Qui aurait pu croire, après deux albums fondus dans la masse du
Power Symphonique, que
Dragonland puisse s'inscrire aujourd'hui dans un tel niveau d'excellence ? Pourtant, après un
Starfall s'éloignant très largement de la démarche entamée par
Dragonland, Chronicles par son côté mélodique et enchanteur, un
Astronomy mélangeant une conséquente palette d'influences,
Under the Grey Banner se propose de reprendre là où la formation commença son périple. Nous nous retrouvons donc en possession d'un album s'inscrivant directement dans la lignée du
Power Symphonique. L'appréhension peut donc être justifiée. C'était sans compter sur le recul et l'expérience du groupe qui semble, plus que jamais, déterminé à ne jamais reproduire les erreurs du passé.
Under the Grey Banner est donc une totale réussite du genre, renvoyant la majorité de ses collègues à leurs chères études d'un majestueux revers de la main. L'album se présente comme la suite du récit des deux premiers méfaits, l'inspiration, l'inventivité et surtout, la classe et le raffinement en plus.
"
Shadow of The Mithril Mountains" débarque par un riff orchestral porté par de somptueux cuivres, la batterie enchaîne les descentes de tomes, tandis que le chant nous livre un refrain plus poétique que jamais, le tout avec une aisance et un naturel tel que l'on croirait que
Dragonland a toujours été maître du genre. Car, même si l'esprit de
Rhapsody (of fire) plane assurément, la formation n'en reprend que les racines et les façonne à sa manière, de façon à en faire une oeuvre hautement touchante et personnelle.
"
Fire and
Brimstone", à l'entame martiale et pleine de majesté, en est un très bel exemple. Le titre, entrecoupé de somptueux solos, est porté par un duo entre
Jonas au chant et un Baryton. Le résultat, en présentant des similitudes avec la coopération entre les Italiens et Christopher Lee, parvient à se détacher de cette ressemblance, le rendu étant totalement différent des oeuvres des maîtres du genre.
Par ailleurs, l'emploi de cuivres et de breaks de batteries assassins permet à l'album de se détacher de toute mollesse et de présenter une plaisante violence. "
The Black Mare" illustre ce fait à merveille, les cuivres accomplissent un travail admirable lors du riff, donnant au titre une impression de grandeur sans jamais sombrer dans l'excès. Le refrain est, encore une fois, une pure prouesse, coloré et dépaysant, tandis que la batterie semble ne jamais vouloir faiblir.
Cette impression de voyager en de vastes contrées issues du monde de Tolkkien refera son apparition dans d'autres titres à l'entame plus sombre comme "Dûrnir's Forge". Lourd et martial, à la guitare grasse, le morceau est un véritable voyage à travers d'immenses et obscures étendues souterraines. Le chant résonne tandis que les cuivres se font plus belliqueux, et le pont se veut plus menaçant que jamais.
D'autres titres comme "A Thousand
Towers White", ou "The
Trials of Mount Farnor" qui présentent un travail colossal sur les lignes de chants, se proposent, au contraire, de nous faire explorer les cieux. Que ce soit par des riffs aériens ou des mélodies planantes, le voyage est complet. Le premier, toujours avec classe et dynamisme, propose un refrain d'une grande délicatesse, plus lumineux que jamais. Le second, quant à lui, est porté par une batterie inépuisable, jouant de la double pédale comme un dératé. Le chant est ponctué de somptueux changements de tons, renforçant cette impression de voyage aérien. "
Lady of Goldenwood" s'inscrira comme la douceur même, une pause sucrée et baroque au milieu des hostilités.
Bien sûr, les bonnes manières exigent de clore un concept-album en un titre épique, et "
Under the Grey Banner" s'en porte garant. Le titre est d'ailleurs précédé par un "
Thrones of
Bones" plus majestueux que jamais où le méchant de l'histoire (le Baryton), nous livre une prestation torturée et, encore une fois, pleine de lyrisme et de poésie. Quant au morceau éponyme, il sera une succession cohérente de différentes ambiances. L'entame instaure une tension poignante, puis, la batterie s'en donne à coeur joie pour décrire la bataille à coups de blast. Les duos au chant se multiplient, les cuivres distillent une atmosphère dramatique, puis, une magnifique voix angélique achève de clore les hostilités.
Inutile de dire que nous sommes ici en présence de l'un des chefs-d'oeuvre du
Power Symphonique. Tandis que bon nombre de formations se cassent les dents à produire un travail de qualité,
Dragonland sort de nulle part ce
Under the Grey Banner, véritable pièce d'orfèvre pour tout auditeur de symphonique qui se respecte. Dépaysant, majestueux, classe, subtil, personnel, les mots seuls ne peuvent décrire ce qui plane en cet album : la magie. Une magnifique démonstration de force qui nous permet de donner à
Dragonland toute notre confiance pour assurer l'avenir du Hollywood
Metal.
Merci pour la chronique.
Après avoir lu ce chronique suivi de commentaires élogieux.
Je n'ai pas résisté longtemps à l'achat de ce " Under the Grey Banner " grandiose sur tous les fronts.
Un grand merci au chroniqueur !
J'ai craqué aussi sur son prédécesseur "Astrology" superbe, soit dit en passant. Je prévois même d'acheter les autres albums du groupe, s'ils sont aussi bien que c'est deux là !
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