Alors qu’elle était près d’être oubliée, perdue dans la jungle du heavy/power, l’illustre formation américaine «
Jag Panzer » est de retour en 2011, après quasiment 7 années sans album depuis le «
Casting the Stones » de 2004. Un petit changement est intervenu durant cette longue intervalle. Le lead guitariste du groupe depuis 1997, Christopher Broderick fait ses valises en 2007 pour aller s’installer chez «
Megadeth ». «
Jag Panzer » rappellera un ancien de la formation, Christian Lasegue, qui avait effectué quelques années de la décennie 80 au sein du contingent. «
The Scourge of the Light » s ‘annonce comme un nouvel opus riche en couleurs. Le groupe labélisé désormais SPV/Steamhammer pourra s’enorgueillir d’avoir privilégié des talents d’illustration de l’américain Justin Yun, pour la présentation de ce nouveau produit. La couverture de ce petit dernier laisse songeur. Elle allie à la fois beauté, exploration, richesse et profondeur. Des éléments que l’on voudrait déceler dans chaque album, et que l’on retrouve ici sur «
The Scourge of the Light ».
Le début de l’immersion se fait soudainement, dans un puissant assaut mélodique en ouverture de « Condemned to
Fight ». Le rythme devient incisif, s’enchaînant avec insistance et rapidité. Le chant de Conklin, est lui profond, résonnant. Un excellent titre qui sait jouer des contrastes d’ambiance entre les couplets particulièrement vifs et le refrain tiré des abysses. On s’aperçoit dès lors du soin particulier apporté par le groupe à ses compositions. Celles-ci semblent s’incruster dans un environnement subtil et caché, presque plus encore que sur les précédents opus.
Les entames mystérieuses de « The Setting of the Sun » et « The Book of
Kells » nous feraient croire d’être parvenu dans une dimension parallèle. Ces deux titres assurément somptueux mettent à l’épreuve Harry Conklin, devenu chef d’orchestre. Amenant les instruments à s’accrocher respectueusement à sa voix éprouvée. Sur ces deux morceaux, on identifie également des airs de violons, plus présents sur le second cité. Le long « The Book of
Kells » adopte une démarche plus progressive. Les impressions émotionnelles changent de manière permanente, passant à des passages de complet flottement et d’intimité. De la colère, du tumulte grandiloquent se succèdera rapidement la tristesse. Le tempo est constant et lent, mais rendu percutant par une batterie cogneuse, faisant teinter avec éclat et véhémence même, ses cymbales.
La découverte se prolonge. Les pistes pourraient s ’assimiler à des rivières. Certaines, tranquilles, se traverseraient sans encombre; d’autres paisibles en apparence sont parfois marquées de courants trop forts. Celà mérite de se montrer attentif, au risque de ne pas pouvoir cerner les obstacles.
Ceux qui ne poseront aucune forme de problème sont à l’évidence « Call to Arms » et «
Union ». Nous avons droit ici à deux titres hymnesques, aux refrains des plus transcendant. On sent bien l’influence de Ronnie James
Dio dans le chant de Conklin, surtout sur les couplets de « Call to Arms », bien mordants, nerveux. Quasiment tout le contraire de celui d’«
Union », des plus limpides. Même si on parvient à sentir un brin de fatigue dans la voix du chanteur, sans que cela ne détériore aucunement le morceau. Bien au contraire. Cette voix deviendrait touchante, entêtante. Elle s’accommode d’ailleurs facilement avec la musique qui maintient sa mesure. Sauf lors d’une sortie de guitare, partie faire son escapade. Une sortie évasive des plus mélodieuses.
De superbes mélodies de guitares jouées par le nouvel arrivant, Christian Lasegue. L’auditeur appréciera ses envolées sur l‘inquiétant «
Burn ». Le rythme devient là rapide. Le chant passe à des périodes d’offensives, imitant le Rob
Halford colérique de « Painkiller ». En dehors de ce feu brûlant, le refrain fait office d’éclaircie, lieu salvateur, avant d’être replongé dans le danger ou l’inconnu. Le titre en lui-même est particulièrement étrange. Toujours ce sentiment de découvrir, d’avancer sans trop savoir à quoi s’attendre. «
Overlord » entamera, lui, un magnifique élan mélodieux, avant de tirer sa révérence à un rythme grippé et au tempo un peu faiblard. Un refrain harmonieux arrive en grand sauveur, agrémenté des chœurs et du violon.
Un peu de nonchalance et d’impétuosité à l’américaine cette fois-ci sur « Bringing the
End ». Un peu seulement, car la composition se révèle encore une fois riche, ne nous laissant peu de chance pour anticiper la suite. Des mélodies oppressantes et des breaks en terre inconnue s’ajoutent au tableau. Des sonorités bien américaines que l’on ira reconnaître dans les sonorités groovy de «
Cycles ». Un martellement haché et syncopé exerçant de bonnes vibrations, un peu sujet à la répétition toutefois. La voix de Conklin aura ici plus de mal à s’écouler. Elle se montrera néanmoins moins poussive que sur « Let It
Out ! », misant lui davantage sur un heavy metal à l’ancienne, proche d’un «
Dio » années 90. La rythmique apparait hachée et plutôt maladroite dans l’ensemble de la piste. C’est le titre en souffrance de l’album.
La jungle arrivant à ses confins que peut-on retenir de «
The Scourge of the Light »? Un album qui au vu de son contenu et de son excellente illustration, fera à nouveau sortir du bois un groupe qui fêtera bientôt ses 30 ans de bons et loyaux services. L’opus égalerait pratiquement «
The Fourth Judgement », l’une des meilleures œuvres du groupe. Mais ici «
The Scourge of the Light » pourrait fasciner par l’élaboration de certaines de ses compositions. On chercherait à nous perdre dans un dédale luxuriant.
15/20
Pour en revenir à la musique, c'est un album bien produit, bien chanté, du travail de pro. Je lui ai mis 15/20 comme Alone.
Je me serais cependant bien passé d'un morceau au refrain racoleur et aux paroles cliché comme "Union" qui casse un peu l'effet du percutant "Let It Out" qui le précède. A part ça, c'est un album intéressant.
On sent le professionnalisme de la formation ou le chant et les instruments se maries très bien, quel travail remarquable de Jim Morris " Iced Earth,Death,Beyond Fear ect..."
À la production.
Un disque intéressant à la superbe pochette, qu'il m'arrive encore d'écouter !
Encore merci AlonwithL.
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