Les cieux se sont indiscutablement assombrit sur les desseins créatifs de
The Poodles.
Le constat peut paraitre péremptoire et quelque peu excessif, pourtant il dénonce une réalité concrète, dans une certaine mesure. Evidemment les aspirations moins lumineuses de ces suédois n'augurent en rien, ou si peu, des qualités de ce
Performocracy, nouvel effort du groupe. Après tout, de nouveau désirs artistiques ne sont pas nécessairement synonyme d'échec et n'accouchent pas forcément de compositions moins inspirées.
Quoiqu'il en soit, indubitablement, la formation dévoile ici une facette inconnue de sa personnalité. Une facette qui ne contentera pas nécessairement ceux qui se seront délectés de la légèreté enchanté des précédents essais de ce groupe.
En voilà donc une mystérieuse introduction pour un fait, pour le moins, énigmatique. Car, en vérité, effectivement
The Poodles aura globalement alourdis son style en le parant d'un sérieux mais aussi d'une certaine noirceur plus adulte et moins désinvolte, au son de guitares, parfois, subrepticement, plus tourmentées qu'à l'accoutumé (I Believe in You,
Action, Don't Tell Me...). Toutefois il aura su suffisamment conserver son caractère profond et continuera de proposer un
Hard Rock,
Hard FM, qui lui ressemble assez pour ne pas totalement dérouter ses adeptes (I Want it All, Father to A Son, l'excellent Cuts Like a
Knife, Bring Back the
Night...).
Contrastant terriblement avec cette nouvelle gravité relative, le titre Love Is All nous propose, quant à lui, une antithèse saisissante avec le reste de l'album. Ce morceau, en effet, est d'une telle pâleur consternante et d'une telle inconsistance que certains de ces passages, manquant singulièrement d'énergie, nous évoquent irrémédiablement les contrées mièvres d'une musique Pop Rock que ne renierait sans doute pas Bono et ses complices (U2). Une prouesse soulignée encore par la fadeur de la ballade, As Time Has Passing qui le précède et qui pourtant, sans toutefois renouveler le genre, n'est pas scandaleuse mais juste hautement dispensable.
Au delà des qualités et des défauts déjà énoncés, paradoxalement, le véritable échec de ce nouvel opus réside dans le fait qu'il manque cruellement d'inspiration. De telle sorte que dans ces moments les plus convenus, on croirait entendre une variation de thèmes déjà défendus autrefois. Par exemple, Father to A Sun est l'archétype même du morceau qui l'on pourrait croire extrait de l'album
Clash of the Elements (2010).
De plus si
Clash of the Elements possédait quelques idées conceptuelles intrigantes et heureuses, il n'en est rien pour ce Perfomocracy dans lequel elles ne parviennent véritablement pas à nous enthousiasmer. Et ainsi, alors que ce ne fut pas le cas autrefois, les pistes s'enchainent, la plupart du temps, sans laisser d'empreintes à nous esprits désespérément vierges. Et lorsqu'enfin elles le font, c'est pour se rappeler aux mauvais souvenirs d'un passé, malheureusement, maintes fois ressassés. Dommage.
Performocracy, nouvel effort des suédois de
The Poodles, ne parviendra donc pas à réitérer l'excellence proposée par un
Clash of the Elements. Et, pire encore, il cultivera tant d'imperfections qu'il finira par en devenir source d'une terrible désillusion. Nouvel échec donc pour
Jakob Samuel et ses complices, entrainant le groupe sur le chemin délicat d'une régression artistique débuté depuis le moyen
No Quarter (2010). Il commence à devenir urgent de songer à réagir.
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