Argia

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16/20
Nom du groupe Diabulus In Musica
Nom de l'album Argia
Type Album
Date de parution 15 Avril 2014
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album51

Tracklist

1. Et Resurrexit (Libera Me) 03:02
2. From the Embers 04:57
3. Inner Force 03:50
4. Furia de Libertad 04:48
5. Maitagarri 06:00
6. Sed Diabolus 01:09
7. Spoilt Vampire 04:41
8. Eternal Breeze 05:12
9. Mechanical Ethos 04:34
10. Encounter at Chronos' Maze 06:19
11. Indigo 04:11
12. Healing 06:32
13. Horizons 01:20
Total playing time 56:35

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Diabulus In Musica


Chronique @ Eternalis

13 Mai 2014

L'album reste sur les bases sécurisantes et sereines des deux premiers essais.

C’est parfois de ceux que l’on attend le moins que vient la solution.
C’était inévitablement ce que nous nous étions dit lors de la découverte fascinante de "The Wanderer", second opus des Espagnols de Diabulus in Musica. Sans foncièrement innover mais en mettant le doigt là où ça fait du bien, à un virage qu’Epica avait de plus raté de plein fouet (en même temps que "Requiem for the Indifferent"), le quintette emmené par Zuberoa Aznárez surprenait par cette maturité et sa force de frappe qui en faisait l’un des groupes à suivre attentivement. Dans une veine symphonico-extrême justement très proche des Hollandais, les Espagnols affichaient un visage dominateur et bien au-dessus des habituels seconds couteaux. Malheureusement, le groupe partit en vrille quelques mois plus tard puisque la quasi-totalité des membres quittèrent le navire, laissant la chanteuse seule avec son claviériste. Le pire était à craindre…

Epica a, depuis, rassuré les fans puisqu’ils viennent de produire une œuvre majeure avec le monstrueux "The Quantum Enigma" et les places sont de plus en plus chères à prendre. "Argia" fut donc un album attendu de pied ferme par ceux qui avaient craqué sur le précédent opus et qui craignaient une brusque déconvenue avec ce nouveau disque.
Annonçons le en préambule, sans être la catastrophe à laquelle nous pouvions nous attendre, l’album ne tient pas toutes ses promesses et (re)présente un groupe en mutation, se cherchant de nouveau et restant sur les bases sécurisantes et sereines de ses deux premiers essais. A savoir un metal lyrique et agrémenté de chœurs massifs, laissant de côté un peu plus l’aspect symphonique pour se focaliser sur les riffs, toujours agrémentés de chant death et d’une atmosphère sensiblement gothique pour styliser le contenu et lui offrir une vision parfois plus fantomatique. Ainsi, le premier extrait "Inner Force" ne surprit pas du tout, comme "Sceneries of Hope" en son temps. Des claviers un brin cybernétique, un riff simple et efficace, le chant de Zuberoa, quelques chœurs et surtout un refrain mélodieux que l’on retiendra facilement, à défaut de véritablement faire la différence. Rien de dantesque ou de vraiment excitant à se mettre entre les deux oreilles. Attendons donc le reste !

