J’imagine qu’encore une fois tout le monde va se demander : « C’est quoi ce groupe ? Doukisorsa ? Cénouvo ?
Altar, of madness ? (mdr) …» Et oui, encore un album de
Death Metal qui a réjouit mes oreilles il y a quelques années. Séance de rattrapage pour
Ego Art (1996) donc.
Altar avait déjà secoué le petit monde du
Death Metal batave en 1992 en sortant la dévastatrice démo …
And God Created
Satan To Blame For His Mystakes leur ayant permis de décrocher un deal chez Displeased Records. (
Consolation,
Cryptopsy,…)
Leur premier album
Youth Against Christ était un puissant concentré de haine envers le christianisme et tout ce qui s’y rapproche avec de grandes influences
Deicide.
Ego Art est tout aussi subversif, mais les cibles sont désormais multiples et la rancœur des hollandais est dirigée également contre le système de pensée et l’état (Egovernment), même si on trouve quelques réminiscences anticléricales (Pathetic Priest).
Musicalement
Altar n’a rien perdu de sa puissance et après
Eidolon, une douce intro bien trompeuse sur la suite de la marchandise, I Take nous prend violemment à la gorge avec des riffs rapides et syncopés très accrocheurs, du
Death / Thrash de grande envergure.
Les titres sont tous d’une efficacité redoutable et Marcel Verdurmen et Richard Ludwig assènent des rythmiques lourdes et efficaces soutenues tout au long du disque par une production puissante et claire. Pour réussir à ne pas bouger la tête en rythme sur
Truly Untrue il faut être attaché.
Le chant d’Edwin Kelder lui aussi de qualité et imposant, est un crossover savoureux entre le
Death, le Thrash et le Hardcore, la dose de colère qu’il fait passer dans ses vocaux est un atout majeur pour
Ego Art.
Au niveau des rythmes c’est souvent le mid-tempo qui sert d’ossature au titres de
Ego Art mais les accélérations n’en sont que plus efficaces : celle de Destructive Selection mettra d’ailleurs tout le monde d’accord.
Les puristes regretterons peut-être le léger recul pris par rapport au
Death Metal d’origine, mais contrairement à la démarche de
Gorefest dans la même période, leur musique reste éminemment brutale, à l’image de C.C.C. ou du redoutable Pathetic Priest.
Altar n’est pas tombé dans le piège de faire deux fois le même album et malgré un
Youth Against Christ contentant le noyau dur des fans de
Death, ils ont su faire évoluer leur style avec brio. Un album relativement méconnu d’un combo qui n’a malheureusement pas réussi à atteindre la première division.
Ego Art mérite pourtant une écoute attentive, tant par son originalité que par son énergie.
BG
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