Thornstar

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16/20
Nom du groupe Lord Of The Lost
Nom de l'album Thornstar
Type Album
Date de parution 03 Août 2018
Style MusicalDark Gothique
Membres possèdant cet album22

Tracklist

DISC 1
1.
 On This Rock I Will Build My Church
 04:35
2.
 Loreley
 03:41
3.
 Black Halo
 04:26
4.
 In Our Hands
 04:09
5.
 Morgana
 03:45
6.
 Haytor
 04:46
7.
 Naxxar
 04:40
8.
 Cut Me Out
 05:30
9.
 The Mortarian
 04:31
10.
 Under the Sun
 04:51
11.
 In Darkness, in Light
 04:54
12.
 Forevermore
 04:20
13.
 Ruins
 05:58

Durée totale : 01:00:06



DISC 2 - Thornstar Redux
1.
 Abracadabra (ft. Dero Goi to OOMPH!)
 03:45
2.
 Voodoo Doll
 04:07
3.
 The Art of Love
 04:59
4.
 Lily of the Vale
 03:58
5.
 Penta
 03:53
6.
 Free Radicals
 03:33
7.
 Live Pray Die Repeat
 04:41

Durée totale : 28:56

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Lord Of The Lost


Chronique @ MetalSonic99

03 Septembre 2023

Un disque conceptuel faisant un large usage d’idées spirituelles

Après avoir exploré le futur avec l’album « Empyrean », au concept futuriste et dystopique, les Allemands de Lord Of The Lost remettent le couvert en se plongeant cette fois vers le passé avec « Thornstar », un double-album se trouvant être une fois de plus assez conséquent avec ses vingt titres, tout en ayant effectué au préalable un changement de label pour rejoindre le très respectable Napalm Records.

Aussi, une des particularités de nos Teutons est d’avoir fait évoluer leur style de disques en disques depuis plus d'une décennie pour transiger au fil des années vers le territoire des albums uniquement conceptuels, et d’interprétations acoustiques/classiques.
Ce faisant, ce disque ayant vu le jour en 2018 constitue un ensemble de chansons des plus diversifiées et des plus intrigantes du groupe ; où l'intégration de tant de saveurs différentes à la musique garde les choses fraîches de par leur capacité à attirer des accroches que l'auditeur n'oubliera pas de sitôt puisque ce disque raconte également une histoire.

Or donc, « Thornstar » parle de la haute culture longtemps abandonnée des Pangées, une civilisation familièrement appelée « l'Atlantide du Nord » car elle semble avoir été une société en avance sur son temps et dont le continent s'est effondré pour devenir le monde que l’on connaît aujourd’hui. Qui plus est, bien que peu de choses aient été transmises sur ce peuple (de sorte que même son existence est mise en doute par les historiens), cette mythologie contient de nombreux Dieux, esprits et démons, et en son cœur se trouve une histoire d'amour entre les deux principales divinités ; Morgana et Haythor. 
Ainsi, toute l’histoire développée sur cet album est très touchante, et selon les dires de Lord Harms lui-même, notre monde serait bien meilleur si les gens croyaient encore aux choses auxquelles croyaient les Pangéens. Bref, vous l’aurez compris, toutes les chansons d'amour qui composent ce recueil sont bien sûr liées à ce qui se passe entre Morgana et Haythor.

A l’évidence, certains seraient tentés de croire que la musique a dû souffrir à cause d’autant de travail sur l’histoire de fond ! Soyez rassurés, car musicalement, le disque envoie du bois dès l’ouverture avec "On This Rock I Will Build My Church", morceau au son lourd et accrocheur, où le refrain reste en tête pour la journée tout en donnant la direction de l'album. Il faut dire qu’avec un tempo relativement lent qui ne changera que légèrement au fur et à mesure de la progression des différentes pistes, cela ne veut pas pour autant dire qu’il ne faille s’attendre qu’à des ballades, puisque au contraire, Lord Of The Lost est passé maître par sa diversité musicale et vocale. Par conséquent, "Loreley" ajoute une facette d'hymne au son de l'ouverture tandis que "Black Halo" avec son intro de cordes profondes et tristes, son piano doux et un rythme dansant s’installant par la suite, démontre que l'unilatéralité n'est pas la marque du groupe car on peut trouver également des accents Pop sur "Cut Me Out" et trouver le refrain de "Voodoo Doll" assez plaisant. On peut citer également la théâtralité de l'intro de "Naxxar", convaincante et efficace pour évoquer les choses aussi ténébreuses que ce demi-Dieu chargé de transporter les défunts vers leur nouveau royaume, ou, au mieux, "The Mortarian" avec son riff entraînant d’inspiration militaire. 


