Quelle est la vraie nature de «
Nevermore » ? Aujourd’hui on se pose encore la question. Au niveau musical, le groupe est tout simplement inclassable. Est-ce du metal progressif, du power metal, ou du trash technique. Le chant surprenant de
Warrel Dane en particulier entretient cette confusion. Ce chant, véritable marque déposée, ressemble à une longue lamentation effrayante.
«
The Politics of Ecstasy » est une forme de dénonciation des dérives du système moderne et des hommes politiques. L’être humain y est décrit dans toute sa fragilité. Son existence n’a que peut de ressource face au culte de la mort. Ces faiblesses semblent en partie dues au fait que l’être humain soit facilement manipulable et utilisable (dans le sens premier du terme).
«
Nevermore » en fait une parfaite interprétation sur «
The Politics of Ecstasy » et «
Tiananmen Man ». Le groupe joue sur l’album comme si elle lançait une malédiction aux intrépides qui oseraient l’écouter.
Les guitares dévalent les pentes sur «The
Seven Tongues of
God ». On assiste à une véritable chute dans les profondeurs abyssales de l’enfer. Il faut ajouter à cela, un chant totalement calculé dont la maîtrise donne un résultat qui tient du prodige, surtout au passage du refrain.
Sur «
Passenger » comme sur le très long « The Learning », le rythme est à la fois mélodieux et technique. Cependant l’ambiance frôle le cynisme et donne une sensation de fin du monde.
Au contraire le titre «
The Politics of Ecstasy » est plus terre-à-terre. La voix y est plus brouillée, voir parasitée. Tout cela est délibérément désordonné pour produire plus d’impact à la chanson. Le titre créé une véritable confusion chez le pauvre auditeur, malgré un ton indéniablement sérieux de la part du groupe.
Le titre instrumental « Precognition » donne un effet contraste avec le reste de l’album. Les guitares font preuve de discipline et de douceur. Tout l’opposé de « 42147 » qui est plutôt rentre dedans, malgré des éclaircies par endroits. Le chant est de plus mis en retrait, cédant davantage sa place aux rythmiques autonomes des guitares.
Sur la version en ma possession l’album contient également un 11ème titre bonus, qui est une reprise très personnalisée du titre « Love Bites » de «
Judas Priest » façon «
Nevermore ». Sans synthé le titre est d’autant plus chouette (il faut sans doute interpréter différemment le mot « chouette » lorsque l’on se retrouve face à du «
Nevermore »).
Après écoute, nous parvenons à ressentir encore notre âme troublée. Tout le désespoir hurlé et chanté par
Warrel Dane finit par nous filer la sinistrose. Les titres sont plus ou moins évaluables. «
Seven Tongues of
God » semble toutefois se détacher de la liste.
Au niveau technique, rien à leur reprocher. Le chant a un vrai pouvoir d’action. Les instruments, quant à eux, sont joués aux limites des possibilités, dans le plus pur professionnalisme.
16/20
Car Nevermore a véritablement percé avec Dead Heart In A Dead World qui était vraiment sublime, et leur album précédent était plus sombre, plus bourrin, plus mélancolique, on sentait vraiment la tristesse qu'émanait Warrel Dane. J'aimerais savoir si il est de la même trempe que Dreaming Neon Back ou plus de leurs albums suivants.
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