Pour commencer, sachez que "
Vukolak" est un terme bulgare désignant un mort-vivant apparenté aux loups-garous et sensé vivre dans les puits. (Si quelqu'un a déjà écouté du BM dans un puits qu'il me contacte. Il sera mon nouveau meilleur amis!)
Black Funeral a toujours été fasciné par les rites et croyances occultes, vampirisme et lycanthropie en tête. Cela se retrouve dans les paroles et les titres des morceaux (
Sanctum Wamphyri,
Wolfskin essence) mais aussi et surtout dans la musique, qui nous rappelle qu'être mort et sucer du sang n'a rien à voir avec Brad Pitt et Tom « scientologic » Cruise. Non, être un mort-vivant n'est rien d'autre que la pire des malédictions.
Sachez aussi que
Black Funeral soutient la torture auditive et autorise le gouvernement US ainsi que ceux du monde entier à utiliser sa musique pour obtenir les réponses désirées. Au vu du contenu de cette galette, je pense que les prisonniers n'ont pas finit de souffrir...
Comme pour chaque production de
Black Funeral, le son est une insulte aux techniques d'enregistrement et de mixage moderne. Les fans ne seront pas choqués car ils savent depuis longtemps que
Michael W. Ford (aka
Akhtya Nachttoter) se fout royalement de sonner comme
Dimmu Borgir et c'est très bien comme ça tant les prods pourries renforcent l'impacte de sa musique. Il suffit d'écouter "
Belial Arisen" pour en être convaincu.
"
Vukolak" n'est pas un album de tubes, ici tout se ressemble et sort tout droit du même cauchemar fait de cris de souffrance qui n'ont plus rien d'humain mais qui prouvent que bien que modifiée, la voix de Ford est l'une des meilleure du black actuel tant elle nous fait vivre des tourments qui en feront abdiquer plus d'un.
Si vous cherchez de la technique, sachez qu'il n'y en a pas et que
Darkthrone passe pour du metal progressif à solo de 15 minutes à côté de ça. Tout est construit sur un équilibre précaire et semble, à l'instar de la batterie, vouloir se casser la gueule a tout moment. Cela ajoute encore au sentiment d'insécurité et d'agression constante propagé par "
Vukolak".
Voilà où se trouve la clef de ce disque, dans l'agression qu'il propose. Pour vous faire une idée, essayez d'écouter le groupe de votre choix au casque pendant que vous vous endormez. C'est de la torture auditive, ça marche très bien et c'est très désagréable. Pour avoir essayer avec du gorgoroth, j'ai eu le droit à des sueurs froides et je me suis retrouver dans une sorte d'état d'alerte franchement pas joyeux. "
Vukolak" fait presque le même effet avec ses grésillements, ses sons aigus et son côté très déstructuré qui illustrent la terreur ressentie par un être obligé de boire du sang comme d'autre sniffent de la poudre. On est bien loin des clichés gotho-romantico-niais de
Dracula et autre Twillight.
Alors, "
Vukolak" élut disque de l'année 2010 malgré les instrumentales au clavier bien nases? Pour moi, oui sans hésiter. Pour
Metalian, sûrement pas (le groupe n'étant pas sur
Nuclear Blast...). Sinon c'est le même refrain que pour les autres œuvres de
Black Funeral: C'est laid, ça pue vraiment la mort, ca ne plaira à presque personne et ça en a rien à battre. Une belle preuve que quand on cherche le mal et la mort, il faut oublier ceux qui en portent l'étendard avec trop de suffisance.
AMEN moi une bière!
En ce qui concerne ton allusion à Metallian, je la trouve un peu injuste. Du moins au temps de Laurent Michelland, le magazine trouvait parfois quelques perles aussi grésillantes et obscures que cette petite pépite de Black Funeral. Après, c'est sûr que je n'aime pas du tout la tournure que prend le mag' aujourd'hui (Qu'est-ce-qu'ils ont été nous foutre une rubrique "jeux videos", sérieusement ?), mais c'est un tout autre débat...
Enfin bref, très bonne chronique. Comme à ton habitude.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire