Un chroniqueur aux talents incommensurables, à l'oreille aiguisé et à la plume divinement inspiré avait écrit à propos de
The Scourge of the Light, précédent opus des Américains de
Jag Panzer, qu'il s'agissait, peut-être, de l'épitaphe de ce groupe. Insinuant donc qu'éventuellement il n'y aurait plus d'autre disque de ce quintet coloradien. Raté. Toutefois, à la décharge de ce visionnaire de pacotille, dont je peux d'autant mieux juger des prédispositions à pressentir l'avenir et dont j'ai à coeur de le traiter comme il le mérite puisqu'il s'agit de moi, la trajectoire relativement chaotique de ces cinq là passant leur temps à se séparer, se réunir, se disputer, se réconcilier, se quitter, se retrouver rendait difficile la moindre affirmation exacte. Et ce d'autant plus au travers d'une boule de cristal d’occasion qui, déjà, sans ces contraintes là, n'avait pas toujours été infaillible. Vraiment pas. Contredisant donc toutes les prophéties de notre médium médiocre donc, voilà qu'un nouvel effort baptisé
The Deviant Chord pointe le bout de son nez en cette année 2017. Quittons son cabinet et voyons ce que ce disque a à nous offrir.
Le premier morceau de ce nouvel opus nous laisse un sentiment étrange. Presque mitigé.
Jag Panzer n'a jamais vraiment été réfractaire à une certaine forme de musicalité et ne s'est jamais privé d'ajouter à son Heavy
Metal d'obédience US, mais très inspiré de la NWOBHM, des séquences plus ou moins mélodiques. Sauf qu'il l'a toujours, ''toujours'' si l'on excepte ce Scourge of the Light ou ces premiers stigmates là commençaient à poindre plus franchement sans qu'on s'en offusque vraiment puisqu'ils restaient assez discrets, fait loin donc de cette musicalité européenne qui gangrène la plupart des formations de
Power Metal actuelles. Or ce
Born of the
Flame démarre sous les auspices d'un air que l'on jurerait avoir déjà entendu sur l'un des albums de
Primal Fear. Un musique très teutonne en somme. Et, pour tout dire, presque trop harmonieuse. Heureusement qu'un refrain bien plus personnel et efficace vient assez rapidement effacer ce drôle de goût que ces premiers riffs laissent dans nos bouches. Au final il se tient donc relativement bien.
Mais bien moins tout de même que le suivant,
Far Beyond All Fear, qui, quant à lui nous séduit pleinement. Tout comme d'ailleurs un
The Deviant Chord avec son premier tiers acoustique et langoureux avant qu'un riff ne vienne fendre l'air pour un deuxième, et un troisième, lourd et lancinant mais électrique. Avec Black List, le vif Salacious
Behavior, le véloce
Fire of our
Spirit et
Dare le cap vers la terre promise est maintenu.
En revanche Foggy Dew, revisite d'une vieille ballade Irlandaise écrite en 1919 et retraçant l’insurrection de 1916 organisées par des groupuscules armés républicains et nationalistes, souhaitant chasser les britanniques d’Irlande ou Long Awaited
Kiss, une autre ballade, nous en éloigne grandement.
Dans l'ensemble ce
Deviant Chord est donc un bon disque. Un bon disque qui, toutefois, ne sera pas aussi abouti et séduisant que son prédécesseur. La faute a quelques détails pas insurmontables mais embêtant tout de même. La faute à quelques titres moins réussis et à quelques mélodies plus conventionnelles.
Et pour ce qui est d'éventuelles allégations sur le futur de
Jag Panzer vous seriez bien inspirés d'interroger plutôt Maître
Zoltar qui saura bien mieux que moi déchiffrer les lignes tortueuses de leur destin. De toute façon mon cabinet est fermé. Définitivement fermé.
Rien de méchant, le bougre étant lui même taquin parfois...
Pour être sincère, je n'avais pas vu ta chronique et comme il nous est arrivé de nous taquiner Alone et moi parfois, j'ai pensé que c'est ce que tu faisais.
Mais bon là, ma décision est prise : j'arrête le sandwich aux nouilles, cruel mais salutaire...
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