Décidément la Finlande est devenue la patrie de l’epic symphonique. «
Battlelore » avait ouvert la voie à d’autres formations compatriotes comme « Kivimetsän Druidi », puis dernièrement à «
Turisas », qui semblerait avoir amorcé un virage pour prendre ce même sentier, comme pourrait l’attester son « Stand Up and
Fight » sorti en 2011. Dans ce petit lot, on oublierait presque le groupe emmené par Jakke Viitala qui nous parvient aussi cette même année avec un nouvel opus. «
Crimfall » nous avait honoré d’un bien bon « As the
Path Unfolds… », très chaleureux. Une chaleur qui s’effacera pour faire place au vent glacé de son successeur, « The Writ of
Sword ». Nouveau disque signé cette fois chez Spinefarm records, produisant déjà bon nombre de grandes formations du pays, comme «
Children of Bodom » ou encore un plus proche parent, «
Moonsorrow ». Comme pour le premier volet de leurs aventures, on aura droit à des invités, et en nombre: Olli Vänskä (
Turisas) figurera comme membre session au violon; Tapio Wilska (ex-
Finntroll), Ville Sorvali (
Moonsorrow), Mathias Nygard (
Turisas), notamment se mêleront aux growls de Mikko Häkkinen. Il faudra compter sur d’autres figurants. Une œuvre que «
Crimfall » tient à rendre aussi majestueuse que possible, afin de ne pas subir le vent du Nord, mais d’en faire entièrement parti. Un souffle d’air froid va s’imprégner de « The Writ of
Sword », sans pour autant parvenir à nous figer, dans le bon sens comme dans le mauvais sens du terme.
Un froid peu commun, qui tranchera nettement avec le premier opus qui avait apparu voluptueux, mettant en avant des airs symphoniques légers et le chant ravissant de Helena Haaparanta en ligne de pointe. L’immersion du produit sur « Dicembré » se fait frissonnante, on entend les sons d’un hiver qui se voudrait des plus durs. Un nouvel aperçu sera effectuer plus loin avec le cassant « Cahceravga », mais en revenant au premier cas, on nous mettrait dans la même attente inquiétante que lors du précédent opus.
«
Storm Before the Calm » déclenche un changement terrible. La musique semble s’emballer dans l’effroi, le rythme de guitare et de batterie se fait alors ravageur. Un chant growlé pas forcément pertinent, s’ajoute à ses palpitations brutales, tentant d’incendier le passage. Celui-ci se taira à l’arrivée du chant harmonieux de Helena. La symphonie se fera alors plus envoutante. Brutalité d’un côté et finesse de l’autre se passeront ainsi le relais. Ce sera globalement le cas pour la majeure partie des pistes de l’offrande.
Pas de grande révolution hormis une plus grande implication sur les growls cette fois. Ils n’auront plus le rôle sommaire qu’ils avaient eu sur « As the
Path Unfolds… ».
Une différence bien plus profonde résidera sur le ton pris par la symphonie. Celle-ci se fait plus ostensible, plus cuivrée, lui rendant un aspect plus redoutable encore, comme l’atteste «
Silver and
Bones », tenu par des growls mêlés déchirants. Le titre toutefois saura se montrer tendre sur son entame et son break de milieu de piste. On y entendra à cet instant précis violon et violoncelle, puis une escapade succincte et éméchée de l’accordéon. Quelques parties folk qui s’égraineront au gré des pistes. Un folk prenant, captivant, emmené par un chant de Helena devenu tribal sur «
Frost** Upon Their
Graves », alternant avec des airs symphoniques cuivrés et épiques. Très épique par son entame majestueuse et son chœur d’entrée simulant la grande épopée. Ce titre sera véritablement le point fort de l’album, car beaucoup plus convivial, plus porteur et surtout à l’efficacité immédiate que rien ne semblerait étioler. Ce qui n’est pas le cas du reste de l’album s’illustrant par une certaine rugosité sonore des parties guitares et des growls qui auront du mal à transcender les morceaux et ne concordant pas très bien avec les assauts symphoniques comme pourrait le prouver « Son of
North ». Morceau dont on arrivera à déceler des contours et une rythmique pagan en première moitié de piste. Un pagan qui se dégagerait davantage de «
Shackles of the Moiral ». Le growl se fait plus accessible, chaloupé par les airs symphoniques, qui seront marqués au milieu de leurs évolutions majestueuses, par des passages folk de violon et de guimbarde.
Délicatesse et sentiment de puissance seront les apanages de l’instrumental « Geadgai ». Les sanglots acoustiques n’ôteront rien de son caractère homérique. Ce seront des apanages partagés avec l’éponyme « The Writ of
Sword », si l’on fait abstraction des parties growlées inefficaces. Un titre qui prendra une phase enchanteresse sur sa deuxième moitié. La joie de Helena viendra de plus sublimer la fin de piste.
Un deuxième opus qui maintient donc «
Crimfall » dans la course au titre que s’adonne certaines formations dans le but de ravir le trône d’un «
Battlelore » malade. Cependant, au niveau qualitatif, on se situerait un poil en dessous par rapport au premier opus, qui nous avait transporté au travers de nombreux paysages. Ici il n’y aurait que la solidité et la fraicheur de la glace, un sentiment de solitude par endroits, même si des passages folk jouant les rayons de soleil parviendront à passer au travers des cimes des arbres. La production est appliquée et permet à l’intensité des tons symphoniques de bien se démarquer et de librement s‘exprimer. Les growls et les guitares n’apparaitront pas ici sous leur meilleur jour. Ici réside le point faible de l’album, assurément. Des pistes et des passages intéressants, relevés d’une puissance épique impressionnante. C’est-ce qui sera de plus positif à retenir de ce peu original « The Writ of
Sword ».
14/20
Et aussi c'est dommage que contrairement au premier album le growl s'efface un peu, on l'entend moins clairement.
merci pour ton comment sad
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