Avec la sortie en 2006 de ce troisième opus, les membres d'
Altaria remanièrent quelque peu la formation avec l’arrivée du guitariste JP Alanen (
Celesty), recruté en raison du départ de Jani Liimatainen (
Insomnium & ex-Sonata Artica).
Il faut dire que depuis leurs débuts, nos Finnois formés par le bassiste Marko Pukkila et le batteur Tony Smedjebacka n’en sont pas à leur premier remaniement (et ce sera également le cas pour les deux opus suivants) puisque Emppu Vuorinen (
Nightwish) ainsi que le chanteur principal Jouni Nikula (pas une grande perte) ont également quitté le combo après le premier album, tandis que le second a vu les débuts de leur nouveau chanteur Taage Laiho. Avec l’arrivée de ce nouveau guitariste, des idées d'écriture de chansons très fortes sont venues et le groupe a décidé de retourner en studio pour enregistrer ce troisième opus intitulé «
The Fallen Empire », comprenant en invités l'ancien guitariste de
Dio, Rowan Robertson, et le claviériste Henrik Klingenberg de
Sonata Arctica.
Aussi, et malgré ces changements, cet album est vraiment bon et il peut être mis sur un pied d’égalité par rapport à son prédécesseur. A l’évidence, bien que la progression de ce groupe soit montée en flèche depuis le manque d'éclat de «
Invitation » jusque «
Divinity » ; «
The Fallen Empire » a pris davantage la voie du Heavy
Metal mélodique que celle du
Power, ce qui fait que, dans l'ensemble, l'écriture des chansons montre toujours des signes continus d'amélioration au fur et à mesure des albums qu'ils sortent.
En effet, ils ont créé un album solide et puissant qui n'a peut-être qu'un seul inconvénient : l'absence presque totale de tubes!
Malgré tout, ce disque contient de belles mélodies, et il serait malvenu de dire du mal à son propos puisqu’il est bien réalisé, et ces gars ont composé de très bonnes chansons, bien que dans leur ensemble, elles auraient peut-être eu besoin d'une touche un peu plus jeune afin de mordre encore plus fort.
Or donc, ce disque démarre sur le meilleur des présages puisque les quatre premiers titres se démarquent des autres, en commençant par "Disciples", un morceau au rythme percutant et entraînant où les sections lourdes et le son de guitare fonctionnent très bien grâce au grand sens mélodique et au refrain solide. Cette épopée, très axée sur les riffs, est suivie par "Valley of Rainbows" commençant par un refrain accrocheur et comprenant un élégant solo de guitare tandis que "
Abyss of
Twilight" est une chanson Rock passant de tempo moyen à rapide, en montrant que les coups de pied de contrebasse ne sont pas toujours nécessaires pour qu'une chanson puissante soit agréable. Enfin, "Frozenheart" adopte un style
Hard Rock mélodique plus doux, et il s’agit-là d’un morceau très accrocheur construit avec une excellente section dans le refrain.
Vous l’aurez compris, l’ensemble de l’album suit le même fil conducteur et la plupart des morceaux se ressemblent fortement. De ce fait, il est difficile de lui trouver des points faibles dans sa réalisation puisque jusqu'à la fin de l'album, les grands titres se succèdent, à l’instar de "Showdown" ou encore "The
Lion" présentant un solo du guitariste Rowan Robertson, invité pour l’occasion. De son côté, "
Outlaw Blood" et son refrain accrocheur vous donnera envie de le chanter à tue-tête tandis que "Chosen One" reste très prenant avec sa mélodie lente mais sympathique.
Bref, contrairement à ce que l’on pourrait croire,
Altaria n'a pas standardisé les dix pistes, puisque le groupe a plutôt donné à chaque morceau sa propre identité, que ce soit à travers des mélodies adultes, des changements de tempo astucieux ou de grands arcs de tension créés par les claviers qui s'effacent sensiblement dans le décor. En conséquence, cela a donné lieu à de superbes refrains qui finissent par rester coincés dans la tête à l’instar de "
Crucifix", certainement la piste la plus étrange de cet opus, ou encore "Acces
Denied", concluant parfaitement ce troisième travail grâce à son côté beaucoup plus mature.
Du reste, il ne faudrait pas omettre d’évoquer la version européenne de cet album qui contient un morceau bonus intitulé : "The
Dying Flame" ; une épopée de huit minutes mettant en vedette Henrik Klingenberg de
Sonata Arctica aux claviers, dont la principale particularité se situe au niveau de son très prudent démarrage alors qu’elle s'amplifie au fur et à mesure de l'avancée de sa composition.
En définitive,
Altaria est devenu un groupe sérieux et le succès de l'album précédent n'était pas accidentel. A l’évidence, malgré un changement constant de line-up (c’est un peu devenu la marque de fabrique du groupe), cela ne perturbe en rien le son, ni la palette musicale ou quoi que ce soit d'autre, et
Altaria est resté
Altaria. Néanmoins, dans une certaine mesure justifiée, même si l’ensemble peut manquer de punch, les onze compositions incluses vous donneront au moins l’envie d'en savoir plus, et vous n'aurez pas rapidement l'impression d'en avoir marre. Bref, si vous aimez le Heavy
Metal mélodique, vous pouvez vous lancer sans aucune hésitation sur cette offrande.
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