Judas

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17/20
Nom du groupe Lord Of The Lost
Nom de l'album Judas
Type Album
Date de parution 02 Juillet 2021
Style MusicalDark Gothique
Membres possèdant cet album24

Tracklist

DISC 1
1.
 Priest
 05:19
2.
 For They Know Not What They Do
 04:22
3.
 Your Star Has Led You Astray
 03:31
4.
 Born with a Broken Heart
 04:06
5.
 The 13th
 04:18
6.
 In the Field of Blood
 04:18
7.
 2000 Years a Pyre
 04:21
8.
 Death Is Just a Kiss Away
 04:27
9.
 The Heart Is a Traitor
 03:51
10.
 Euphoria
 04:41
11.
 Be Still and Know
 03:58
12.
 The Death of All Colours
 03:52

Durée totale : 51:04



DISC 2
1.
 The Gospel of Judas
 04:05
2.
 Viva Vendetta
 03:49
3.
 Argent
 05:14
4.
 The Heartbeat of the Devil
 04:44
5.
 And it Was Night
 04:34
6.
 My Constellation
 04:45
7.
 The Ashes of Flowers
 04:50
8.
 Iskarioth
 03:58
9.
 A War Within
 04:53
10.
 A World Where We Belong
 04:25
11.
 Apokatastasis
 02:44
12.
 Work of Salvation
 04:52

Durée totale : 52:53

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Lord Of The Lost


Chronique @ MetalSonic99

23 Juillet 2023

Un album qui brise toutes les frontières et emmène l'auditeur dans un monde entre le bien et le mal

S’il devait y avoir un qualificatif pour définir le groupe Lord Of The Lost, ce serait certainement : "polyvalence" ; étant donné qu’ils ne peuvent être catalogués dans un seul genre. En effet, dès que certaines personnes sur cette Terre pensent que ce groupe joue du Gothique, ils passent au Disco-Metal, et si lesdites personnes pensent qu’ils font juste du Metal, ils nous pondent un travail acoustique orchestral/cordes/chorale. Ainsi, ces Teutons sont des extraterrestres briseurs de chaînes puisqu’ils ne peuvent pas être catalogués dans un style particulier, du fait qu’ils se réinventent constamment. Ce constat est d’autant plus frappant qu'après le précédent opus, « Thornstar » (qui a également dérivé dans une autre direction), ils nous livrent une œuvre d'art totale avec ce « Judas » étant, comme les autres opus, totalement inclassable.

Or donc, ce « Judas » est déjà le septième album studio de nos Teutons, et dans lequel ils ont développé, à travers un double album, toute une narration autour d'un personnage controversé et intéressant ; le susnommé Judas Iscariote, l'apôtre traître selon la Bible chrétienne. Par conséquent, ce disque se doit d’être analysé selon différents points de vue, comme le mentionne le groupe ; que ce soit en tant que rédempteur, martyr et meurtrier ; le tout basé sur des conversations entre lui et Jésus qui sont aussi appelées « l'Évangile de Judas ».
Vous l’aurez compris, il s’agit donc là d’une vision quelque peu différente de celle que le Nouveau Testament biblique nous a dépeinte. Néanmoins, Chris "The Lord" Harms indique que l'album n'est pas une tentative d’honorer Judas ou de fournir une quelconque forme de réhabilitation, mais qu’il s’agit plutôt d’en tirer notre propre interprétation selon nos ressentis. Dès lors, cet Evangile servira de base à l'élaboration du concept de ce double album avec deux disques représentant les deux côtés de Judas. De surcroît, le premier (Damnation) se penchera donc sur Judas le Traître, tandis que le second (Salvation) se concentrera sur Judas le Rédempteur en le montrant sous un jour plus positif. De plus, avec un total de vingt-quatre chansons où le groupe nous plonge dans la noirceur de leur musique, l’auditeur retrouvera malgré tout les éléments Rock, Metal, Industriel classiques avec, cependant, une touche de Gothique.

