L'immobilisme artistique est une des vertus qui définie assez bien les travaux du sextette originaire de Tampere,
Dreamtale. Bien évidemment un tel attentisme ne saurait totalement se départir de ses immondes pendants que sont l'ennui qu'il induit ou le désespoir qu'il engendre. Après plusieurs tentatives infructueuses, le nouvel essai de ce groupe,
World Changed Forever, en cette année 2013, nous promet donc un moment qu'il nous faudra braver sans vaciller. Un moment sans aucun doute pénible. Difficile. Ardu.
Toutefois, à y regarder de plus prêt, nous voilà fort dépourvu lorsque le captivant The Shore, dans lequel plane parfois l'ombre succincte de cette mélancolie propre à ce chers Tim Burton, vient nous séduire. Tout autant d'ailleurs alors que le très réussi
Island of my
Heart parvient à nous convaincre.
Dreamtale aurait-il, enfin, acquis quelques talents prompts à nous satisfaire?
Pas vraiment attendu que, si
Tides of War, garde encore quelques qualités sympathiques, notamment des soli plutôt intéressants, et que We Have No
God, outre son déroulement ultra académiques, nous offre un break final piano jazzy tout à fait remarquable, bien vite nos six musiciens reviennent à leurs attitudes d'autrefois. Et de cette posture
Power Metal épique éculée, si encline à produire de la musique sans grande inspiration dont les atours européens sont flagrants, nous assomme (The Signs were
True, The
Heart After Dark, My
Next Move...) Reconnaissons, tout de même, fort de cette bonne foi qui nous caractérise, que le groupe aura ici quelque peu abandonné ses aspirations nordiques (
Stratovarius,
Hammerfall) pour d'autres plus saxonnes (
Helloween,
Edguy...). Ou du moins aura fait un maelstrom de toutes les influences citées. Reconnaissons aussi que même si le résultat reste très loin, mais alors très loin, de l'excellence de toute la scène dont ce
World Changed Forever s'inspire, il aura; à minima, l'avantage d'être un peu moins convenu que ce que nous proposa autrefois la formation.
Evoquons aussi
Join the Rain qui, paré de ces claviers syncopés propre aux musiques électro, participent aussi, à sa manière, à cet effort certes réels mais bien trop succinct et inefficace, de diversifier le propos.
Néanmoins, au delà de tous ces détails, et de cet ensemble musical tentant de maintenir une bonne tenue précaire, et qui promet de choir dans les affres obscures d'un oubli mérité à tout instant, soulignons, de surcroit, le caractère très classique de ces chants désespérément aigu et désespérément semblables qui, quant à eux, en menace plus dangereusement encore l'équilibre
Une fois encore,
Dreamtale, ne parvient donc pas à nous proposer une œuvre digne de porter son nom au pinacle des illustres formations.
Pas davantage d'ailleurs qu'au rang, un peu moins louable, de celles susceptible d'éveiller un intérêt limité de la part d'un auditoire un tant soit peu exigeant. Saluons néanmoins l'effort qui fera de ce
World Changed Forever sinon le meilleur album du groupe, tout au moins son moins médiocre. Ce qui, convenons en volontiers, au su des égarements passés de ce collectif, n'est déjà pas si mal.
Désolé de ne pas avoir été clair ;-)
La seule vérité qui s'impose dans cette discussion intéressante, c'est que Dreamtale est loin de faire l'unanimité...
Malheureusement ce n'est pas cet album qui me fera revenir... J'ai écouté We Have No God qui n'est pas mal en effet, mais pour ma part c'est Dreamtime qui me fait garder un semblant d'espoir pour le groupe. Sa construction crescendo me rappelle We Are One de leur album Difference, qui reste pour moi leur meilleur morceau à ce jour et même un des meilleurs de power metal.
C'est pour des petites pépites comme ça que je ne les abandonnerai pas complètement non plus!
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