Symbolique d’une ère en plein renouveau à l’orée de ce nouveau millénaire, les danois d’
Iron Fire représentent cette vague true metal emplie de clichés proprement métalliques et guerriers mais non moins d’une certaine qualité, notamment à cette période, apogée de ce revival.
Fils spirituel de
Manowar, HammerFall ou encore
Saxon, la musique de ces charmants vikings ne s’embarrasse ni de fioritures ni de subtilité, les mélodies sont en béton armés, les riffs en acier trempé tandis que la voix guerrière et enlevée de Martin Steene dégage cette atmosphère typique des années 80.
Très proche de
Freedom Call, ce premier opus se voudra sans aucun doute le meilleur de la troupe, qui se perdra ensuite humainement parlant pour ne jamais parvenir à nous émoustiller les sens une nouvelle fois. Non pas que ce "
Thunderstorm" soit une réelle perle, mais il dégage une ambiance très agréable et se veut une totale réussite dans ce qu’il tente d’offrir au public, à savoir du metal fort et viril.
Des chœurs chevronnés de "The Final
Crusade" à la splendide mélodie de "Rise of the
Rainbow",
Iron Fire laissait penser en cette année 2000 de bien belles choses pour un avenir qui s’annonçait au moins aussi glorieux qu’HammerFall ou
Stormwarrior, voir même plus car leur musique tentera quelques fois quelques digressions, certes très courtes et légères mais néanmoins indispensables pour faire respirer cet album tout au long de ses treize titres.
Les chœurs solennels et ambitieux de "When The Heroes
Fall" sont un bon exemple de cet état de fait, qui débouchera sur le meilleur refrain de l’album, hymnique à souhait, ne vous quittant plus pour des jours et des jours, le tout soutenu par le chant encore un brin fragile de Martin mais sincère et chaud comme la braise. Le solo hurlant typiquement "Manowarien" du morceau le transformera en hit des concerts, hits dont cet opus est bourré à ras la gueule.
Le très épique "Behind the Mirror" également, d’un conformisme certes désespérant mais pourtant d’une efficacité redoutable (ce riff gras et heavy entendu des milliers de fois mais définitivement éternel). Car là où
Agent Steel ou
Iron Savior peuvent réellement devenir indigestes par ce manque perpétuel d’expérimentation,
Iron Fire parvient sur ce premier essai, sans que l’on sache vraiment pourquoi, à transcender la matière première de son art pour en faire un joyau certes encore de pacotilles mais néanmoins étincelant.
Le refrain simple mais soutenu par une énorme double pédale de ce "Behind the Mirror" (très proche de
Freedom Call ici !) démontre cette capacité à réussir à faire sonner du vieux non pas de manière neuve mais simplement de manière efficace.
Chaque titre pourrait ainsi être détruit, du rapide "
Thunderstorm" au refrain épique et impitoyable en passant par le redoutable "The Battle of
Freedom" à la ligne de basse monstrueuse et à l’atmosphère bestiale (dragons & monstres, êtes-vous là ?), sans oublier le très conventionnel "Until the
End", plus mid tempo et léger, laissant quelques peu relâcher la pression en cette fin de disque, probablement dû également à un refrain (très mis en avant sur tout l’album) très mélodique et à des lignes de chants très pures et claires.
Les danois n’oublient même pas la sempiternelle et ratée (comme si souvent, comme quoi, la copie est presque parfaite) ballade en la présence de la ridicule "
Angel of Light", aux vocalises affreusement aseptisées de Steene et aux accords de grattes plus que fainéants. Un gentil désastre.
Iron Fire n’invente rien, ne pousse pas non plus son genre de prédilection plus loin qu’il ne l’est déjà, mais se contente simplement de faire vivre une flamme que certain voudraient voir bruler pour une éternité n’ayant sans doute jamais été aussi proche de la fin qu’actuellement. Mais en attendant, levez les poings en l’air et hurler à pleins poumons ses refrains accrocheurs et combattants. Vous reprendrez bien une petite bière ?
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