A raison d’un album tous les douze-quinze ans,
Unanimated n’est pas un groupe stakhanoviste qui enchaine les sorties comme les petits pains,
In the Light of Darkness (2009) l’album de la reformation était déjà paru quatorze ans après
Ancient God of Evil (1995), et même si le bon MCD
Annihilation (2018) en guise d’interlude a permis de calmer en partie les impatients, douze nouvelles années ont été nécessaires avant ce quatrième opus
Victory in Blood (2021).
Comme sur le MCD,
Unanimated confie le son à Fredrik Folkare (également guitariste d’
Unleashed de son état) au
Chrome Studio, pour un résultat à la hauteur, ni trop vintage ni trop moderne.
En tant que groupe pionnier d’un genre, le Black / Death mélodique suédois, pour ceux qui ronquent au fond de la classe, le combo de Richard Cabeza, Johan Bolin et Micke Broberg (tous trois rescapés du line-up originel) génère de lourdes attentes, d’autant que les
Dissection,
Dawn,
Sacramentum ne sont plus là depuis longtemps, et donc le combo de Stockholm porte littéralement seul ce style désuet sur ses épaules.
Le format digisleeve égyptien (Toutankharton) de
Century Media n’est pas le meilleur moyen de mettre en valeur l’emballage, d’autant que ce label propose parfois des digibooks magnifiques, ce qui siérait bien mieux à un groupe de cette envergure. Mais que voulez vous, il parait que c’est bon pour la planète.
Tout comme
In the Light of Darkness,
Victory in Blood perpétue la tradition 90’s avec succès sans tomber dans la caricature, les guitares à la fois acérées et mélodiques donnant corps à ce style unique, et prouvant que le temps n’a pas de prise sur ce groupe. Telle la mort effectuant sa moisson écarlate de la pochette,
Seven Mouths of Madness propose des riffs dévastateurs soutenus par les coups de boutoir du batteur Anders Shultz recruté chez
Unleashed.
Cette balance agression / mélodie toujours dosée aux petits oignons, fil conducteur du disque, est magnifiée via des compositions parfois violentes (
The Devil Rides Out), mais qui savent aussi se montrer mélancoliques, avec des lead guitares imparables. On notera bien évidemment l’une des marques de fabrique du combo : de superbes arpèges (With a
Cold Embrace, Chaos Ascends), en bref rien n’a changé.
La capacité d’
Unanimated à muter en groupe de Heavy /
Doom épique à la fin du titre
XIII est une variation appréciable, et permet de lancer idéalement le véhément Scepter of
Vengeance qui lorgne du côté de
Dawn. Reste l’épreuve du morceau final, importante à mon sens car c’est l‘impression sur laquelle on reste, et c’est passé haut la main avec The Poetry of
Scarred Earth dont l’entame ressemble étonnamment à
Victim of
Changes de
Judas Priest, pour ensuite laisser place à des guitares lancinantes qui ne vous lâcheront plus.
Pas de surprise au final et c’est tant mieux, juste un disque à la hauteur, peut-être manque t-il un ou deux titres vraiment marquants comme The
Serpent’s
Curse sur ITLOD ou I
Die Alone sur AGOE pour faire de
Victory in Blood un disque parfait, mais dans tous les cas quel plaisir de retrouver ce swedish Black / Death à l’ancienne, finalement très rare sous sa forme pure depuis 1996.
Il va de soi que je préfère quand Fredrik Folkare et Anders Shultz unissent leur talent pour
Unanimated, plutôt que quand ils se transforment en
Sabaton du Death
Metal suédois sur le dernier
Unleashed…
BG
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