Formé en 1988 (la même année que
Sinister) sous le nom de Manticore et rebaptisé deux ans plus tard,
Altar figure parmi les pionniers du
Death Metal hollandais, mais le groupe du bassiste Nils Vos a manqué le train en route, sortant une démo de bonne facture mais tardive en 1992.
Altar voit tout de même ses efforts récompensés par un contrat chez Displeased Records, qui lui permet de sortir son premier full lenght
Youth Against Christ (
1994) alors que
Pestilence en compte déjà 4.
Contrairement à ses compatriotes,
Altar ne mise pas sur l’horreur, la guerre ou le gore, mais bien sur un antichristianisme de tous les instants dans la veine de
Deicide, même si la pochette prête davantage à sourire qu’à trembler… Musicalement en revanche ça ne rigole pas, la courte intro narrée nous emmène droit vers un Throne of
Fire impressionnant de violence, montrant que
Deicide n’a pas seulement influencé le visuel chez les bataves, le chant très agressif de Edwin Kelder est d’ailleurs doublé
Death / Black à la méthode Glen Benton. Les riffs acérés de la paire van Haaf / Huisjes tranchent dans le vif, tandis que Marco Arends n’est pas avare de blast-beat.
La production du Francky’s Recording Kitchen est particulièrement réussie, mettant en avant l’impact de la musique du combo avec ce rendu puissant et clair privilégiant particulièrement la batterie. La particularité de
Altar est de développer un groove peu commun dans le
Death Metal, on recommandera notamment le riff à 1 : 50 de Jesus is
Dead capable de décrocher un headbang au metalhead le plus stoïque. On peut reprocher à
Youth Against Christ de lorgner d’un peu trop près du côté de
Deicide, mais c’est fait avec un certain talent. En revanche l’occultisme et le côté noir si marqué chez les américains n’est pas retranscrit ici,
Altar préférant axer sa musique sur l’efficacité et la science du riff.
Alternant en permanence plans lourds brise nuque et accélérations foudroyantes,
Youth Against Christ se laisse très bien écouter malgré quelques longueurs, car
Altar souffrait déjà du fameux syndrome
Vital Remains : on peut se demander en effet s’il était bien judicieux de proposer en majorité des morceaux de plus de 6 minutes, d’ailleurs
Psycho Damn et ses 4 minutes suffisent à convaincre. On peut se demander l’utilité de l’interminable '
Cross The Bridge Of False Prophecies qui met trois plombes à décoller.
Cela dit c’est parfois fort bien agencé, comme sur Hypochristianity débutant lentement, puis évoluant dans un crescendo se terminant en apocalypse avec des guitares toujours aussi précises et tranchantes et un batteur déchaîné.
Youth Against Christ est au final un disque
Death Metal efficace mais manque encore de personnalité, difficile dans ces conditions de se hisser en première division, néanmoins les bases sont intéressantes et le combo les exploitera au mieux par la suite.
BG
Les bases sont là mais le manque d'originalité ne m'a pas enthousiasmé plus que cela .
ça s'est vraiment amélioré sur les albums suivants ?
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