Remis en selle par un quatrième album affichant un net regain de forme après le décevant
Provoke,
Altar réinvesti pour la cinquième fois le Franky’s Recording Kitchen pour y mettre en boite
Red Harvest (2001). Toujours sous l’égide de Pavement Music, Nils Vos et les siens crachent de nouveau leur musique vindicative s’inscrivant cette fois dans la lignée de son bon prédécesseur.
La pochette sanglante annonce bien la couleur : les hollandais ne font pas dans la dentelle, d’ailleurs après une intro ne manquant pas d’humour, Sick déblaye d’entrée le terrain à la
TNT, envoyant un
Death / Thrash couillu avec la puissance et le tranchant qui les caractérise. La production a encore gagné en puissance, procurant un effet bulldozer du meilleur effet. Fidèle à ses habitude, le quintet alterne accélérations (grâce au talentueux batteur Sjoerd Visch) et mid tempo pesants,
Mais malgré une agressivité bien présente, de nouvelles influences s’insinuent un peu partout sur le disque, notamment un côté
Death mélodique plus marqué qu’auparavant, les rapprochant par moment de leurs compatriotes de
God Dethroned. Toutefois c’est bien dans l’art d’envoyer du lourd que
Altar excelle, le début de Spikes and
Pain avec ses riffs mélos est trompeur car on bascule petit à petit vers un crescendo contenu, nous explosant littéralement à la gueule à 2 : 00 pour enchaîner sur 4 nouvelles minutes épidermiques. The Unbeliver est même franchement déconcertant, proposant un morceau d’une furie quasiment Black
Metal alterné de passages
Death mélo et un solo tout droit sortis de The
Jester Race (
In Flames).
Les mauvaises langues diront que
Altar ne sait pas sur quel pied danser et on ne peut pas tout à fait leur donner tort, ce n’est pas le début sonnant
Doom du titre éponyme ou celui Heavy
Metal de To My Friends qui vont inverser la tendance, d’autant que On the Throne lorgne de son côté vers le
Death technique : un morceau redoutable qui claque comme une bonne tarte dans la gueule au passage.
Cela dit ce foisonnement d’influences n’affecte pas trop la personnalité du combo, notamment grâce au timbre reconnaissable de Edwin Kelder et ses grosses « corones » et au jeu particulier de la paire de gratteux Ludwig / Verdurmen. En fait le plus gros problème est la seconde partie de l’album, moins inspirée que la première malgré le sursaut final bien furieux de
Punishment For Decency.
Finalement ce cinquième album est à l’image de la carrière de
Altar : intéressant mais chaotique, le groupe splittera d’ailleurs peu après la sortie de cet ultime album. La paire de guitariste tentera bien de ressusciter le groupe par l’intermédiaire d’une nouvelle démo en 2007, mais ce retour s’avèrera finalement éphémère.
Red Harvest reste donc le dernier témoignage de
Altar, à défaut de péter la baraque c’est une pièce intéressante pour les archéologues avides de découvertes.
BG
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