Grand Magus nous revient en ce début d’année 2014 avec son 7éme opus,
Triumph and Power, toujours chez la multi-nationale
Nuclear Blast.
La plupart des groupes mettent des lustres entre deux albums.
Grand Magus n’est pas de ceux là. L’engin à été enregistré au Studio Sweetspot à Halmstad dés le milieu 2013 et la pré-production était déjà plus ou moins finalisée en
Septembre. Une fois de plus, le groupe a embauché Nico Elgstrand pour la production (
Hammer of the
North et
The Hunt c’était déjà lui) et Staffan Karlsson comme ingé son (
Arch Enemy,
Firewind,
Spiritual Beggars).
L’artwork est relativement sobre. Le groupe est revenu au dessin qui voit ici un viking brandir son épée au milieu des montagnes et des forêts du Nord, le tout devant un soleil qui irradie le monde de sa puissance et de sa clarté. Rien de bien exceptionnel mais cette pochette est pour une fois bien en rapport avec le thème global de l’album.
Au niveau des titres,
Grand Magus a souffert pour cet opus d’une Manowarite aigue. Même les maitres du Slipfourrure
Metal n’auraient pu faire mieux. Jugez plutôt : Steel
Versus Steel,
Fight, The
Hammer Will Bite, ou tout simplement le morceau éponyme,
Triumph and Power. On espère simplement que JB et sa clique arriveront un poil plus habillés sur scène...
L’intro est celle que l’on attendait pour un album traitant de batailles Nordiques. Le vent, le tonnerre, une galopade, tout y est. Et lorsque les instruments s’installent, acoustiques, on est en plein dedans. Le
Bathory des heures glorieuses qui mène les guerriers vers le
Valhalla rencontre le
Manowar lourd et puissant, le tout porté par des choeurs que les deux groupes suscités utilisent à foison dans leurs titres.
Jb n’a pas la voix de Eric Adams mais qui s’en soucie? Moins puissante, c’est sûr, moins diversifiée aussi mais l’essentiel est assuré. Elle est en phase avec la musique, mélodique sans en faire de trop, monte quelques fois dans les aigus tout en restant dans le raisonnable. Elle sait aussi se faire plus grave (Steel
Versus Steel,
Triumph and Power, Dominator).
Les chœurs relèvent bien les refrains tout en restant relativement sobres. Et c’est là tout le problème. Lorsque vous avez rangé l’album et que vous passez à autre chose, les titres restent gravés aux tréfonds de votre mémoire pour vous hanter toute la journée...
La tonalité générale de l’album reste ancrée dans les années 80. Le son est bien actuel mais on sent quelques réminiscences du passé. Niveau instruments, on se rend compte ici, que ce n’est jamais la technique qui porte le morceau mais bien la cohésion de l’ensemble des musiciens qui fait la force de
Grand Magus. Le groupe oeuvre donc, comme on a déjà commencé à vous le décrire plus haut, dans un Heavy/
Doom épique aux rythmiques lourdes à la
Manowar (un peu partout),
Judas Priest (Steel
Versus Steel), voir
Black Sabbath (l’intro de
Fight) ou encore
Manilla Road.
Les rythmiques alternent donc les passages lourds, acoustiques, voir quelques fois plus speed comme sur Dominator. Ce titre est d’ailleurs un peu à part, moins épique, plus classique dans sa construction et donc un poil moins intéressant que les autres car hors sujet. The Naked and the
Dead, lui aussi assez rapide, mais plus saccadé est déjà plus réussi. On ressent moins le coté guerrier que sur le reste de l’album et le chant rappelle parfois
Manilla Road sur le refrain, ce qui pourrait être pire comme comparaison.
Les soli sont en général courts et très mélodiques.
Pas de chichis, de pédales d’effets à tire larigot, simplement un guitariste qui se fait plaisir en utilisant sa technique pour apporter un plus au morceau.
Deux morceaux acoustiques viennent adoucir toute cette violence et cette envie de tout passer par le fil de l’épée. Arv et sa lenteur calculée, son tambour marquant un rythme hypnotique comme pour mettre tout le monde en transe. Il sert admirablement d’intro à Holmgång, qui voit le retour des chœurs à la
Bathory sur son intro. Le deuxième, Ymer, reprend plus ou moins le même tambour au départ pour continuer sur un rythme de marche militaire. Ce titre est beaucoup moins dépouillé que Arv. On sent l’impatience grandir avant la bataille car le titre va crescendo. L’ajout de quelques claviers renforce là aussi le coté épique de la chose. Et comme pour Arv, il est une excellent intro pour cette fois le dernier morceau de l’album, The
Hammer Will Bite. Ce titre est un excellent résumé de
Triumph and Power. Epique à souhait, lourd, guerrier,
Manowar,
Bathory,
Manilla Road. Le morceau devient plus sombre dans son milieu, le calme qui précède la tempête, la ruée dans la mêlée, la mort qui rode...
Fin du combat. On ramasse les blessés, on compte les cadavres, les âmes s’élèvent vers le paradis...La partie acoustique qui clôt l’album reprend l’intro du morceau et on sent une grande impression de vide lorsque les dernières notes se taisent. Le silence qui suit en ferait même presque froid dans le dos.
Nul doute que si les Vikings revenaient nous envahir maintenant, ils prendraient une grande partie de ce
Triumph and Power comme chants pour les mener dans les batailles. Si cet opus ne vous donne pas envie de brandir votre épée ou votre corne remplie de bière, de vous lancer à corps perdu dans des combats sanglants qui vous mèneront droit vers la gloire, et si votre but ultime n’est pas le
Valhalla...Passez votre chemin, vous ne méritez pas de finir au panthéon des guerriers valeureux qui seront tombés au champ d’honneur du Heavy épique.
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