Après s’être séparé en 2009 après neuf années d’existence et moult remaniements de line-up,
Altaria (pas le Pokémon portant le même nom) décide de renaitre de ses cendres tel un phénix un peu plus d’une décennie plus tard à la surprise de tous, et ce, grâce à la maison de disque «
Reaper Entertainment » qui eut l’idée assez saugrenue de rééditer son deuxième album «
Divinity » sur format vinyle pour la toute première fois, tout en bénéficiant d’un traitement de remasterisation. Ce faisant, et poussée par un regain d'intérêt à l'occasion de la célébration de son vingtième anniversaire en tant que groupe, la formation finlandaise décida à la surprise générale de développer du nouveau matériel qui vit le jour en 2022 avec le retour de Taage Laiho au chant et de Marko Pukkila à la basse, soit le line-up qui fit les beaux jours du groupe avec les mythiques «
Divinity » et «
The Fallen Empire ».
En conséquence, ce nouveau-né, portant le doux nom de «
Wisdom », renoue avec le style et l’ambiance qui rappellent le bon vieux temps, puisque ce disque revient dans le style original en écartant l’essai de renouveau adopté sur l’album «
Unholy » né quelques temps avant l’éclatement du groupe. Ainsi, les chansons individuelles présentes sur ce nouveau-né sont à nouveau toutes des
Hard Rockers classiques, soutenues par des synthétiseurs assimilés aux tournures mélodiques habituelles fonctionnant assez aisément malgré le fait que les différentes ambiances aient considérablement diminué par rapport à «
Divinity ». En effet, une chanson exceptionnellement joyeuse ou clairement sombre en termes de genre n’existe tout simplement pas sur «
Wisdom », empêchant, de facto, une empathie émotionnelle pour le disque. A l’évidence, bien qu’il reste tout de même admirable que les auteurs-compositeurs d'
Altaria (Marko Pukkila et Tony Smedjebacka) croient inébranlablement en leur propre style, il faut reconnaître que les chansons auraient pu au moins utiliser un peu plus de variété puisque, désormais, elles avancent au même rythme qu’un train télécommandé, état de fait dû entre-autres au jeu serré des solos de guitare de JP Alanen qui manquent du petit quelque chose supplémentaire qui aurait fait de cette offrande l’une des meilleures sorties de l’année ; et dès lors, pour les amateurs d’un style plus dur, ce qui est présenté ici sera certainement beaucoup trop docile.
Cependant, si vous aimez le confort et les belles mélodies, vous serez positivement enjoué puisque dans l'état actuel des choses, il s'agit plutôt de musique pour divertir les gens lors d'un festival, en étant assis sur la pelouse pendant la journée tout en buvant une bière agréable.
De par ce constat, il est néanmoins important de souligner qu' Alataria n'a rien oublié en termes de composition puisque dès l’ouverture avec la chanson titre, il est aisé de deviner que le retour aux origines est bel et bien présent, et cela se ressent encore plus sur le croustillant "
Power to Heal" qui marque des points avec de superbes riffs de guitare et une batterie dure. Le mélodique "
Victory of
Winter" reste également dans le schéma traditionnel, à l’instar de "History of Times to Come" et du titre bonus de l’édition limitée "
Kingdom of the
Night", deux nouveaux enregistrements initialement sortis sur «
Invitation » où la voix de Taage s'adapte parfaitement à la chanson en lui donnant plus de profondeur que celle du chanteur original, Juoni Nikula, revêtant in fine une importance particulière du reflet du groupe à ses débuts lorsqu’il comptait encore des membres de
Sonata Arctica et de
Nightwish dans ses rangs.
Bien évidemment, bien que l’on nage en territoire connu par le fait que l’ensemble des chansons ne se distinguent pas les unes des autres, le disque recèle tout de même quelques titres flamboyants, tels que "Sometimes", débutant par une merveilleuse guitare, où l'auditeur semble sursauter d'engourdissement en se demandant d’où vient cet ovni qui est sans conteste l’opus magnum de ce travail ; ou encore "
Kiss by the
Flames of
Fire" dont le refrain vous restera en tête, tout comme celui de "Crimson
Rain" qui peut être qualifié de presque épique avec ses neuf minutes de feu d'artifice
AOR et ses nombreuses parties résumant bien l'album grâce à ses superbes mélodies de guitare.
Du reste, dans certaines chansons, notamment dans "
Diablo Rojo", l'anglais de Taage dans la prononciation fait un peu tache, bien que la composition elle-même n’a rien à se reprocher. Citons également "
Victory of
Winter" qui, hormis le riff de guitare du début, reste également dans la lignée classique du combo finnois, à l’instar des "
Lost in Time" et "Without Warning" qui auraient très bien pu se trouver sur «
Divinity » du fait de leur côté plus que familier dans le son typique de l’époque dorée du groupe.
En définitive, l'acheteur de ce disque ne peut s'attendre à rien de nouveau, sauf quelques petites choses essayées et testées dans un merveilleux package qui rend justice à la joie de jouer des membres du groupe, signifiant par-là que les anciens et les nouveaux fans sont bien pris en charge. Par ces faits, ceux qui découvriront ce groupe avec «
Wisdom » seront ravis de son côté extrêmement mélodique, tandis que les anciens constateront qu'
Altaria est bel et bien de retour dans un style fidèle à ses racines.
Cela étant dit, il faut admettre que bien qu’il puisse sembler un peu plat pour certains, il ne faut pas oublier qu’
Altaria fait partie de ces groupes que les anciens apprécieront probablement plus que les jeunes fans de musique, qui veulent quelque chose de plus lourd, de plus rapide ou d'un peu plus excitant. Bref, Si vous voulez plus de profondeur musicale, plus d’inspiration et de passion, je vous recommande plutôt de choisir «
Divinity » ou «
The Fallen Empire » car c'est le seul moyen d'éviter les mauvaises surprises avec cet album plutôt tranquille qui reste malgré tout dans la bonne moyenne des différentes sorties de ce groupe.
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