Globalement, ce qui peut décevoir d’emblée, c’est cette trop grande ressemblance avec "The Wanderer", malgré le remaniement complet des musiciens. Comme si "Argia" était une continuité tellement parfaite qu’il parvenait des mêmes sessions, que le temps avait été arrêté et qu’en deux ans, Diabulus in Musica n’avait pas changé d’un iota. Malheureusement, la surprise fonctionne un peu moins et certaines carences apparaissent, particulièrement au niveau d’une production encore trop faiblarde et bancale concernant les parties symphoniques. "Furia de Libertad" s’ouvre, par exemple, sur des cuivres majestueux mais les riffs et la production ne parviennent pas à cacher une certaine dimension plastique et superficielle aux arrangements. Pourtant, le chant en espagnol apporte une coloration différente, dépaysante, mais le groupe se repose sur cette différence et ne propose que peu d’idées dans la composition, se bornant à accélérer parfois le tempo sur une double pédale puis à replacer les mêmes envolées de cuivres qu’en introduction.
En revanche, on retrouve le groupe revanchard et osant des choses sur un titre comme "Mechanicals Ethos" qui s’ouvre sur un riff simplement monstrueux et s’amuse à mélanger les arrangements symphoniques avec des claviers délurés usant de sonorités extravagantes. Cette fameuse ambiance gothique, dans les chœurs et le chant de l’Espagnole, ressurgit pour nous lancer ouvertement cette personnalité que l’on recherche, que l’on attend et que l’on désire prendre possession de l’album. Cette identité qui ne fait plus de Diabulus in Musica un excellent clone d’Epica mais un groupe à part entière. Cette facette prend encore plus de relief sur l’incroyable "Encounter at Chronos' Maze", avec comme invité ‘sieur Thomas Vikström (Therion) qui enveloppe de son aura et de son timbre exceptionnel la composition. Les deux timbres de voix se marient à la perfection, évoquant inévitablement les maîtres suédois mais dans une ambiance encore plus sombre, non pas incantatoire mais presque magique, runique. Le chant death fait son apparition sur le break afin de noircir l’atmosphère, de la rendre plus épique encore avant de lancer un riff de tueur furieusement efficace.

Il faut noter que le nouveau guitariste, Alexey Kolyjin, a proposé de nombreux riffs et que, malgré des choix parfois discutables, certains morceaux reposent en partie sur ses épaules (fait rare dans le metal symphonique). C’est le cas de "From the Embers" où le chant death se place en parallèle de chœurs lyriques et d’une double pédale évoquant inévitablement la marque de fabrique de Mayan.
Cependant, au contraire de "The Wanderer", c’est plutôt sur les titres où la vocaliste est seule que le groupe peine à proposer une réelle alternative. "Maitagarri" est assez ennuyeuse, par exemple, mettant trop de temps à démarrer après la mélodie à la guitare acoustique et ne se révélant intéressante et prenante que sur le final, plus cinématographique (surtout vis-à-vis du contexte symphonique). C’est la même chose sur "Indigo" qui est loin de rivaliser avec les plus belles ballades du genre. En cause : des arrangements de claviers et des effets de carillons déjà entendus des milliers de fois et ne faisant plus grand effet.

"Argia" ne parvient donc qu’à convaincre à moitié et il est évident que le split n’est pas anodin à ce résultat très timide. Il est probable que le groupe a d’abord cherché à se rassurer avec un style et un terrain qu’il connaissait sans s’aventurer plus loin de peur de ne pas parvenir à se canaliser, peut-être car ils ne se connaissent pas encore assez. Ils bénéficient ainsi du doute cette fois-ci mais l’erreur ne sera plus permise ni admise. Le prochain test sera celui qui servira à passer un cap ou ne sera pas. Vous êtes prévenus les amis, les cartes sont entre vos mains. Faites-en bon usage.

3 Commentaires

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ericb4 - 14 Mai 2014: Je m'attendais à un album de meilleure facture vu les deux opus précédents qui ne m'avaient tout de même pas laissé de marbre. Votre belle analyse m'incite dès lors à la plus grande prudence. Cela mérite donc quelques écoutes approfondies afin d'éviter l'achat réflexe d'un album finalement mitigé qui pourrait alors finir par s'empoussiérer au fond d'une cdthèque! Merci pour vos éclairages!
Eternalis - 14 Mai 2014: J'ai lu pourtant de très bonnes chros sur le net en général, mais j'ai l'impression qu'on découvrait le groupe par l'intermédiaire d'Argia. Question de ressenti surement, mais on pouvait clairement s'attendre à mieux. Et on peut se tutoyer je pense ;)
Aeternam - 14 Mai 2014: Il faudrait sérieusement que le groupe décolle enfin, avec une vraie production, et qu'il trouve sa marque de fabrique. La référence à Epica est pour moi encore trop présente pour apprécier pleinement la musique de Diabulus in Musica. Même si ça reste plaisant, en alternance avec des albums de meilleures factures (Xandria, Epica...)
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