This Godless Endeavor

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18/20
Nom du groupe Nevermore (USA-1)
Nom de l'album This Godless Endeavor
Type Album
Date de parution 25 Juillet 2005
Labels Century Media
Produit par Andy Sneap
Style MusicalPower Metal
Membres possèdant cet album354

Tracklist

1.
 Born
 05:05
2.
 The Final Product
 04:21
3.
 Acid Words
 05:41
4.
 Bittersweet Feast
 05:01
5.
 Sentient 6
 06:58
6.
 Medicated Nation
 04:01
7.
 The Holocaust of Thought
 01:27
8.
 Sell My Heart for Stones
 05:18
9.
 Psalm of Lydia
 04:16
10.
 A Future Uncertain
 06:07
11.
 This Godless Endeavor
 08:55

Durée totale : 57:10

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Nevermore (USA-1)


Chronique @ Eternalis

30 Mars 2009
Nevermore fait partie de ces groupes avec qui la relation avec le producteur est au moins aussi importante que celle entre les musiciens eux-mêmes. Car avant une musique unique et atypique, Nevermore, c’est aussi un son très puissant et tranchant, que seule la main experte d’Andy Sneap est capable de confectionner aujourd’hui.
Alors il est certain que son absence sur "Ennemies of Reality" avait fait quelques peu de mal à un album souffrant d’un coup d’un manque évident de puissance et de profondeur musicale, problème heureusement réglé avec la sortie du remaster quelques temps plus tard (tout ceci étant dû à la close du contrat avec Century Media les ayant obligé à réduire leur temps de studio et les moyens financiers mis en œuvre).

"This Godless Endeavor" sonne donc la révolte artistique, celle qui nous frappe dès la première écoute, qui nous subjugue au point de se demander comment nous avons pu vivre sans écouter un tel opus avant.
Ennemies of Reality avait surpris par une approche beaucoup plus directe que le somptueux "Dead Heart in a Dead World" (d’une fluidité et d’une noirceur rare dans le thrash technique !), "This Godless Endeavor" voit le retour d’une certaine mélodie mais également d’une noirceur de tout les instants, à chaque recoin de ces riffs proprement hallucinants de Jeff Loomis (ici épaule par Steve Smyth, guitariste de Testament), incroyablement technique mais empreint d’un feeling aussi unique qu’immédiatement identifiable.
Ce thrash si technique que les membres de Seattle s’évertue de produire depuis tant d’années, mis en valeur par les vocalises avant-gardiste d’un Warrel Dane une nouvelle fois au sommet de son art pour nous pondre des mélodies magnifiques et nous plonger la seconde suivante dans une symphonie de sentiments contradictoires et complexes, le tout dans des phrasés vocales très expérimentaux, à tels points que nous pourrons même nous demander le degré de sincérité d’un tel chant quelques fois…mais musicalement si recherché.

Une analyse en profondeur d’un tel album reste indispensable pour en apprécier toutes les subtilités.
Au-delà du sublime visuel proposé par Hugh Syme (notamment les pochettes de Megadeth et Dream Theater), d’une noirceur sans précédent nous offrant cette jeune fille si énigmatique dans ce champ chaotique de mort et de guerre, "Born" ouvre les hostilités dans un monde autant particulier qu’il n’est attirant.
Riffs asymétriques et tordus, batterie en blast étranges, comme étouffés, la voix très étrange et hautaine de Warrel, puis un riff d’une précision chirurgicale et d’une épaisseur innommable, où l’on ressent toute la grandeur d’Andy Sneap. Et ce refrain, très mélodique, comme seul Dane est capable d’en poser sur des morceaux aussi durs et rugueux. Grandiose et semblant descendre du ciel, le chant qu’il adopte lors des refrains en général leurs confèrent une beauté angélique.
Le solo impressionnant de technicité et marqué du sceau de Loomis se pose en transition, descendant son manche en utilisant toutes les cordes à une rapidité hallucinante, un style parfaitement reconnaissable dans la masse insipide des guitars hero du genre.

Mais le grand brio de ce disque, c’est de toujours se vouloir d’une très grande puissance, toujours à nous écraser de riffs destructeurs et épais sans pour autant délaisser ne serais-ce qu’un instant une mélodie partout présente. L’on peut d’ailleurs dire sans peine que Nevermore est le seul groupe actuel capable de réaliser telle alchimie.
"Final Product" en est l’exemple le plus probant. Une intro d’une puissance phénoménale, une batterie / basse en béton armé (et ce son si monstrueux), un riff relativement simple et efficace et toujours ce Warrel absolument impérial, parfois proche d’un Geoff Tate de la très grande époque (bien que je doute que ce dernier est un jour chanté aussi bien !), faisant passer énormément d’émotion à travers un chant possédé et changeant au gré de la mélodie, dévoilant une schizophrénie passant de la peur à une démence qui n’oublierait jamais d’être belle. Puis un break à la double pédale déboulant sur une partie en tapping de Jeff monumentale et surtout d’une magnificence qui me coupe les mots. Le solo qui suivra sera une suite de note aussi improbable que délicieusement malsaine.

