Depuis le début de sa trilogie en 2011,
Mechina a apporté un nouveau souffle au metal symphonique extrême en mélangeant l’indus, le death, le djent, le symphonique et l’épique pour un résultat futuriste et spatial. «
Conqueror », «
Empyrean » et maintenant «
Xenon », les Américains savent comment faire évoluer et transporter ses auditeurs grâce à une mixture particulière qu’il semble être le seul à proposer pour le moment.
Depuis qu’il est sorti de sa phase cyber death avec «
The Assembly of Tyrants », il ne pense qu’à nous en mettre plein les oreilles avec une ambiance cinématographique, des sonorités nouvelles, industrielles voire horrifiques, du riffing tantôt death tantôt polyrythmique et une alternance chant clair/growl. C’est très bien fait et particulièrement efficace, et sur ce «
Xenon », la mayonnaise prend toujours, en particulier quand on écoute des morceaux comme « Terrea » ou « Zoticus » qui jouent dans le grandiloquent spatio-épique à coups de grosses orchestrations, de riffs saccadés et à la tonalité djent. On est en plein dans le monde de la bande à Joe Tiberi qui nous mélange du Star Wars, du Star Trek et du que sais-je avec un panel d’éléments non négligeable qui enrichissent la musique du combo, comme du piano, des éléments ethniques, des chants venus d’ailleurs, des bidouilles électroniques qui s’en vont et reviennent, histoire de nous rappeler que nous faisons un voyage spatial, comme sur « Tartarus » ou l’éponyme. En quelques mots, on pourrait dire que
Mechina est grandiose et puissant. Mais il y a un mais…
«
Xenon » a beau être la troisième partie de la trilogie, on n’a pas l’impression d’avoir avancé par rapport à «
Empyrean », notamment dans la composition des morceaux. Ces dernières arborent souvent la même structure, des riffs qui finissent par être répétitifs, un rythme qui ne varie pas, quelques breaks avec du chant clair et du clavier, des sons qui semblent apparaître juste pour remplir et non pour apporter quelque chose de nécessaire à l’histoire, et un peu trop de choses d’un coup comme sur «
Phedra » ou « Erebus ». Cela donne, par conséquent, l’impression de ne pas respirer, les chœurs, les orchestrations, les riffs death et le côté djent ravageant tout sur son passage. On regrettera aussi le manque de prise de risque avec le chant clair : il est toujours atmosphérique et sonne de la même manière, à croire qu’il s’agit de la même mélodie et de la même tonalité sur tous les morceaux, et ce, depuis «
Conqueror »…
En fait,
Mechina c’est tout à fait le groupe qui plait ou qui ne plait pas, sans vrai juste milieu. Soit on adore toute cette grandiloquence spatio-épique très typée Science-Fiction, peu importe la redondance des riffs et le manque de modulation sur certains passages, soit on est gavés par le côté répétitif et la surenchère d’effets, faisant que le tout sonne parfois creux. «
Xenon » est donc un album à la fois dans l’ombre de ces prédécesseurs et éclairée par les nouvelles ambitions d’un groupe qui part sur une nouvelle trilogie. Espérons que les prochains épisodes soient plus mouvementés et diversifiés histoire de découvrir l’autre possible facette de cette formation américaine…
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