This War Is Ours est le second album studio du groupe
Escape the Fate.
Suite à l'emprisonnement de leur charismatique et émotif leader/chanteur Ronnie Radke, le groupe se trouva donc en forte mauvaise posture. Il leur fallut, rapidement, trouver un autre chanteur, un autre meneur qui les conduirait vers le succès et la prospérité.
En même temps qu'ils se posent cette question et réfléchissent au moyen de résoudre ce sérieux problème, il se trouve sur Terre, un très grand nombre de sympathiques émotifs allant de
Ian Watkins (
Lostprophets) à Bert McCracken (
The Used), brassant à tour de bras les fans à l'aide d'une musique terriblement commerciale.
Voyant que ces personnes réussissaient en touchant un très large public, nos gars de Las Vegas (cités des vices et du fric), se sont dit : si on faisait comme eux, du business musical pur et dur.
Certes, je l'avoue,
Dying Is Your Latest Fashion rentrait déjà dans le moule préfabriqué du Post-Hardcore (violent, mais pas trop) et de son immense rendement. Avec comme image, de beaux mécheux séducteurs, sensibles et surtout irrésistibles pour les minettes de quatorze ans. Mais sur cet opus, le côté commercial est deux fois plus élevé.
Attardons-nous sur le nouveau chanteur, Craig Mabbit (pauvre de toi), qui travaillait auparavant chez
Blessthefall, un groupe Screamo qui avançait doucement, mais sûrement, produisant d'agréables EPs. Sa voix de ténor, nul ne me contredira, est très jolie et lui permet d'allier des passages d'une beauté lyrique sans égal à des côtés bien plus sombres, en crachant ce qu'il a dans les cordes vocales, afin de nous faire un scream un peu faible et étouffé, mais jusque-là tout à fait respectable. Néanmoins, en comparaison à notre bien-aimé Ronnie, Craig ne fait pas le poids. De son côté, Ronnie a le talent, la magie de sa voix unique, avec ses screams d'une puissance incomparable face au diminué Craig.
Alors que la polémique fait rage chez les fans, les détracteurs et les ex-fans, je tâcherai de répondre à la question la plus simple du monde : cet album est-il bon, mauvais ou médiocre ?
Dans un premier temps, je vais vous parler du revenant introductif de
Dying Your Latest Fashion We
Won't Back
Down. Je trouve ça intelligent de rappeler l'ancienne origine musicale dans une chanson d'intro. Par contre, je trouve ça stupide de la faire chanter par quelqu'un qui n'a eu aucun rapport avec le précédent opus. Cette chanson était faite pour Ronnie et, même si Craig arrive à tenir l'auditeur dans le refrain, il le perd complètement lors des couplets.
Ensuite, comme il y a eu un changement de chanteur et aussi de style dans les morceaux suivants, je consens à écrire la suite de cette chronique comme si le groupe venait de produire son premier album car, je ne veux pas faire de comparaison entre les deux opus ayant déjà montré ma préférence pour la voix de Ronnie. Jugeons dorénavant, avec abstraction des choses passées et soyons le plus objectif possible sur les aspects présents.
Nous enchaînons alors avec Ashley et Something les deux titres bien commerciaux de l'album, poussés à l'extrême dans des paroles d'un manque d'esprit que je ne commenterai pas tellement elles sont écrites avec un manque cruel de poésie et de maturité. Franchement, ces deux chansons sont du pures Pop Rock lyrique, vendeur à souhait. Et, je trouve ça extrêmement dommage car, ce bon groupe paraissait plutôt bien parti avec On to the
Next One et ses sonorités Heavy. Cependant, j'avouerais que la voix de Craig a été faite pour ces deux chanson grand public, et malgré tout, bien sympathiques.
Puis vient
The Flood, et là je fais "Ouah", ça change et c'est radicalement un autre style. Voilà pourquoi j'aime le changement, parce qu'il offre des surprises, et ici, il s'agit d'une excellente surprise. Des coups de gratte bien placé, des breaks à tout cassser, un jolie petit solo en milieu de partie sont les signes que le groupe remonte la pente, c'est un peu plus créatif et plus recherché. Un couplet bien Hardcore soutenu par des riffs lourds et accrocheurs créent une atmosphère emprisonnante. Quand, d'un coup vient le refrain, c'est à ce moment là qu'on pousse un "Ahh" de libération. C'est beau, c'est féerique : c'est
The Flood.
Et je n'étais pas encore au bout de mes surprises car, après un You Are So Beautiful décevant, caricaturant généreusement le Hardcore avec son "
Fall in love" accentué en scream, on se retrouve face à face avec la grande, puissante et intense
This War Is Ours (The
Guillotine II).
Là, comment dire le nombre d'émotions m'ayant envahi, c'est magique. Avec son début un peu ecclésiastique, on commence fort avec un solo d'intro suivi par des couplets puissamment screamer par Craig et son guitariste, ensuite on embraye sur le refrain qui est magnifique et très contrastant caractéristique du Screamo. D'un coup, tout se calme, c'est beau et mélodique puis, sa monte en crescendo et on atterrit sur un solo monumental dont je me rappellerai sûrement toute ma vie ! Enfin, viennent le refrain doublé et petit scream final "This is war !". Personnellement, à garder dans les meilleurs titres du Metalcore Mélodique.
Tant qu'on est bien parti, partons loin, très loin en avion dans 10 Miles Wide avec Josh Todd (
Buckcherry) qui met l'ambiance. C'est quand même, malgré le clip qui est à mourir de rire, un excellent titre tantôt Groove tantôt Hardcore qui produit un bel effet chez l'auditeur, c'est juste, créatif, travaillé et très bien interprété. Avec un bon refrain bien entraînant, c'est encore meilleur.
Pour conclure, c'est un très bon album, vivant, nerveux, mélodique même si, un peu trop commercial sur certains points. Il n'a plus aucune attache avec ce qu'il a été dans le passé. Une totale reconversion qui lui a servi d'élargir sa popularité et de toucher de nouvelles tranches d'âge et de nouvelles catégories de personnes.
PS les premières notes de Something m'ont fait penser à Throwing it all away de Genesis ^^
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