Principalement hardcore/grind durant la seconde partie des années 80’s, la scène extrême britannique compte finalement peu de formations purement deathmetal durant ses jeunes années. Il faut en effet attendre la sortie des albums Subconscious Terror et
To the Gory End (
Benediction,
Cancer) au printemps 1990, pour que l’Angleterre s’affiche avec deux groupes sans influences HC notoires. Une petit année auparavant,
Bolt Thrower,
Napalm Death et
Carcass opéraient quant à eux plus précisément la jonction avec le deathmetal sur les intemporels Realms of Chaos, Mentally Murdered et Symphonies of
Sickness.
Cancer se forme en 1987 autour de John Walker,
Ian Buchanan et Carl Stokes dans le but de jouer du thrashmetal, mais durcit rapidement le ton sous l’influence nord américaine de Death et Xecutionner (
Obituary), pour lâcher un deathmetal fracassant dès sa seconde démo parue en 1989, dont la quasi-totalité des titres est d’ailleurs reprise sur son debut-album.
Si
To the Gory End est mis sur pied dès l’hiver 1989 aux
Loco Studios londoniens, il bénéficie en revanche d’un mixage aux fameux Morrisound Studios de Tampa sous l’oeil bienveillant de Scott Burns, jeune ingénieur du son s’étant rapidement taillé un nom grâce aux récents enregistrements des invincibles Slowly We
Rot et
Beneath the
Remains (
Obituary,
Sepultura). Le mixage dans les studios floridiens donne d’ailleurs l’occasion à John Tardy (
Obituary) de pousser quelques growls sur
Die Die, le dernier titre de l’album.
Cancer signe dans la foulée avec le label britannique Vinyl Solution, ayant notamment produit en 1988 l’album
Life Sucks and Then You
Die des hardcore-thrashers de
Cerebral Fix et le furieux
In Battle There Is No Law des death-grinders de
Bolt Thrower. Le contrat débouche sur la parution de
To the Gory End au printemps 90, album mis en image par le batteur Carl Stokes à partir de l’affiche du célèbre film d’horreur italien 'Zombie' de Georges Roméro.
Le gang de Telfort lâche un deathmetal terriblement efficace, possédant l’art du riffing aussi simple qu’incisif, celui renvoyant directement au coeur des
Scream Bloody Gore et Slowly We
Rot qui avaient tant remué les esprits à leur sortie. Sans miser sur la technicité,
To the Gory End ressemble ainsi à une machine à riffs impitoyables, renversant sur le riff central d’Into the
Acid, le refrain d’Imminent
Catastrophy ou l’accélération de
Body Count.
Cancer prend également le temps d’épaissir l’atmosphère et de rendre le climat plus inquiétant, à l’image des nappes de clavier sombres s’installant au centre du titre éponyme ou encore du mélange entre guitares acoustiques et saturées au début de
Sentenced to the
Gallows.
Sans que le chant de John Walker soit aussi profond que les growls effroyables de John Tardy, et bien que le son global manque d’une certaine lourdeur, l’incision des riffs et l’ambiance horrifique de
To the Gory End le hissent ainsi directement parmi les classiques deathmetal de cette année 1990, à une période où tout semble se jouer sur une scène extrême en pleine ascension. Sans technique particulière,
Cancer parvient en effet à lâcher dès son premier album un deathmetal particulièrement percutant, d’influence nord américaine certaine, et au concept ouvertement gore si emblématique de son époque.
Fabien.
Du pur death bien old-school, bon comme les rillettes de Mémé!
J'adore leurs deux 1ers albums, mais moins fan de la suite...
Fabien.
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