emballe. Le premier morceau dévoilé, "State of Slow Decay", nous balance au visage un bon gros riff que n'aurait pas renié At The Gates. Le deuxième morceau, "The Great Deceiver", continue dans la lancée avec un lead tout droit sorti de "Colony" ou "Clayman", et pas la moindre trace de chant clair.

Alors, ces morceaux sont-ils représentatifs de l'album ? Le groupe est-il vraiment revenu sur les terres du death mélodique ? Est-ce qu'il tient la comparaison avec Dark Flames In Tranquillity, pardon, The Halo Effect ?

Tout d'abord non, cet album n'est pas un retour aux sources (à la période pré-"Clayman", j'entends). Mais là où les Suédois ont, depuis "Soundtrack", essayé de donner une patte particulière à chaque album (néo, metalcore, électro, pop, …), quitte à les rendre trop homogènes et répétitifs, ce "Foregone" se présente davantage comme une synthèse de tout ce que le groupe a expérimenté jusqu'à présent. Du death mélodique très moderne ("State of Slow Decay", et surtout "The Great Deceiver" et "Foregone Pt 1" qui ne contiennent pas de chant clair), du "néo-death" ("Meet Your Maker", "End the Transmission"), du rock/metal alternatif ("Pure Light of Mind", "Cynosure"). Un peu comme un melting-pot de "Clayman", "Soundtrack", "Sense of Purpose" et "I, The Mask". Les 4 morceaux dévoilés avant la sortie sont à ce sens peu représentatifs, vu qu'il s'agit des morceaux les plus agressifs de l'album.

Un mot également sur le chant. Évidemment Anders retrouve un chant bien plus énervé, jusqu'à du growl sur certains passages. Là où je le trouvais trop poussif dans son chant saturé sur "I, The Mask", il est beaucoup plus maîtrisé ici. La production plus puissante (surtout comparée au "Clayman" version 2020) aide grandement. Le chant clair quant à lui reste dans la veine de "I, The Mask", très clean et mélodieux (loin du semi-clair qu'on pouvait trouver sur "Sense of Purpose" ou "Sounds of a Playground Fading"), et pour ma part, contre toute attente, je trouve la plupart des refrains clairs plutôt accrocheurs.

Tout n'est pas rose pour autant, on trouve régulièrement des riffs assez mous, notamment sur les morceaux les plus néo/metal alternatif ("Bleeding Out", "End the Transmission"), et du chant clair pas toujours très inspiré ("Bleeding" encore, probablement le morceau le plus faible de l'album, "A Dialogue in B Flat Minor"). De plus, même si les riffs typés death mélodique sont plutôt réussis, on est clairement loin du niveau de "Whoracle" ou "Colony". Et bien sûr oui, les fans qui ont lâché à partir de "Reroute" ou "Soundtrack" ne s'y retrouveront toujours pas, notamment avec ce chant clair et l'influence néo-metal toujours très présents. La comparaison avec The Halo Effect n'a pas non plus lieu d'être, ces derniers restant dans le giron du death mélodique.

Au final, on est assez loin de ce à quoi je m'attendais, et c'est déjà une victoire en soi. Comme dans tous les albums post-"Colony" on trouve du bon et du moins bon, mais pour la première fois depuis bien longtemps, j'y trouve plus de bon que de moins bon. "Foregone" n'est pas un retour aux sources, ni même un grand album. Il s'agit juste d'un bon album de la période "moderne" d'In Flames, et, au final, pour moi, il n'y en a pas tant que ça.