Argh, voici la bête !! Ce double album de
Leviathan, regroupant essentiellement les premières démos du groupe et quelques inédits, s’avère bien difficile à débusquer d’abord, à écouter ensuite et à chroniquer enfin. Les morceaux se suivent sans vraiment laisser apparaître de fil conducteur qui puisse les relier les uns aux autres et l’écoute de la globalité de ces compos qui s’étalent tout de même sur plus de deux heures est quasi-indigeste (sauf si vous êtes masochistes ou si vous aimez les défis...).
Dès que l’on commence à écouter le premier cd intitulé sobrement «
Verräter » (traître dans la langue de Goethe), on se retrouve immédiatement plongé au milieu de nulle part, dans un brouillard opaque et nihiliste fort bien représenté d’ailleurs par l’artwork magnifique de l’album, tiré d’une toile de l’artiste contemporain polonais Beksinski, assassiné dernièrement par un déséquilibré. Opaque, voici vraiment le mot le plus approprié pour définir le true black ésotérique (au sens littéral du terme) de sieur Wrest, unique psychopathe multi instrumentiste derrière ce projet et auteur de ces « tortures » auditives pour cinglés blackeux dont je suis, au cœur bien accroché et aux penchants pervers inavoués... La production est tout simplement euh... comment dire... inexistante (?) et le son d’une crudité et d’une noirceur à effrayer une goule ! C’est d’ailleurs cette production, où aucun instrument, guitare ou batterie (boite à rythme ?) n’est mis en avant en particulier, où tout se lie dans un brouhaha ultra compact, qui donne cette impression d’écouter une sorte de « mur sonore » grésillant, crade et bien glauque... Les compos elles-mêmes sont plutôt bien écrites, avec quelques bons gros riffs accrocheurs par-ci, avec quelques passages ambient par-là (une des marques de fabrique du groupe) qui s’intègrent bien au tout, mais comme j’ai pu le dire, la « non » production de la chose et une certaine monotonie de l’ensemble (enTendez par là que la variété est un mot que Wrest semble ne pas connaître...) rendent difficilement écoutable ces débuts de
Leviathan, même pour un blackeux pur sucre ! Quand aux amateurs de jolies mélodies et de lumière, hé hé, bon courage !!
Le deuxième cd intitulé «
Krankheit » (maladie) se situe dans la même veine que «
Verräter » et les commentaires à son sujet sont donc les mêmes, avec les qualités et les défauts que cela implique, même si les morceaux gagnent un peu en variété et si les instruments commencent à devenir plus audibles, enfin, par moment seulement... On ne se refait pas !! On n’a quand même moins l’impression d’écouter un seul long morceau de plus d’une heure même si tout cela reste très très très compact !
Alors voilà, je ne sais pas si ce résultat a été recherché sciemment, ou si il est dû à un manque de moyen flagrant, mais tout cela aurait gagné en profondeur et en puissance si une production digne de ce nom avait existé... Car ne vous y trompez pas, la qualité est bel et bien présente et la future griffe glaciale et mortifère de
Leviathan, en germe ici, déchiquette déjà les âmes impures prêtes à se laisser choir dans les plus profonds abîmes de son monde. Ce double album est donc avant tout un témoignage des débuts de ce groupe américain assez atypique et à moins d’être collectionneur ou fan absolu de
Leviathan, on peut très bien s’en passer... Et cela tombe plutôt bien, puisqu’il est extrêmement ardu à trouver...
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