Établir une comparaison avec un autre groupe serait vain tant l’originalité qui ressort de cet album est grande. "Sentient 6", à la ligne de piano abyssale et très noire, longera quelques peu un metal mélancolique où Warrel évoque un Bruce Dickinson dépressif et touché par la grâce, et retracera une montée en puissance. Le chant désabusé et emplie d’émotions se faisant l’écho de la grandeur d’une musique dosée au plus juste, n’en faisant jamais trop et au solo déchirant d’intensité et de tension, semblant vivre et frétiller sous nos oreilles ébahis.
Le très lourd et torturé "My Acid Words", au riff imposant et maladif, intensifie rapidement son rythme (qu’il est bon ce secouage de tête !) pour nous offrir des variations de tempo aussi lumineuses que judicieuses (quel batteur ce Van Williams) et une nouvelle partition de Warrel impressionnante de perfection. Son chant ici, coincé entre beauté purement lyrique et parties vocales très appuyé et noires, presque violentes se place dans des schémas inhabituels, là où nous n’avons jamais l’impression qu’il devrait être, conférant une difficulté manifeste d’accès lors des premières écoutes.

Le plus agressif et impulsif "Medicated Nation" sera au contraire très proche de l’opus précédent, notamment dans l’approche de son solo, à l’entame surprenante et soudaine et jouant avec une virtuosité devenant presque menaçante.
Un album impérial qui terminera sa course sur un époustouflant titre éponyme de presque neuf minutes, à l’intro vocale magnifique de sensibilité (quel chanteur…incroyable !) et définissant au mieux ce qu’est et sera à jamais la musique si particulière de Nevermore, plus lourde et technique que jamais, sans pour autant tomber dans le piège de la démonstration facile et stérile. Relativement mid tempo, ce titre montera tout au long de sa structure labyrinthique et émotionnelle, faisant la part belle au chant et imposant un riff monumental de puissance à l’orée des cinq minutes après un ingénieux break de batterie et tombant dans un blast de folie à l’ambiance presque death pendant quelques instants intenses. Un nouveau solo injouable se pointera pour nous achever définitivement (sans doute un des plus impressionnants de l’album).

Que dire de plus ? Nevermore a produit une grande œuvre, sachant rallier toutes les caractéristiques de sa personnalité afin d’en conserver ce que l’on pourra définir comme étant la quintessence de son art. Peut-être pas son meilleur album mais sans aucun doute sa plus sincère et celle dans laquelle il y aura jeté toutes ses tripes. Un nouveau cap à été dépasser, et la suite commençant sérieusement à se faire attendre, ne promet que le meilleur.

5 Commentaires

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Eternalis - 30 Mars 2009: C'est le titre qui m'a fait découvrir le groupe...et tu exagères à peine ^^ Réellement une grande réussite.
ArchEvil - 31 Mars 2009: Je n'ai pas écouté ce skeud du groupe, je devrai probablement puisque ce que tu décris encore une fois à merveille dans ta kro a tout pour me plaire, d'autant plus que Dead heart et surtout Ennemies of reality m'ont littéralement subjugué, le power metal sombre du premier et le thrash moderne et technique du second. Je devrais sans doute me décider à le commander ( oui, je me suis juré de ne plus aller trainer chez le disquaire pour les albums plus mainstreams, mes fin de mois sont déjà en train de gueuler )
eliasze - 02 Juin 2011: Magnifique chronique, tu as tout compris à Nevermore ou presque ^^
J'adore cet album.
 
Madness77 - 02 Juin 2020:

Tous metalleux qui se respectent doivent avoir cet album dans sa collection, this godless endeavor n'est pas facile à appréhender mais une fois rentrer dans cet opus on n'en sort pas indemme. Sombre et puissant à souhait un de mes albums fétiches ! !

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Commentaire @ Julien

01 Juillet 2005
Dans la pléiade de sorties estivales voilà qu’arrive le très attendu nouvelle opus Nevermore !!!! Pour faire les choses en grand, le groupe s’est offert les services de Steve Smyth qui n’est autre que l’ex-guitariste de testament rien que ça. Autant vous le dire qu’avec le père Loomis il s’en donne à cœur joie et il faut reconnaître que les compos sont faites pour qu’ils envoient méchamment.