À l’évidence, cette idée du bien contre le mal remontant à l'époque Biblique tente d’expliquer que Dieu avait besoin de chasser Lucifer du jardin d'Eden pour attester son règne, et que Jésus avait besoin de Judas pour accomplir sa destinée, et par ces faits, cette histoire de trahison et de souffrance est devenue la base de la foi Chrétienne. Néanmoins, que se passerait-il si les choses n’étaient pas aussi immuables que ce que la Bible le prétend ? En fin de compte, qu’en serait-il si Judas n'était pas le méchant traître que les Chrétiens du monde entier pensent ? Par ce constat, et en jouant sur ces paradoxes, Lord Of The Lost ouvre ce débat sur son énorme double album.

Niveau musical, cet opus passe d'un genre à l'autre avec une portée grandiose, profondément atmosphérique, superposée et cinématographique, avec d'impressionnantes orchestrations piano / orgue, et d'excellentes sections de chœurs qui élèvent la musique en lui donnant une ambiance d'église. Par ailleurs, la première partie de l'album, intitulée « Damnation » est la plus sombre et la plus lourde, de par sa composition de nuances mélancoliques et de chagrin qui traversent les chansons, à contrario de la deuxième partie, « Salvation », qui, elle, semble un peu plus légère et plus douce, grâce à de nombreuses sections au piano accompagnées de pauses instrumentales assez apaisantes. A l’évidence, c'est presque comme si ces deux parties se reflétaient en représentant la métamorphose de Judas, passant de traître à martyr, et créant ainsi une sorte d'expérience à la Star Wars et notamment en faisant le parallèle avec la transformation de Anakin Skywalker en Dark Vador.

Ainsi, le disque « Damnation » débute par "Priest", une chanson qui nous offre un refrain dès le début avec beaucoup de percussions, avant que les guitares distordues n'entrent en action, et cette particularité sera en majorité la constante pendant toute la durée de l’album. Qui plus est, ayant une certaine lourdeur, couplée de sonorités quelque peu industrielles, Chris Harms se démarque sur ce titre par son interprétation sincère à travers les refrains mélancoliques couplés de voix des plus gutturales. Cette mélancolie se poursuit avec "Your Star Has Led You Astray" et ses claviers qui contrastent avec un fond plus Industriel de la part des guitares, tandis que le deuxième single, "For They Know Not What They Do", a une mélodie semblable à un hymne, magnifiquement portée par un chœur auquel les growls de "Lord" Harms donnent une tournure sinistre. Cette tournure sinistre et douloureuse se poursuit d'ailleurs avec "The 13th" ; "In the Field of Blood" et "2000 Years a Pyre" disposent, quant à elles, de vocalisations d'accompagnement obsédantes qui rendent le sentiment de tristesse et de mélancolie presque envahissant, créant de facto cette ambiance en utilisant des cordes et un orgue d'église suivie d’une prestation vocale somme toute émotionnelle de la part du Lord.
C’est à cet instant précis que l’on remarque que la voix incroyablement variable de Chris Harms trône au-dessus d’une fraction instrumentale de première classe, à l’instar du grandiose "Be Still and Know", qui comprend en prime un furieux solo de guitare, du carrément éthéré "The Death of All Colours", ou encore de "Born with a Broken Heart" qui fait à nouveau appel aux chœurs lui donnant cet air biblique du début, et ce, avant d'entamer avec force l'une des meilleures compositions tant il a un refrain très émouvant, le classant, de facto, dans les morceaux les plus directs et les plus lourds de l'album.


Vers la fin de ce premier disque, les ballades abondent, à l’instar de "Death Is Just a Kiss Away", quelque peu minimaliste et faisant encore une fois appel aux chœurs et aux sonorités d'orgue d'église. Citons également "Euphoria" qui offre un peu plus de poids au niveau instrumental, tandis que "The Heart Is a Traitor" donne une certaine variété vers cette fin tranquille du premier disque, puisqu’elle contient plus de distorsions combinées de passages plus calmes et mélancoliques.