A contrario, "In Our Hands", par son ouverture électro, sonne comme un ordinateur ou une machine tout comme la rugosité de "The Art of Love", qui, avec ses claviers donnant le ton émotionnel, peut également se laisser entrevoir dans les superbes percussions de "Under the Sun" grâce à son aube clavier/électro.
En outre, des numéros de danses mélodiques peuvent se faire entendre avec "Forevermore", à l’instar des claviers style « music club » de "In Darkness, in Light" très subtils mais ajoutant une couche supplémentaire au rythme utilisé dans les guitares et les percussions. Bref, cet album ne manque pas de belles choses à apprécier.

A cela, il convient de préciser que les trois points forts de l'album sont sans conteste "Morgana", "Haytor" et "Ruins". La première citée est une chanson sur la figure lumineuse du même nom issue de la croyance des Pangées. Pour les plus curieux, Morgana fut la première déesse qui créa les êtres du jour (les humains) en retirant son propre cœur, puisque le Dieu Haythor, qui créa tous les êtres de la nuit en fut incapable. Par ces faits, Morgana est donc considérée comme la mère de l’humanité. Dès lors, sur cette piste, Lord Of The Lost montre ses talents musicaux, alternant les couplets mélancoliques et les refrains hurlants, démontrant sans aucun doute qu’il s’agit-là d'un des meilleurs morceaux du groupe.
Cependant, l'obscurité veut aussi avoir droit au chapitre et c'est pourquoi "Haythor" attire l'attention grâce à ses claviers déformés et sur une section particulièrement puissante grâce aux moyens de percussions séduisantes, de voix graveleuses et de guitares déformées. Bref, vous l’aurez compris, musicalement, c'est le pendant sombre de "Morgana", bien qu'il y ait également quelques passages mélodiques.

Enfin, "Ruins" est riche en basses et les guitares déformées donnent un sentiment de désolation expansive en démarrant avec une voix grave et des basses percutantes, ce qui en fait un morceau servant de bonne fin à l'édition standard de cet album.

A l’évidence, il est clair que ce disque ne manque pas de belles choses à apprécier ; cependant, par le fait de sortir vingt chansons, statistiquement, le bât risque de blesser quelque part et c’est exactement ce que nous avons avec "Abracadabra", sur laquelle Dero Goi du groupe allemand OOMPH! vient donner de la voix. Ce n'est d’ailleurs pas la première fois que Lord Of The Lost pond un morceau du même acabit que "Doomsday Disco" (tiré de son prédécesseur), où ces deux pistes ressemblent fortement au style du groupe Turmion Kätilöt que votre fidèle serviteur affectionne tout particulièrement. Pour faire simple, ce sera à l’appréciation de chacun de décider si c’est un raté ou pas, car ils sont tous deux le genre de morceaux à faire boum-boum en ne tenant que sur quatre notes pour ensuite beugler un tantinet, le tout en moins de quatre minutes, état de fait permettant d’apporter une sorte de pause joyeuse à cet album bien trop sérieux qui avait besoin de se lâcher un peu. En un mot, pour certains cette surdose de kitch sera géniale, tandis que pour d’autres, elle sera ridicule et inintéressante.

Enfin, pour le reste des titres bonus de l’édition Deluxe, ils restent dans le même style que ceux de l’édition classique. Pour exemple, citons "Free Radicals" avec ses percussions dansantes bientôt rejointes par un riff de guitare robuste suivi de claviers ; "Live Pray Die Repeat", avec un Harms montrant une fois encore qu'il peut tenir une note sur ce titre composé de claviers et de guitares proéminentes, où la fin intrigante, fangeuse et gambillante a la particularité de se terminer progressivement par une réverbération dysfonctionnelle.
A l’inverse, "Lily of the Vale" est une ouverture symphonique qui explose telle une plante carnivore qui détruit et démembre de façon colérique et démente à l’instar de "Penta", qui, malgré son début lent, explose lors de l’arrivée des basses et des claviers complexes qui sont rejoints ensuite par des voix robustes.

