Master naît à Chicago en 1983, suite à la rencontre du bassiste chanteur Paul Speckmann et du batteur Bill Schmidt, qui composent rapidement des titres diablement brutaux, s’inspirant de groupes tels que
Venom ou
Slayer. Devant la difficulté de trouver un guitariste stable, la formation se sépare momentanément, le temps à Paul Speckmann d’enregistrer la démo Fuckin’ Death avec son autre groupe
Death Strike, utilisant les morceaux initialement créés pour
Master. Grâce au succès de la démo, Speckmann et Schmidt retrouvent alors l’envie de jouer ensemble, recrutant enfin le bon guitariste en la personne de Chris Mittlebrun.
Le trio enregistre dans la foulée sept titres en 1985, aux Seagrape Studios de Chigaco, puis reçoit rapidement un deal de la part de l’écurie Combat Records (Death,
Possessed), mais refuse pourtant sa signature, jugeant la proposition insuffisante. Sans contrat, les sessions se diffusent pourtant incroyablement dans l’underground, influençant dès lors toutes les jeunes formations extrêmes de l’époque, de
Sepultura à
Napalm Death, en passant par
Terrorizer ou
Defecation.
Fatalement, ces titres ajoutés à ceux de
Death Strike attirent l'attention de jeunes labels, notamment celle de Nuclearblast mené par Markus Staiger, qui approche le leader par l’intermédiaire d’Abomination, son groupe thrashmetal du moment. Le vieux répertoire des années 80’s est alors exhumé par le trio lors d’une session d’enregistrement menée en 1989 aux Solid Sound Studios, non loin de Chicago. Mais, à demi-satisfait, Markus envoie son poulain dès l'année suivante aux Morrisound Studios pour une nouvelle session, avec le nouveau line-up composé des acolytes Nickeas & Martinelli, session encore moins enthousiasmante à ses yeux, au point qu'il revienne à la première mouture, remixée par Scott Burns, sans l'accord de Speckmann et largement critiquée par ce dernier (la seconde version finira quant à elle sous le nom Speckmann Project !).
Bref, après moult péripéties, le disque tant attendu sort enfin à l’automne 90. Il se résume intrinsèquement en une suite de riffs simples & gras, soutenus par les rythmiques tapageuses et les roulements de double de Schmidt, les éructations crasseuses de Speckmann, et les soli de Mittlebrun à grands coups de vibrato. Depuis
Mangled Dehumanization jusqu'à
The Truth, en passant par le redoutable
Children Of The Grave, reprise turbo de
Black Sabbath,
Master déboulonne tout sur son passage, restant basique, brut et percutant.
Initiant l’ensemble de la scène deathmetal nord-américaine, aux côtés de Death,
Possessed,
Morbid Angel,
Massacre,
Repulsion ou
Insanity,
Master sort en cette année 90 un album parmi les plus représentatifs de la genèse du genre. Son deathmetal crasseux et basé sur l’efficacité symbolise l’essence de la scène deathmetal US des eighties, expliquant l’histoire de ce mouvement mieux que n’importe quel discours. Essentiel !
Fabien.
Album incontournable , véritable racine au même titre que les 1ers POSSESSED , DEATH, ou encore MORBID ANGEL...
Paul Speckmann: le papy du death! Respect, un point c'est tout.
Je l'aime de plus en plus cet album, musicalement c'est une tornade pour l'époque et cela reste encore efficace à l'heure actuelle. La voix de Speckmann est tout d'abord surprenante, incompréhensible et hyper cacerneuse, puis on s'y habitue et c'est l'éclate. J'adore tout spécialement le morceau pay to die
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