Comme l’a si bien dit Kuro dans sa chronique, cet album est glacial du début à la fin. Bien que moins "étrange" que son prédécesseur «
Elixir of Sorrow », «
Zyklus » n’en est pas moins sombre et délibérément baroque.
Plus que symphonique, cet album joue sur le même terrain qu’avait ouvert «
Elixir of Sorrow » en rompant avec les précédents albums du groupe : le black atmosphérique. C’est à dire qu’on a pas des nappes de claviers comme on en entend sur les albums de
Dimmu Borgir ou le premier
Tidfall, mais plutôt des claviers diffus très éthérés, mais mille fois plus glaçants ! Les ambiances glauques, désespérées et abyssales sont surtout portées par les guitares au son volontairement "raw", qui sont soutenues en arrière garde par les claviers flûtés, effilés et placés de façon à ce que l’effet soit semblable à celui d’une froide lame de rasoir.
Les vocaux principaux ne changent pas par rapport à «
Elixir… » mais à ceux-ci s’est ajoutée une voix très grave qui, sur un ton quasi-narratif, fait des apparitions au long de l’album. Là encore l’effet principal est une hausse palpable de la froideur du contenu de l’album…
Les quatre titres sont une suite logique : il est impensable d’écouter seulement l’un d’eux sans passer les autres. Des titres d’une durée minimum de sept minutes dix, «
Zyklus » ("cycle") est en réalité un jour décomposé en quatre parties : le premier titre, « Der
Morgen » (le matin), l’un des plus sombres que j’ai jamais entendus, ensuite vient « Der Tag » (le jour) avec une intro charmante fait de bruits de mouches grouillantes, le titre le plus court d’ailleurs ce qui peut faire penser que ce jour est un jour d’hiver ; ensuite, logiquement, « Der Abend » (le soir), assez énergique, comme une sorte de réveil par rapport au second assez mid-tempo, tout ça pour finir comme tout le
Monde s’y attend, par «
Die Nacht » (la nuit), le plus long (plus de 16 minutes), et le plus malsain, coupé en son milieu par un passage atmosphérique avec une guitare sèche très proche de certains titres de Paysage d’Hiver.
Avec cet album,
Lunar Aurora fait preuve une fois de plus d’un immense talent et d’une maîtrise absolue de son art. Même la pochette et le layout sont insolites. Certes l’utilisation de gravures ou peintures médiévales tend à s’élargir, mais tout dépend de l’emploi qui en est fait. Là on frise le mystique !
En deux mots, cet album est génialissime, vraiment grandiose, peut être un peu plus compliqué que le précédent, mais une fois qu’on est entré dans le cycle, on ne peut plus en ressortir…
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