En conciliant ses influences Heavy Speed
Metal (
Power Metal) saxonne à la virtuosité de ce
Metal Neoclassique formidablement symbolisé par Yngwie J. Malmsteen, les finlandais de
Stratovarius imposèrent une vision nouvelle qui éclipsa quelque peu les velléités de grandeur d'une scène allemande recluse dans un traditionalisme duquel la plupart de ces représentants les plus illustres ne parvenaient pas véritablement à s'extraire. L'excellence de
Timo Tolkki et de ses complices, matérialisé au cœur d'œuvres pour certaines remarquables, ouvrit une voie royale à certains jeunes talents locaux (
Sonata Arctica,
Nightwish...).
Plus tard, lorsque vint l'heure de cette formidable éclosion italienne, incarné, notamment, par l'emblématique
Rhapsody, les acteurs créatifs de ces contrées nordiques semblèrent peiner à trouver une inspiration autre que celle dont ils avaient déjà usés. Et ainsi, outres certaines exceptions heureuses, nombres de formations issues de ces terres glaciales furent, tout comme leurs comparses germaniques, incapable de se libérer de ce maudit conservatisme créatif. Et puis ce fut au tour des musiciens transalpins de subir cet essoufflement créatif.
Une chronique cyclique dont le gain le plus intéressant, pour les auditeurs les plus exigeants, demeure cette épuration des mouvances qui se délestent ainsi de ses pires représentants. Tant et si bien que ne restent plus aujourd'hui, issus de cette époque bénie où les groupes prônaient une excellence inspirée, que peu de formation susceptible d'enthousiasmer un public de plus en plus versatile.
Dans un contexte aussi dramatiquement délicat, s'évertuer à composer une musique passéiste ancrée dans les méandres d'un
Power Metal poussiéreux et désuet, que
Stratovarius lui même aura abandonné, ne peut être sérieusement envisageable. Nul d'ailleurs ne peut être aussi dénué de raison au point de construire une expression artistique aussi suranné. Nul. A part peut-être
Dreamtale.
Car, en effet, ce groupe finlandais a voué son âme à défendre avec une indéfectible sincérité ce
Power Metal dont Timo
Kotipelto et ses camarades se firent l'écho autrefois. Il se contente simplement d'y ajouter des accents épiques convenus pour s'en différencier quelque peu.
Mais cessons donc les palabres inutiles et attachons nous à détailler
Epsilon, le nouvel effort d'un groupe qui avec une régularité impressionnante, continue de nous proposer des albums dont le contenu est sans caractère.
Bien évidemment ce qu'il faudra dire c'est qu'outres ces influences marquées déjà évoquées,
Dreamtale s'applique aussi à y cultiver toutes les spécificités du genre. L'atmosphère héroïque est donc la toile de fond sur laquelle des morceaux rapides aux riffs conventionnels, aux partitions de synthés désespérément ordinaires et anémiques, aux voix sans reliefs, aux mélodies insipides et aux déferlement de double croche de doubles grosses caisses interrompu par des breaks usés jusqu'à la corde, viennent assommer un auditeur à l'agonie (
Firestorm, Where
Eternal Jesters Reign,
Stranger's
Ode,
Reasons Revealed...).
En dehors du propos stéréotypé de cette œuvre, il faudra aussi noter que le travail mélodique qu'elle nous offre est souvent médiocre. Ces refrains sont du reste couramment convenues et peu efficaces. Prenons pour exemple le pénible Each Time I
Die ou encore le fatigant
Stranger's
Ode, dans lesquels, en un mélange brouillon mal influencé par
Hammerfall, Sratovarius et
Helloween, le groupe démontre toutes ces inaptitudes à la musicalité.
Plus généralement, cette impuissance mélodique n'est d'ailleurs guères moins présente dans d'autres passages de ces titres terriblement ordinaires.
Epsilon, nouvel effort des finlandais de
Dreamtale, ne parviendra donc pas à convaincre tant il est, une fois encore, l'expression impersonnelle et surannée d'une inventivité bien trop ennuyeuse.
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