The Wanderer

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16/20
Nom du groupe Diabulus In Musica
Nom de l'album The Wanderer
Type Album
Date de parution 05 Mars 2012
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album75

Tracklist

1. A Journey's End 02:15
2. Ex Nihilo 05:32
3. Sceneries of Hope 03:51
4. Blazing a Trail 04:03
5. Intro / Call from a Rising Memory 01:18
6. Hidden Reality 04:43
7. Shadow of the Throne 04:45
8. Allegory of Faith, Innocence and Future 05:20
9. Sentenced to Life 05:03
10. Oihuka Bihotzetik 04:52
11. No Time for Repentance (Lamentatio) 08:29
12. The Wanderer 04:38
Total playing time 54:49

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Diabulus In Musica


Chronique @ Eternalis

11 Mars 2012

Qui aurait pu croire que la solution pourrait venir d’un jeune groupe espagnol [...] ?

Le fort mange le faible.
Celui qui fut fort s’il devient faible
Comme les autres sera mangé.
Telle est la loi du plus fort.

On peut certainement dire qu’il y a plusieurs écoles dans le metal symphonique à chant féminin. Celle de Nightwish, très power, qui a engendré un nombre incalculable de clones, dont Visions of Atlantis, la nouvelle mouture de Xandria et bien d’autres sont les représentants actuels. L’école de Within Temptation, bien plus pop et accessible... puis celle lorgnant vers le metal extrême, dont After Forever fut le maître, puis Tristania (dans une optique différente) et bientôt Epica qui, "avec Design your Universe", écrasa simplement toute la concurrence.

Mais entretemps, After Forever splitta, Revamp déçut, Tristania ne devint plus que l’ombre de lui-même et Epica prit la solution de la facilité avec un nouvel album bien fade et sans réelle conviction. Pendant que Septic Flesh, Hollenthon ou Fleshgod Apocalypse dévoilent au monde un metal symphonique plus brutal et démesuré que jamais, ceux utilisant un chant féminin peinent à se renouveler.
Qui aurait pu croire que la solution pourrait venir d’un jeune groupe espagnol, simplement auteur d’un premier album sympathique mais somme toute anecdotique ?

Diabvlvs in Mvsica (prononcer DiabUlUs in MUsica, les « v » étant une évocation au langage romain) revient deux ans après "Secrets" avec un nouvel opus répondant au nom de "The Wanderer". Un album de plus ? Encore un groupe générique sans personnalité ? Un autre second couteau que l’on oubliera deux mois après la période de promotion passée ?
Tout ce que je pensais…et toute mon erreur.

La ressemblance avec Epica est frappante, voire considérable. Mais pas n’importe quel Epica…celui de "Design your Universe"... celui ayant un impact fort, un sens de la mélodie lié à une agression death metal propre, celui sachant composer des instants aussi beaux que d’autres seront puissants. Celui que "Requiem for the Indifferent" a oublié au placard...
"A Journey’s End" débute l’album de manière évolutive. Une mélodie de flûte de pan retentit... puis une ambiance grandiose surgit, évocatrice de l’Orient et de ses Secrets, ses mystères. On remarque déjà que, tout en étant synthétique, la production ne souffre pas de son manque de moyen et procure le mimétisme quasi parfait d’un rendu réel. "Ex Nihilo" démarre ce nouvel Epi... heu Diabvlvs in Mvsica pardon (veuillez m’excuser pour cette méprise malheureuse) sur un riff lourd et puissant, et dans une déferlante de chœurs grandiloquents et sentencieux, portant en eux une teinte religieuse non feinte et une atmosphère baroque impressionnante. La voix de la demoiselle, Zuberoa Aznárez, se situe entre chant puissant et frêle, très pur, sur un couplet où la rugosité des riffs s’oppose à la pureté du chant. Adrian Vallejo, le guitariste, surgit alors de nulle part et déboule avec son chant death sans compromis qui détruit tout sur son passage. Le rythme s’emballe, la double pédale surprend et les hurlements prennent une ampleur sauvage à laquelle on ne s’attend pas. Sans crier gare, les magnifiques chœurs introducteurs reprennent le relai sur une batterie menée tambour battant, avec de multiples petits breaks amenés par Xabier Jareño, très créatif derrière ses fûts.
Ce premier morceau surprend et ébouriffe dans le bon sens du terme et l’on sent très rapidement que l’on tient un outsider de taille avec "The Wanderer".

