Pour être tout à fait honnête, après un piètre
Performocracy à l'inspiration défaillante et aux choix artistiques discutables consistant, notamment, à intégrer une noirceur et une gravité tout à fait inhabituelle, et proprement imbitable, à sa musique, les perspectives des suédois de
The Poodles s'étaient alors considérablement assombries. D'aucuns pensaient même, d'ailleurs, que le groupe y avait tant perdu son âme qu'il ne parviendrait plus à empêcher une agonie qui s'annonçait terrible. Et, en cette année 2013, la sortie d'un nouvel effort baptisé
Tour de Force ne pouvait alors que laisser dubitatif, pour ne pas dire inquiet.
Pourtant, contre toute attente, revenus à une expression plus lumineuse, moins ténébreuse donc, à des refrains mélodiques fédérateurs et efficaces, à une musicalité plus proche de celle qui fut la sienne sur un excellent
Clash of the Elements (2009),
The Poodles, à l'aune d'un
Tour de Force qui, décidemment, porte très bien son nom, réussit la prouesse de revenir en ces contrées
Hard Rock,
Hard-FM, dans laquelle la formation excelle. En une expression solide, qui n'est pas sans nous évoquer les meilleurs travaux de Scorpion, de
Def Leppard ou de
Bon Jovi, nos quatre musiciens s'illustrent parfaitement. Tant et si bien d'ailleurs que dès l'entame de ce disque, les doutes ne pourront longtemps subsister et la délivrance ne se fera guères attendre accompagnée du plaisir de rigueur face à une œuvre aussi délicieusement séduisante. Des morceaux tels que les excellents
Misery Love Company, Shut Up!, Happily
Ever After, Miracle,
Godspeed ou encore, par exemple, tels qu'un Going
Down aux guitares nerveuses, s'égarant parfois en des dédales proches d'un Heavy mélodique, ne démentiront pas la bonne impression prégnante laissé par ce manifeste.
King and Fool aux volutes à la fois très allemandes, desquelles Klaus Meine et à ses comparses pourraient se revendiquer comme inspirateurs, et à la fois très britanniques, dans lesquelles se reconnaitront Joe Elliott et ses compagnons, ne le pourra pas davantage. Notons que cette chanson, en outres de ces influences marquées, est parée d'un break sublime dont seul
The Poodles a le secret.
La jolie ballade Leaving the
Past to Pass viendra, quant à elle, nous bercer de sa douce romance mélancolique et, elle aussi, nous combler sans jamais nous décevoir.
En définitive, dans ce paysage parfaitement idyllique, seul le perturbant
Viva Democracy vient troubler une délicieuse quiétude. Il nous replonge, en effet, fort des riffs sombres et torturés de ces couplets, dans les affres douloureuses dépeintes sur le précédent effort du quartette emmené par
Jakob Samuel. Cependant, fort heureusement, les refrains de ce titre, ainsi que son break, comportent suffisamment d'instants dévolue à une harmonieuse mélodicité pour que l'ensemble demeure équilibré et loin des vaines tentatives d'autrefois. Mis à part cette piste moins évidente, et mise à part les quelques surprises étonnantes qui émaillaient le premier pas de ces artistes absentes ici, rien ne viendra perturber, même ne serait ce qu'un tant soit peu, notre écoute. Tant mieux.
Miraculeuse résurrection,
Tour de Force est un album somptueux qui de son
Hard Rock,
Hard-FM, aux guitares souvent incisives et Heavy mélodique, ne pourra que satisfaire ceux qui, comme votre modeste serviteur, avait été subjugué par un remarquable
Clash of the Elements. Espérons que la formation originaire de Stockholm, échaudés par les déroutes passées, poursuive désormais dans cette voie où sa musique s'épanouit pleinement et qu'il laisse à d'autres le soin de s'aventurer en d'obscures territoires inconnues et indomptés.
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