Cet album de Nevermore est exceptionnel à plus d’un titre car non content d’envoyer méchamment, ils ont réussi à le rendre plus mélodique et encore plus technique que les précédents. Quelle merveille vraiment. Cet effet vient du fait que la composition de cet album s’est faite en collaboration avec tous les membres du groupe, même le fraîchement débarqué Steve Smyth a participé à l’écriture de quelques morceaux.
Warrel Dane prouve encore une fois qu’il est l’un des tous meilleurs chanteurs de métal qui existe. On est toujours surpris par l’étendu de son registre vocal. Il passe sans problème du chant appuyé à un chant relativement clair et calme, non rien à redire sur ce point. De toute façon il n’y a rien à redire tout court. On sent que chaque morceau est travaillé comme si il devait être le dernier. Aucun morceau ne peut être jeter à la poubelle, ils ont tous une touche particulière qui fait qu’il est unique et indispensable. L’alternance des titres dits « à refrain », des titres franchement méchants et même des balades (certes atypiques). En parlant de refrain, celui de «Bittersweet Feast» est assez monstrueux et martèle la tête à gros coup de riffs. Les solos de guitares sont comme vous vous en doutez exécutés à la perfection !!!!!!
Mention spéciale à celui de «Born» qui m’a franchement impressionné. Les gammes utilisées sont pour une fois super originales et ça donne un résultat fort appréciable. La balade que j’appelle syndicale est elle aussi d’excellente facture: «sentient 6» est le genre de balade qui même lorsque l’on aime pas les morceaux plus «mous» on y retrouve son compte grâce à l’alternance de passages calmes et de passages plus péchus.

Donc plus qu’une chose à faire: ATTENDRE LE 26 JUILLET AVEC IMPATIENCE !!!!!!!!!

J’en connais qui vont passer un bon été avec cette tuerie de CD, à posséder absolument.

3 Commentaires

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Horca - 19 Mai 2008: Je suis tout à fait d'accord avec toi!
mrbungle - 18 Juillet 2008: Quoi dire de plus ???

Si, si vous ne connaissez pas, alors, n'hésitez pas & jetez vous sur cet album (sur les autres aussi d'ailleur !!!); vous ne serez pas déçu.
bastino - 25 Juillet 2008: excellent groupe encore trop méconnu à mon goût,digne succèsseur des non moins excellents sanctuary
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Commentaire @ Stench

26 Mars 2009
Attention, chef d’œuvre! Le dernier album de Nevermore « Enemies of Reality » nous avait déjà laissé entrapercevoir le talent du groupe, mais la production plus que moyenne ne permettait pas de vraiment se faire une idée de l’entendue du génie de la formation. Avec vet album les choses sont claires : Nevermore marquera son temps, ce « This Godless Endeavor » est tout simplement l’un des plus grands disques de métal de l’année, et bien au-delà même. Toujours dans un power thrash teinté de heavy métal, la formation est arrivée au sommet de son art. Le premier titre, « Born » est un joyaux qui à lui tout seul justifie l’achat de cet album. Il s’ouvre sur un rythme rapide typiquement thrash, et c’est donc l’occasion de se prendre ce son massif dans la gueule. Putain, monstrueux ! Ralentissement, breaks mortels, cassure de rythme, prouesses guitaristiques, tout y est. Tout en étant varié, le chant n’a jamais été aussi beau, et le refrain est à pleurer, profond, ingénieux, le frisson est garanti. Les solos sont incroyables, les riffs inventifs, on tient là l’incarnation du renouveau métal. Les titres qui tournent entre 5 et 8 minutes ont largement le temps d’exploiter les interventions de chaque musicien, et la jeu du batteur est à ce titre complètement bluffant. Il ne s’arrête jamais ! Même sur les refrains les plus mélodiques il en fait des tonnes, et miraculeusement, son énorme technique ne noie pas l’intensité des morceaux, au contraire, il participe à créer cette ambiance si caractéristique (« My acid words » et ses mélodies magiques par exemple). De très rares mais indispensables chœurs viennent soutenir certains plans aériens, et c’est dans ces cas là qu’on se rend compte que c’est bien à une messe qu’on assiste, une offrande à livrer sur l’autel du Dieu Rock. Un album qui dépasse toutes les limites actuelles du métal, en offrant un mélange savoureux de puissance et de mélodie, de démonstration et de feeling, d’ingéniosité et de parties classiques, bref, un disque essentiel, un hommage à notre musique, le genre d’album qui à chaque riff, à chaque note, nous rappelle pourquoi on aime le métal, qu’il soit thrash, heavy, tout simplement parfait.
(Stench)

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