Si à la fin il ne devait rester qu’un type qui n’a jamais lâché le morceau dans le milieu du
Metal extrême, ce serait bien Paul Speckmann. Actif dans la scène depuis 1983 et précurseur du Death
Metal au même titre que Death,
Repulsion ou
Possessed, le leader de
Master hante le milieu inlassablement au travers ses multiples projets depuis 30 ans. Relocalisé en République Tchèque depuis la participation de Paul à
Krabathor, l’entité
Master est désormais composé depuis 10 ans de son illustre fondateur (basse et chant) et des deux autochtones Zdenek Pradlovský (batterie) et Alex Nejezchleba (guitare).
Si l’ensemble de la discographie des « américano-tchèques » n’est pas forcément irréprochable, les deux dernières productions
The New Elite et surtout le redoutable
The Human Machine montraient un trio en grande forme. Avec un Nième changement de label,
Master atterrit chez les spécialistes allemands du revival old school FDA Rekotz pour proposer
The Witch Hunt (2013) à peine un an après son dernier full lenght.
Dès la chanson titre qui ouvre la galette, on constate que plus les années passent et plus le père Paul semble composer de la musique brutale,
The Witch Hunt bastonne d’entrée avec une série de blast beat suivie d’un enchaînement avec rythmiques destructrices et millimétrées façon
Slayer. Amusant aussi de constater la similitude entre le premier riff de Plans of
Hate, et celui qui débute
Heathen tiré de On the
Seventh Day
God Created…
Master et plus vieux de 22 ans : preuve que les racines sont toujours présentes.
Partagé entre morceaux furieux et d’autres plus mid tempos, certains combinent les deux avec brio, tel Waiting to
Die avec des rythmiques pesantes et entêtantes les deux tiers du morceau et un final hystérique façon Reign in
Blood (et le solo approprié) à partir de 4 : 06. C’est un véritable plaisir de voir un ancien du gaz de 50 balais développer une telle hargne, et ceux qui ont vu
Master récemment sur scène savent que ce n’est pas valable qu’en studio. Toutefois ses deux acolytes ne sont pas en reste, les plans batterie de Zdenek sont percutants et intenses, et Alex fait mouche à chaque riff, faisant de chaque composition une pièce importante de
The Witch Hunt.
La voix particulière et hargneuse de Speckmann joue bien sûr un rôle important dans la personnalité du produit, qui aura toujours un temps d’avance sur les jeunes copieurs aussi bons soient ils. Magie du monde musical moderne : il n’est plus nécessaire de faire appel à un ingénieur du son célèbre à la Scott Burns ni d’enregistrer dans un studio de renom comme le Sunlight pour obtenir une production digne de ce nom. C’est pourquoi le trio est comme sur les deux disques précédents, retourné enregistrer au
Shaark studio de Petr Nejezchleba (visiblement frère du guitariste) pour un résultat tout bonnement parfait et qui respecte le son authentique que mérite ce groupe, mais sans verser dans la caricature de reproduire celui de 1990.
Master se hasarde même à de (très) légères innovations, notamment sur le réussi Another
Suicide où les guitares hypnotiques de Alex côtoient la basse pulsante de Paul. L’enlevé Wipe out the
Aggressor, le surpuissant Waiting to
Die, l’intense
The Witch Hunt ou encore le brillant The American
Dream final démonteront sans vergogne vos pauvres cervicales dès que vous lancerez ce disque sur votre platine.
A part un train en pleine gueule (et encore), on se demande ce qui pourrait empêcher Paul Speckmann de sortir des bons disques et tourner encore et encore avec le plus vieux groupe de Death
Metal du monde.
The Witch Hunt est une preuve supplémentaire de l’excellente santé des groupes d’antan (même si le décevant Reanimated Homonculus de
Protector sorti cette même année est hélas l’exception qui confirme la règle). Buy or die.
BG
L'oreille jeté sur les 2 premières production l'avait fait plutôt bonne impression,cependant,j'avoue ne pas avoir plongé d'avantage dans la discographie de ces routiers du Death Metal.
Visiblement,c'est pas bien grave,mais je tacherai tout de même d'écouter ce nouveau méfait,car c'est grâce à une chronique similaire que j'ai découvert Blood Red Throne héhé.
Merci pour la chronique en tout cas:)
Une belle chro qui me donne furieusement envie d'acheter cet album.
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