Le principe le plus fondamental et le plus cruciale de l'exercice live demeure l'expression vivante et concrète de ce moment intense de partage consentis entre un artiste et ces adeptes les plus farouchement fanatiques. Toutefois pour que ces moments, et à fortiori le témoignage gravé de ces instants, soient la déclaration la plus intense de ce temps particulier, encore faut il qu'échange il y ait eu. Car, en effet, lorsque l'un ou l'autre des acteurs de ce dialogue s'égare dans les quasi silences coupables d'un relatif mutisme embarrassant, ne reste alors à l'autre qu'un sentiment regrettable.
Discourir ainsi, avec sérieux et gravité des imperfection les plus notoire de travaux enregistrés en public et retranscris en opus, n'est, assurément, pas anodin. Et il va sans dire qu'il y a évidemment un lien avec ce
No Quarter, premier véritable album live des suédois de
The Poodles.
Comment exprimer plus précisément encore la désillusion qui étreins votre modeste obligé à l'écoute de ce nouvelle effort? La tâche semble effectivement complexe. Pourtant, dans un souci d'intégrité nécessaire et indispensable, difficile de ne pas se laisser aller à des mots crus traduisant cette déception. Car si, indiscutablement, la performance de
Jakob Samuel et de ses complices ne semblent pas vraiment susceptible de donner lieu à une quelconque critique, même si davantage de folie et davantage d'énergie dans l'expression de versions un peu trop académiques eut été souhaitable; c'est véritablement la présence insuffisante des manifestations d'un public pour ainsi dire éteins, qui est préjudiciable. Songeons donc qu'il faut attendre le sempiternel solo de batterie, exercice fastidieux et vain s'il en est, et ce même pour ceux qui, tel votre humble serviteur, sont pourtant de fiers partisans (et autrefois de fiers pratiquants) de l'instrument, pour découvrir, enfin, de la passion et un peu de vie au cœur de ce public amorphe. Rajoutons que la production de cet opus, à l'équilibre étrange créant une véritable fracture de plus entre l'auditoire et la formation, ajoute encore une dimension supplémentaire d'embarras. En effet, non seulement les témoignages du public sont rares mais ceux qui se sont occupés du traitement sonore de ce nouvel effort ont eues la mauvaise idée d'étouffer ces démonstrations en les mettant très en retrait et ainsi de creuser davantage encore le gouffre qui semble séparer le groupe de son public.
Quoiqu'il en soit, d'un point de vue plus strictement musical,
The Poodles nous propose, sur ce
No Quarter, d'entendre quelques moments qui s'ils ne sont pas honteux manquent singulièrement de cette foie et de cette folie qui pourrait offrir à ce
No Quarter une grandeur nettement plus séduisante. Néanmoins, des titres tels que les bons Too Much of Everything, Caroline,
Metal Will Stand Tall, la jolie ballade
One Out of Ten,
Echoes of the
Past ou encore, par exemple, I Rule the
Night, donnant à entendre le
Hard Rock,
Hard FM, si particulier de ce groupe, demeurent suffisamment plaisant pour que, même sans exceller, il nous satisfasses. Citons aussi
Night of Passion, le morceau le plus célèbre de ces musiciens puisqu'il est celui qui le révéla au public lors de la participation de
The Poodles au Melodifestal de 2006 (une manifestation télévisé dont le but est de déterminer quelle sera le candidat suédois qui participera au concours eurovision de la chanson) où le public participe, enfin, un peu.
No Quarter est donc un album bien trop conventionnel qui nous propose d'écouter l'expression bien trop académique d'un groupe face à une assistance relativement éteinte et absente. Dommage.
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