Pour conclure, Il y a beaucoup de choses à aimer sur « Thornstar », et bien qu’il y ait quelques creux, le groupe a créé un album qui, dans son ensemble, conserve très bien sa qualité. En effet, nonobstant le fait que les arrangements puissants soient toujours soignés dans les moindres détails, il est évident qu’ils exécutent souvent le même rituel structurellement. Néanmoins, tous les morceaux sont de grande qualité et leur variété ne perturbe pas le concept global de l'album. Nul doute que les Pangées auraient spontanément érigé un autel à cette perle noire.

En définitive, de l'Industriel aux vocaux Pop, en passant par le magnifique travail de piano, la capacité de Lord Of The Lost à fusionner autant de genres tout en développant leurs aspects dans un style propre est incroyable car il n'y a vraiment aucun territoire inexploré sur « Thornstar ». Bref, étant sombre, obsédant, magnifiquement gothique, et recevant au fur et à mesure des années les éloges qu’ils ont tant attendues, il apparait dorénavant que ce combo teutonique n’a pas l’intention de connaitre le même sort que le Titanic.

4 Commentaires

6 J'aime

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Ensiferum93 - 03 Septembre 2023:

Mais quelle chronique ! MetalSonic99 je te suis depuis un moment mais alors là je suis absolument subjugué, et je pèse mes mots. Réussir à rendre accessible une chronique aussi fine d'un album aussi long, riche et complet est un exploit à part entière. Mais c'est sans compter toutes les infos autour de l'album, du concept et cette pointe d'humour tellement bien trouvée à la fin. Chapeau bas. 
J'aurais mis 2 points de plus pour l'album, mais on va dire qu'ils sont réservés à la beauté de ta chronique. Harms ne peut tout avoir pour lui ;) 

MetalSonic99 - 03 Septembre 2023:

@Ensiferum93 : Merci à toi, ça me touche énormément! Je dois dire que chroniquer les albums de ce groupe est un défi car ils sont très long et il y a tellement à dire! Je dois me faire violence pour supprimer au maximum des lignes sinon ce serait un bouquin, et encore comme ça je la trouve longue! Faut dire que c'est toujours deux albums en un avec ces allemands! Haha!

deux points de plus non, car je le trouve un peu en dessous de « Judas » et de « Blood and Glitter » ; mais il reste très très bon! 
 

Ps: la note d'humour en fin de chronique est venue naturellement laugh

Ensiferum93 - 03 Septembre 2023:

Très étonné que tu mettes Blood And Glitter au-dessus. Tant "objectivement" que très subjectivement je le trouve moins bon. Je l'apprécie de plus en plus mais pour moi Thornstar reste un coup de coeur à chaque écoute avec plusieurs niveaux de profondeur, là où je trouve B&G un peu plus lisse, même si c'est probablement le but au vu de l'influence très kitsch de certains morceaux. Et je vais arrêter de parasiter tes commentaires car pareil on pourrait en faire un bouquin ^^ faudrait en parler autour d'une bière !

MetalSonic99 - 04 Septembre 2023:

Je pense que c'est à cause du côté accrocheur immédiat pour tout le monde de « Blood and Glitter » que je le mets un cran plus haut! Et peut être aussi parce que il est tellement efficace dans sa simplicité! Maintenant certes, au niveau de la recherche et du thème choisi « Thornstar » comme « Judas » sont beaucoup plus travaillés avec beaucoup de recherches, mais il ne conviennent certainement pas à tout le monde, là ou justement le dernier né à cette particularité ! 
Maintenant bien sûr, c'est à l'appréciation de chacun, et pour moi, les trois derniers albums sont les meilleurs, même si j'ai un faible pour « Empyrean ».

Ps: ce serait avec plaisir de débattre atour d'une bière avec toi un de ces quatre :D

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