L’arrivée de Marcel Verdurmen en tant que guitariste avait fait passer un cap très intéressant à
Altar sur le relevé
Ego Art, lui permettant de se débarrasser de ses encombrantes influences
Deicide. Cette fois avec les nouveaux Richard Ludwig (guitare) et Sjoerd Vish (batterie), le bassiste Nils Vos et le chanteur Edwin Kelder sont les seuls rescapés du line-up originel.
Provoke (1998) et sa pochette on ne peut plus évocatrice est donc le troisième album de la formation, évoluant toujours dans le domaine du
Death / Thrash.
Cleaning Day est pourtant poussif pour un titre d’ouverture, surtout si on compare aux redoutables Throne of
Fire et I Take débutant leurs deux précédents méfaits. Il faut attendre Route
666 avant de voir véritablement
Altar en action avec ses fameux riffs tranchants, la fureur retrouvée dans le chant de Edwin Kelder et un très bon solo très Heavy
Metal dans l’âme. W.E .B. va d’ailleurs dans ce sens avec un rythme mid-tempo pépère et des guitares moins agressives qu’auparavant, les 6 minutes sans la moindre accélération sont ainsi relativement fastidieuses.
Oui le son est plutôt bon malgré une puissance un peu en retrait par rapport à
Ego Art, oui les hollandais sont des excellents musiciens et cela s’entend, oui le riffing est intéressant et dénote une certaine recherche… Hélas une grosse partie de l’agressivité d’antan est passée à la trappe.« Let me drive fast ! » scande Kelder sur Route
666 (incontestablement le meilleur morceau de l’album), pourtant
Altar propose désormais un
Death Metal de papis à un train de sénateur.
Provoke est un disque amenant une grande frustration à l’auditeur : on attend désespérément le moment où ça va partir, et ça ne part jamais.
Même les morceaux plus rapides comme
Wrong Night sur lequel Visch se lâche à la double pédale ne parviennent pas vraiment à décoller. Le summum de l’ennui étant atteint sur un Wasted World totalement soporifique : bateau à tous les niveaux et lourd dans le mauvais sens du terme, lourdingue quoi… Histoire d’être juste et objectif (si c’est possible), la qualité remarquable des soli est toutefois à sauver sur ce
Provoke.
Il y a bien aussi la sympathique reprise de
Accept, Fast as a Shark qui arrachera un sourire aux nostalgiques mais c’est plutôt maigre pour sauver les meubles. Alors que le
Death Metal est en train de se relever sous l’impulsion de combos tels
Dying Fetus,
Anata,
Angel Corpse ou
Diabolic,
Altar rate une fois de plus le coche en proposant un disque bien trop mou et peu inspiré.
Provoke représente pour
Altar la même chose que The Dreams You Dread pour
Benediction ou Incineratehymn pour
Deicide : un album qui ne sert pas à grand chose.
Ne soyons toutefois pas trop sévère, Nils Vos et le siens vont vite s’apercevoir de ce faux pas, rectifiant le tir dès l’année suivante.
BG
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