The Synarchy of Molten Bones

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16/20
Nom du groupe Deathspell Omega
Nom de l'album The Synarchy of Molten Bones
Type EP
Date de parution 08 Novembre 2016
Style MusicalBlack Avantgardiste
Membres possèdant cet album39

Tracklist

1.
 The Synarchy of Molten Bones
 06:58
2.
 Famished for Breath
 06:10
3.
 Onward Where Most with Ravin I May Meet
 10:12
4.
 Internecine Iatrogenesis
 05:52

Durée totale : 29:12

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Deathspell Omega


Chronique @ valentheris

14 Novembre 2016

L’exécution est impressionnante, mais la richesse d’antan semble disparue.

Glorifié avant même de voir le jour grâce au succès des trois albums qui lui ont précédé, le mini-album « Drought » avait finalement jeté un léger froid lors de sa sortie en 2012 sur ceux qui trouvaient que le groupe expérimentait un peu trop, peinant ainsi à tenir la comparaison avec ses aînés, considérés comme illustres dans leur domaines par les amateurs de Black Metal ouverts d’esprit et friands des groupes sortant clairement du lot dans ce style. En effet, depuis « Si Monumentum… » sorti en 2003 qui avait créé une véritable scission entre deux moments de la vie du groupe et contribué à l’expansion d’une forme de Black Metal plus moderne et religieuse, chaque album excellait à sa manière avec des compositions qui se renouvelaient dans leur forme et l’atmosphère qu’elles distillaient, tout cela sans compter les quelque titres longue durée venant agrémenter quelque splits en maintenant un niveau de qualité certain d’après les critères du groupe.

En cette fin d’année 2016, Deathspell Omega revient donc, non sans surprises, avec un nouvel EP, arborant toujours la bannière de Norma Evangelium Diaboli, qui a de quoi laisser les fans des dernières œuvres pantois devant la superbe illustratio qui laisse songeur quant à la nouvelle ambiance que l’on va retrouver et dont le rapport durée d’écoute et nombre de pistes laisse entrevoir de longues séances d’écoute destinées à disséquer les nouvelles compositions du groupe et, plus difficile, à en saisir toutes les subtilités.
La subtilité semble néanmoins avoir été remplacée par la complexité à l’écoute du titre éponyme. Certes, depuis bientôt 13 ans Deathspell Omega n’a jamais fait dans l’easy listening et même si la quantité de fans est impressionnante pour un tel projet ils n’en sont jamais devenus mainstream pour autant. Toutefois, la force du groupe est d’avoir toujours utilisé le côté alambiqué de ses compositions comme un outil pur et simple pour délivrer leur message et leur musique d’une manière plus profonde, viscérale, vindicative et oppressante. Ici, le contenu se renouvelle quelque peu en n’étant pas une redite de « Paracletus » ni une suite directe de « Drought », mais force est de constater que l’avalanche de riffs plus rapides les uns que les autres mais sans réels moments forts, le jeu de batterie alambiqué, très impressionnant dans sa puissance, ses variations et ses subtilités mais qui tend vers l’automatisation et le redondant plus la piste se dévoile, rend le tout assez aseptisé contrairement à ce que nous avions l’habitude de découvrir en nous plongeant dans l’univers du groupe.

Une fois ce constat décevant établi, il est tout de même important de noter que ce premier titre, certes représentatif des défauts de l’EP, dispose néanmoins d’une certaine richesse dans les moments de dissonance qui ont été conservés et bien incorporés aux passages les plus rapides, apportant çà et là des moments d’intérêt qui gagnent en richesse au fil des écoutes, avec les quelques moments de gloire de la basse et du break central. De la même façon, « Internecine Iatrogenesis » viendra clôturer l’écoute avec un regain d’inspiration et de folie dans les riffs et montrera que DSO a réellement tenté quelque chose de puissant avec cette nouvelle œuvre. En revanche, l’écoute sera gâchée par son ventre mou et le fait que si les défauts du titre éponyme étaient excusables de par sa position dans la tracklist et son rôle d’éclaireur, le fait de les retrouver pour le pénible « Famished For Breath » qui semble être une redite de son prédécesseur au niveau des éléments présents, mais surtout le niveau d’effort minimum que pouvait faire Deathspell Omega en termes de composition, comme si ceux-ci ne se contentaient alors que de ressortir des éléments désormais trop faciles de leur part et connus des auditeurs pour faire un morceau, avant d’enchaîner avec le long et stérile « Onward Where Most With Ravin I May Meet » qui enfonce le clou encore plus profondément, comme si le groupe avait en route décidé d’abandonner également le début d’atmosphère originale créé pour reproduire une version plus rapide des moments les plus vindicatifs de « Fas Ite… » mais sans atteindre la richesse de celui-ci, ni la noirceur d'un "Si Monumentum..." ou l'aspect abrasif et la sensation de damnation d'un "Paracletus" ou l'attrait, la qualité et l'inspiration des trois EP précédents, tout en gardant les moments qui amènent plus d'intérêt et qui tranchent avec le reste uniquement pour la fin des compositions.

En dépit d’intentions de départ certainement bonnes, Deathspell Omega semble désormais en pilotage automatique. Le niveau technique est très élevé, l’exécution est impressionnante, mais la richesse d’antan semble disparue même si cette nouvelle sortie ravira peut-être bon nombre d’amateurs du groupe qui aimeront ce nouveau faciès ou des fans de BM technique qui ne recherchent pas forcément autre chose que la puissance. Un EP qui s'étouffe lui-même malgré son ambition, mais rien qui ne laisse présager un futur trop sombre pour le groupe, la musique étant toujours pourvue de qualités visibles et leur âme semblant toujours intacte d’une certaine manière.

« The Synarchy of Molten Bones shall consist of Men of worth and Men of ill intent in abundant yet equal numbers, for their insugent wills harbor the seed of transgression alike. »

5 Commentaires

1 J'aime

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Ghul - 14 Novembre 2016: Un très bon EP dont il faudra beaucoup de mois d'écoutes pour en décortiquer chaque subtilités. Bientôt un album de 40 ou 50 minutes ?
Schwy - 23 Novembre 2016: @Waffle
T'es dur, il y a quand même 14 phrases en tout, pour une moyenne de 62 mots par phrase.
valentheris - 24 Novembre 2016: @Waffle : J'avais oublié de répondre, désolé. À l'heure où j'écrivais ces lignes, le doute persistait, aucune info de la part du label et pour un album de DSO c'était moitié moins long qu'à l'accoutumé du coup ça ressemblait à un EP et une partie des sites le présentait comme ceci, donc...
Pour les phrases longues ça dépend des écoles, je fais relire mes chroniques la plupart du temps avant de les poster et ça passe bien dans la plupart des cas du coup c'est une question de goût même si la plupart du temps je fais attention à ça. Merci pour le reste, je corrigerai ça prochainement quand j'aurai le temps.

Val'
enthwane - 26 Novembre 2016: Ce n'est pas un EP, c'est bien un album.

Trop court pour ma part, et un DsO qui a tendance à s'autocaricaturer. Même si ça reste une bonne sortie.
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