Par la suite, le second disque, « Salvation », commence en force avec "The Gospel of Judas" et "Viva Vendetta", dont les refrains mélodiques contrastent avec les guitares puissantes et les voix parfois dures. Aussi, par la suite nous avons une voix féminine très accrocheuse et douce dans "Argent", étant une chanson qui fait appel à l'électronique et au Rock pour développer une autre chanson très sentimentale dans son refrain. Ce côté plus accessible continue avec les chansons "The Heartbeat of the Devil" et "Iskarioth" qui maintiennent le bon niveau de ce qui a été entendu jusqu'à présent.

De même que dans la première partie, il y a également des morceaux plus lents, tels que "My Constellation" et "And It Was Night " pourvus d’une atmosphère éthérée grâce au piano à queue, étant, aux côtés du chant, l'instrument unificateur de toute la musique et des paysages sonores créés, faisant de ces chansons de véritables œuvres d’art. 
A l’inverse, d’autres sont plus symphoniques, comme "The Ashes of Flowers" et "A War Within" dont les synthétiseurs hypnotiques sont envoûtants au moment même où Chris Harms nous livre l’une de ses meilleures performances chargée de beaucoup de feeling, tant vocalement qu'instrumentalement, et cela se poursuit également sur "A World Where We Belong". 
Enfin, le morceau de clôture, "Work of Salvation", qui suit l’instrumental "Apokatastasis" reflète "The Death of All Colours" du premier disque, étant un morceau acoustique avec de grands chœurs en arrière-plan, accompagné d'un orgue d'église ressemblant à une élégie, sauf que cette fois, elle est adressée à Jésus.

Pour conclure, il y a tellement d'harmonies dans ces différents titres que cela confère la sensation d’être dans une église pendant la messe, là où ce chœur angélique rend l'expérience indescriptible. A l’évidence, avec ce double album concept, Lord Of The Lost s'est surpassé et nous a pondu un chef-d'œuvre absolu, étant inventif, artistique et très marquant. Ils nous démontrent une fois de plus qu'ils sont des artistes qui ne se coincent pas dans un style, et qui ne rentrent dans aucune catégorie particulière. 
Bref, nous avons-là un groupe qui a énormément évolué, tant au niveau des paroles que de la musique, et ce, tout au long de ces vingt-quatre pistes, dont aucune n'est un échec total. Indéniablement, il s’agit d’un réel exploit, atteint par très peu de groupes lorsqu'ils sortent autant de nouveaux morceaux à la fois. Plus encore, le combo teuton démontre encore une fois qu'à la lumière de ce septième méfait, il a un potentiel de tête d'affiche.

En définitive, Lord Of The Lost se démarque avec « Judas » par le simple fait qu’il se déroule dans une direction plus théâtrale avec une forte composante artistique. C'est une œuvre d'art totale avec un concept bien pensé, profitant des connaissances et des compétences d'un groupe mûrissant et luttant depuis des années contre la répétition de ses œuvres.
 Bref, nul doute que cet album d’un acabit majestueux, impressionnant, et qui garde les choses épurées ne décevra pas les fans du groupe, de même que ceux aimant la mélancolie et la noirceur.

2 Commentaires

8 J'aime

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Ensiferum93 - 24 Juillet 2023:

Un immense merci pour ta chronique, certes longue mais nécessaire au vu du chef d'oeuvre qu'elle décrit. Après un Thornstar déjà incroyable, Judas élève encore le niveau, et ce dans bien des domaines. Cet album me subjugue à chaque écoute, et le côté double album n'est jamais "trop d'un coup" à mes oreilles. Un pur bonheur ! 

MetalSonic99 - 24 Juillet 2023:

Merci beaucoup! Elle est effectivement un peu longue, mais il fallait décrire deux albums en une chronique! Je ne te cache pas que je n'ai pas eu facile de raccourcir au maximum car à moi aussi elle paraît longue.

En tout cas, c'est la deuxièmes fois que je note un album à 19 (ce qui reste une note exceptionnelle), mais il les mérites amplement! C'est un véritable chef d'œuvre!

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