Pourtant, "Sceneries of Hope", le premier single, change radicalement d’orientation (et ne représente absolument pas le disque), avec un côté plus proche de Luca Turilli’s Dreamquest, notamment avec l’intégration des claviers électroniques qui ne sont pas sans rappeler des compositions comme "Virus" ou "Black Roses". Très pop et mélodique, la composition, bien qu’intéressante, se révèle bien trop calibrée et prévisible pour véritablement prendre aux tripes. "Blazing a Trail" reprend néanmoins rapidement du poil de la bête avec une mélodie certes très appuyée mais le retour de la dualité vocale avec la présence de... Mark Jansen ! (tiens donc). Les chœurs, très ambitieux et représentatifs de l’album, refont surface dans une osmose de guitare à la teinte bien plus technique que sur le titre précédent. Il faut également noter la puissance globale du son concocté par Jacob Hansen qui propulse les accélérations rythmiques sur orbite et serait à même de faire rougir Sascha Paeth de son dernier travail.

"Shadow of the Throne" se pose encore moins de questions puisque le chant death y est prédominant et seul, rageur et impérieux, souverain et conquérant, sur un riff lourd ponctué d’une atmosphère guerrière et d’obédience presque romaine (Ex Deo ?). Les chœurs apportent une dimension tragique et inéluctable impressionnante à la composition, pendant que les chants, sans compromis et vociférés du jeune guitariste et du claviériste, continuent leur litanie douloureuse et déchirée. Un rythme hispanique apparait en plein milieu de ce champ de bataille mid tempo et moribond, dans une ambiance glauque et malsaine, et s’incorpore merveilleusement au reste.

La longue composition "No Time for Repentience" reste dans la même optique, comme si le Epica de "Consign to Oblivion" et "Design your Universe" avait retrouvé sa verve créatrice, son aura et sa force de frappe. Un premier riff assomme l’auditeur après l’introduction avant qu’un hurlement ne nous assaille sans crier gare. Les riffs continuent de nous malmener et de nous prouver que Diabvlvs in Mvsica est avant tout un groupe de metal, même si la belle n’oublie jamais de montrer son talent, tout en laissant également penser qu’une énorme marge de progression reste possible dans sa voix. La chanson nous balade pendant huit minutes (bordel, ce chant masculin !) et marque les esprits (ce petit blast en plein milieu en atteste) en intensifiant l’ambiance sur un break aux riffs en sweeping plus proche du black que du heavy.
Sans oublier les ballades de rigueur que sont "Sentenced to Life" (avec le mari d’une soprano célèbre en duo) au piano ou encore "The Wanderer", complètement acoustique et terminant le disque sur un accent paisible et plus positif (proche d’un Angra ou d’un Shaman dans l’esprit) qu’un album globalement sombre et fortement penché vers le mysticisme et les religions.

Les Espagnols ont quelque chose en plus qui donne envie d’écouter et réécouter encore et encore le travail qu’ils viennent de réaliser avec leur second album. Certes, ce n’est pas encore parfait mais comme écrit précédemment, la marge de manœuvre apparait comme énorme et les futurs disques sont d’ores et déjà attendus de pied ferme.
Diabvlvs in Mvsica n’a déjà plus le droit à l’erreur car, à l’écoute de "The Wanderer", ne pas nous concocter la bombe qu’ils sont tout à fait capables de nous sortir en guise de troisième album, serait simplement du gâchis. A bon entendeur salut, le rendez-vous est pris !

10 Commentaires

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MightyFireLord - 12 Mars 2012: Tristania était là pour la comparaison sur l'aspect dualité du chant féminin/masculin.
Même si tant qu'à y être, j'aurais carrément parlé de Theatre of Tragedy qui font figure de pionniers dans cette voie.
Eternalis - 12 Mars 2012: J'ai pensé à parler de TOT (évidemment, juste pour évoquer la branche plus sombre et extrême du metal à chant féminin) mais ça me semblait encore plus éloigné. D'autant plus que si je connais le TOT avec Neil, je ne connais rien avec Liv Kristin (je ne supporte pas cette chanteuse...) donc je préfère ne pas me prononcer avec ce groupe :)
Northernshadow - 12 Mars 2012: Ah,ok,dit comme ça,je comprends mieux. C'est juste qu'il était précisé au début du paragraphe:"
On peut certainement dire qu’il y a plusieurs écoles dans le metal symphonique à chant féminin." Enfin bref...
MightyFireLord - 12 Mars 2012: Il y a aussi juste après Tristania :
"(dans une optique différente)"

Héhéhé... ;)
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